Littinéraires viniques » Puligny

LE CASSE TÊTE DE L’IROQUOIS.

Jason Pollock.

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Dire que la Bourgogne est propice aux vagabondages et autres errances, est un lieu commun. Mais rien de moins commun qu’un truisme revisité … Et puis, se laisser emporter au pays infini des imaginaires, sentir en soi les mots affluer, comme des émotions brutes, comme autant de climats intimes et insoupçonnés, vivre la maraude qui s’installe, les nœuds qui se nouent, les images qui défilent, vous projetant dans l’espace-temps d’un rêve éveillé; j’avoue que je ne saurais m’en passer… Mieux même, je m’en régale, je m’en lèche les neurones, je m’en gave le plexus, dès que le possible m’en donne l’occasion.

Mais personne n’est maître de ses rêves.

Libres et indépendants, ils vont et viennent, fumerolles incontrôlées et enivrantes. C’est la quintessence de tous les paradis artificiels qui vient à vous, pour vous prendre à jamais. Plongez dans vos rêves, jamais ils ne vous asserviront…

Pendant ce temps, au cœur de la réalité-système solaire-planète Terre…

Hubert Chavy Meursault « Casse-Têtes » 2006.

C’est le temps du combat contre cette capsule de cire jaune, dure comme un calcaire du Bajocien; les entroques s’entrechoquent. La lame du sommelier ripe, crisse, et m’entaille le Mont de Venus, que mâle, je porte haut. Quelques gouttes de sang perlent et se noient, dans le torrent d’injures que je profère «in-petto», avec délice. Ah ces belles injures imagées, grasses comme des Marennes en juin, qui fusent, dans le secret des petites colères, goûteuses et épicées. Imaginez les sensations déclenchées par un suppositoire au piment oiseau, que distraits, vous auriez pris pour l’objet aussi fuselé qu’oblong, qui d’ordinaire calme vos toux hivernales… vous y êtes… mes frères en petites souffrances. Casse pattes et casse-cul, ce Casse-têtes!!!

 Enfin le col est dégagé, l’enfant va naître!!!

C’est au dessus du berceau de ce vin, juste né, que je me penche. La cire m’accueille…Par réflexe, je me recueille. Au travers de ce parfum monastique, pointent ensuite, discrètes, des notes de chèvrefeuille d’hiver. Le vin cristallin vibre sous le nez, comme un mirage Libyen. Austère et tendu, il attend son heure. Servile, je l’écoute, et remets la suite de ce demi-verre au lendemain…

L’air lui a ouvert le cœur, il se donne un peu mieux. Outre ce qui charmait le nez, de jolies touches de pêches blanches mûres, légères, et marquées par la fraîcheur verte et gourmande du «dessous de peau», me séduisent. C’est délicat, subtil et doux, comme l’épiderme tendre d’un bébé propre. Un vin de climat froid, assurément. La réglisse pure apparaît, de bâton, et sans sucre. De fines notes de poivre blanc closent le chapitre olfactif.

Casse-têtes, casse-têtes, ça tourne dans ma tête…

Des images en foule à toute allure…Montcalm, Canada, pas qui craquent sur la neige gelée, bruit soyeux d’un coq de bruyère qui s’envole. Le lapin blanc qui gratte le sol. Des tâches noires, sur l’immaculé des énergies absentes. Deux yeux qui scrutent. Le casse-tête du diable, d’un coup, au bout d’un bras nu. L’os qui craque, le corps sidéré qui s’abat, fusillé. Le sang qui goutte comme un acide rouge. La neige crépite.

Un Pollock sauvage s’inscrit dans le sol… A se cacher sous le lit à dix ans, et pleurer de frayeur, et de frissons mêlés!!!

L’attaque est aussi franche que fraîche. Un vin qui n’empâte pas!!! Les fruits, justes sucrés, équilibrent. Du fruit blanc, un miel léger, de la réglisse poivrée en bouche. La matière est tendre pourtant, et caresse, les griffes à peine sorties, comme un chaton qui ronronne. Un vin jeune somme toute, et qui l’affiche sans complexe. Un Meursault qui fait son Puligny.

Du fruit et de la cendre dans le verre vide.

Je tressaille, dernier frémissement d’un voyage qui s’achève…Le vin m’a emporté aux confins du conscient, et me laisse pantelant, et ravi.

Celui qui me lit peut-être, n’en revient pas…Moi non plus!!!

De l’Iroquois de nos jours, seule la crête vit encore.

INDÉCISE ÉTAIT MA NUIT …

Baron Gros. Palaméde de la Bonnemaison.

C’était, il y a des lustres …

Non, « La Pucelle » qui me faisait face ce soir là, à demi étendue sur les brocards précieux d’un canapé chatoyant, n’était pas ce Puligny 2002 du meilleur domaine, au frais dans l’obscurité de la cave, n’attendant que mon bon plaisir, mais un « Canon » de belle espèce aux chairs dilatées à souhait, aux cheveux soyeux et à la peau de pêche. Je savais bien que « La Pucelle », pure chrysocale liquide me réconforterait, que son toucher de bouche soyeux me ravirait, que ses parfums de fruits blancs me combleraient bien avant qu’elle ne se glisse, opulente et tendue entre mes lèvres accueillantes, qu’elle me consolerait, le cas échéant, de mon échec attendu …

J’avais épuisé presque tous les charmes de la conversation, m’étais épuisé à lui conter maintes anecdotes savoureuses, avais déployé tous mes sortilèges, lui parlant d’une voix sourde, plus sensuelle que le plus aphrodisiaque des chants d’amour. En vain. Elle me regardait en silence, et son regard d’azur, dont la lumière éclairait à peine sa crinière noire aux reflets bleutés, se perdait derrière moi dans la contemplation béate du mur du salon. Derrière mon sourire, qui me paralysait la bouche tant je me crispais à le lui offrir sans faiblir, j’étais plus énervé qu’un pou jeté par le vent mauvais sur un crâne rasé de frais !

Alors je décidai de jouer ma dernière carte et lui proposai de goûter au nectar de la blanche Bourgogne, arguant du fait, espérant la faire un peu sourire, qu’à force de se taire, elle devait avoir soif. La belle était très belle, splendide même, mais avait peu d’esprit, et le goût de la dérision n’était pas la plus cardinale de ses vertus. Elle accepta, mollement, mais néanmoins …

Je fonçai, ventre à terre vers le cellier, ramassai sans ménagement « La Pucelle » par le goulot (sic), la décapsulai, puis la débouchai fébrilement. Le vin à la robe pâle remplit à demi le cristal aux hanches évasées que je déposai devant elle. Ce vin aux reflets verts du Domaine MoreyCoffinet, n’avait rien de confiné, le temps avait fait son oeuvre subtile d’élevage, il avait fini de tisser la soie de ce jus. Je lui parlai des moires que la lampe recouverte d’un foulard fin dessinait sur le disque odorant du vin, lui fit découvrir tous les délices des fruits jaunes aux arbres du jardin, lui dit que sa bouche aurait du mal à laisser la sienne, que son baiser pulpeux lui prendrait le coeur et lui ravirait les sens, qu’elle garderait longtemps son souvenir au palais, puis me tus, l’invitant à lipper le vin.

Je me régalai quand ses lèvres s’entrouvrirent. Ses yeux se fermèrent un instant. Le regard qu’elle me lança juste après l’avalée redoubla mon désir. Son corps se détendit, ses genoux s’écartèrent à peine.

Je sus qu’Aphrodite était en elle,

Et qu’elle s’offrait à moi …

EESCAMOBELTILÉECONE.


TOUS EN CÈNE…

 Simon Ushakov. La Cène. 

  

Vingt et une heures.

Diné sur le pouce. Douche. Pyjama en calicot mercerisé. Il fait frais. Petite laine. Comme chez soi. Téléphone!!!!!

Non, non, rassurez vous, Marguerite Duras est bien morte.

«P….n, qu’est-ce tu fous??? Onnnn t’aaaattennnnd depuis un moment!!! Écoute…»

A l’autre bout de la ville, le sans-fil – je parle du téléphone magique, ordinairement appelé portable – tente de capter sans succès les hurlements de la troupe. Le geste qui aurait du tuer, me fait sourire. Dans ma tête, une question incongrue est passée à toute vitesse, comme un écureuil le long d’un tronc. Va-t-il chier avec son zigouigoui coincé dans le calbar, comme Clavier dans les «Bronzés»!!!???

Silence stupéfait de mon côté. Alzy * a encore frappé… Je tourne et me retourne dans mon calicot. Bennnn… Un petit contre-temps les gars, mais je mets les gaz et j’arrive illico. Gros menteur me dis-je en parallèle!!! T’as oublié c’est tout. Même pas cap de le dire. Houuuuu, la grosse honte!!!

La grosse tablée des voyous ordinaires m’accueille.

Des sourires et des vannes.

Le Grand est là, les bras ouverts, accueillant. «Tata Anne», autrement affublée par mézigue d’un charmant «La Dédée», me fait des yeux qui rient et un sourire qui fait la gueule. Laurent, Charentais de cœur et réincarnation de Sardanapale le fier Assyrien, pelote ses foies gras avant de nous les servir. le Caviste fou, croisement malheureux entre une étoile du Bolchoï et un Bouledogue qui se serait fait refaire la gueule, efflanqué mais moins qu’avant…, ricane. Loulou, la Mongole décalée de l’Extérieur, est aphone ce soir, et sa voix flutée peine à percer. Édouard, le hussard au long sabre, rêve d’enfourcher la cavale. La Jeanne épanouie, et dont aucune ligne droite ne vient affadir la silhouette, est heureuse d’être là. Le Patrice est splendide comme à son habitude. Les quinquets allumés, la moustache en crocs soigneusement apprêtée, et les magrets avantageux. Voilà, le tour de table est fait, je retombe sur le Grand. Il a l’air heureux, frétillant, l’âme élégante et le cœur généreux. Rien que de très usuel chez lui. Je le regarde à la dérobée. Il vibrionne. Il savoure à l’avance, les bonheurs que sa générosité coutumière va dérouler, tout au long de ce moment d’amitié.

Nous régaler, il veut.

   

Magnanimes, nous sommes prêts. Le bonheur de donner, souvent, surpasse celui de recevoir.

La mise en palais se fait sur un Champagne Grand Cru Chardonnay J. Pernet qui déroule sous les nez silencieux, ses arômes fleuris, sa brioche chaude, son miel et ses fruits jaunes. Grand contraste avec la bouche, longue droite, toute d’agrumes et de craie.

Tous s’enfilent ensuite autour de la table ovale. L’orange et le rouge des assiettes égaient la nappe, et annoncent aux convives les couleurs saturées que prendront leurs visages, plus tard, au terme de la nuit joyeuse.

Les foies gras mi-cuits, découpés en tranches épaisses, nature pour les uns, piqué de cerises pour les suivants, apparaissent.

Un Cahors Montpezat 1990 roule dans les verres. Les nez plongent. Mieux vaut avoir un verre sous le nez que l’avoir «inside», me dis-je, fier de ma lucidité, aussi conne-branchée que temporaire. La robe est sombre, évoluée, quelques lueurs violettes persistent. Le nez envoie du zan, des épices et du chocolat. Damned, ça s’effondre en bouche, c’est petit, étriqué. Ad patrem!!!

Lui succède un Cahors Cessac Harmony 2004. Fruits et bois au nez. Belle matière charnue, confiture de prunes et fruits noirs. Frais, épicé, un poil rustique. Un bon Malbec consensuel qui ne me bouleverse pas pour autant.

Puis la Bourgogne s’installe à table. Le Stéphane, l’air faussement détaché, pose au milieu de la troupe, un Drouhin Puligny-Montrachet Premier cru 2001. Le bouchon est vierge… Étrange. Pas dans l’habitude de la maison…L’animal minaude dix bonnes minutes, avant de s’entrouvrir pour lâcher un joli pet citronné, façon des Îles. Puis replonge, et ne donne rien d’autre. Bof, rien de bien enthousiasmant, ça ne semble pas très complexe. La bouche est un peu maigrichonne aussi. Mettre le verre à gauche, et voir plus tard. Ah ben ouiiii. Quand j’y reviens c’est d’un autre voyage qu’il s’agit. Une autre dimension. Fleurs et fruits au nez, finesse et distinction. Tout est intimement mêlé… Mais c’est en bouche que la transformation touche au spectaculaire. A vrai dire, ça me troue… C’est comme dab en fait. Des certitudes et jugements trop rapides. Ne pas se prendre pour ce que je ne suis pas me dis-je… Humilité et profil bas, don’t forget et en toutes circonstances. Détendu qu’il s’est le Puligny, alangui, étalé, déplié. Y’a du vin dans la bouche. Et ça fait le beau. Et ça roule. Et ça gonfle. D’la belle came qui bedonne en bouche – citron confit frais… – onctueuse, fine, qui danse avec la glotte. Les épices apparues rehaussent la matière. Quelque chose de la turgescence vinique s’installe. J’oxygène encore et plus, et ça monte, et ça s’épanouit. Le vin étriqué s’est mué en vin à…. Il n’arrête plus d’enfler. Un vin de folots et autre génies. Posé sur le coin de la table de nuit, il aurait réveillé le Président Lebrun!!! Merci Monseigneur!!! Nous, on est d’accord avec toi!!! Toujours!!! Il t’en reste???

Le suivant à l’atterrissage devrait avoir de la voilure car c’est d’un Drouhin Puligny-Montrachet «Les Folatières» 2005 qu’il s’agit. Une millésime de grande réputation, un climat de près de 18 ha, conséquent donc pour la région. Versé, et mis à gauche aussitôt. Encore une fois, l’air et le temps vont aider à extraire l’esprit de la matière. Ça papote un peu, ça jacasse en périphérie. Tata veille au grain et au gratin. La Loulou muette sourit. Tiens j’ai le tympan gauche qui vibre. Non, non, le Caviste ne ronfle pas, il rétrolfacte comme un dogue en boule dans son panier. Le Patrice, les crocs de la moustache tendus à embrocher tout ce qui passe, se délecte, l’œil vague et le sourire extatique. Il faut dire que les vins ont fait leur effet, les yeux brillent comme des lucioles sous ectasy. La Jeanneton, le regard perdu au plafond, est aux anges, manifestement comblée. Ça va léviter sous peu. Juste à ma gauche, le hussard est prolixe et tout à la fois marmonne, le nez au fond du verre. Il lui arrive même de se répondre à voix basse. Le Grand embrasse la scène – la cène ??? – d’un regard énamouré et se nourrit en silence de nos présences. Il aime que l’on aime «sa» Bourgogne, qu’elle nous cause au creux des papilles, et adoucisse les visages marqués par les tracas du monde.

Mesdames, ce soir la crème de nuit est Bourguignonne!!!

Le vin s’est détendu lui aussi, et brille de tout son jaune chrysocale. J’y descends les yeux fermés. Non, je ne vous ferai pas le coup de la noisette grillée du Puligny des familles. Je lutte contre les clichés que ma mémoire propose, et m’ouvre au vin. Le silence s’installe, les conversations s’estompent, j’entre en conversation intime. Ça fleure bon l’acacia en fleur, le citron frais, la gelée de coing, le beurre frais. Quelques notes miellées aussi. La menthe enfin. Mais par dessus tout, le pamplemousse juteux domine, et fédère les arômes qu’il affine. C’est bien le mot, la finesse, qui résume le mieux le nez de ce vin. Droite, rectiligne, tendue, presque tranchante en bouche, la matière tout en retenue ne se livre qu’à peine. Seul le temps, le vrai, celui des caves aussi fraîches qu’obscures, le délivrera de ses crispations de jeunesse, lorsque au terme de ses rêves, il se déploiera.

Puis vient le temps du mystère – je parlais de la cène il ya peu… – qui se tient là, debout, sous le verre poussièreux d’une bouteile nue. Ni collerette, ni étiquette, ni falbalas. Le Stéphane boit du petit lait. Il se retient de nous aider, jubile et a du mal à se taire. Le jus sans nom remplit les verres. La robe est sombre. Sous la lumière artificielle, le verre levé à bout de bras dévoile un coeur brillant, pur rubis, rouge du sang d’une vigne encore inconnue. Un instant l’assemblée se fige. Sous les corsages, les kiwis, les poires, les pommes, les melons se tendent, et pointent le bout de leurs courtes queues agacées par l’angoisse. Sous le tissu des mâles, les prépuces se rétractent… S’agit pas d’avoir l’air c.. !!! C’est à chaque fois la même chose à l’aveugle. Les Egos s’inquiètent et se toisent, se dressent sur leurs ergos! Quelque chose d’un peu sauvage plane. Du fin fond des âges… Dans le verre aussi, subrepticement. Puis le vin se déchaine, et envoie grave. Des fruits rouges – ça mange pas de pain – en entrée, histoire de se mettre en nez, et surtout en confiance. Puis en rafales, de la mûre et du cassis, qui tournent très vite en confiture, de la réglisse, brute de bâton, du cuir, des épices et du poivre. La deuxième vague, un peu plus tard, révèle la cerise, un grain de framboise, une volute de tabac brun. Pas mal!!! Pas un village, un grand premier sans doute ou un grand cru. Morey me tente. Mille neuf cent quatre vingt dix neuf? J’annonce… Bingo pour le millésime, tiers de oui pour Morey. La matière est puissante, encore ferme, mûre. Elle roule et ravit la bouche, qu’elle marque de ses tannins soyeux et élégants. Les tensions ne résistent pas aux charmes du vin, qui Chambolle n’est pourtant pas. La basse cour caquète à nouveau. On dit et redit. On périphrase, on tourne en rond. Je me perds dans la réglisse épicée et la poudre de soie de la finale, dont la virilité ne me quitte pas. Tout au bout de sa persistance, comme un clin d’oeil jardinier, une pivoine dépose un grain de sucre parfumé sur ma langue pâmée. Stéphane, presque désolé annonce : Drouhin Bonnes-Mares 1999.

Silence.

Bien plus tard les millésimes 68 première mise, 68 deuxième mise, 69, 71,76, 77, 78, Cognacs de la Maison Prunier…Pas goûtés, pouvais plus. Le tenter eut été indigne de ces très beaux alcools. Mon nez, seulement, a survolé les verres. Tous différents, pourtant issu du même cépage. Le 68 première mise m’a enchanté. Pâte d’amande, fleurs, fruits confits, de mémoire…Une autre fois et sérieusement….

Ah, j’allais oublier. Façon de parler en fait. Je me la gardais pour la bonne bouche. La fraîcheur spontanée de Claire, l’une des «grandes» filles de la maison. Son regard espiègle qui tournait sur ce ramassis de vieux pochetrons! Encore que…

Un Bonnes-Mares-Puligny-carrément-Montrachet à elle toute seule.

 * Alzheimer enfant… 
 
 
 

 EPLUSMOTRESTICLAIRECONE.