LA MUSIQUE A CESSÉ.

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Les abominations hypnotiques de La De.

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©Brigitte de Lanfranchi – Christian Bétourné. Tous droits réservés.

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L’as-tu vue ?

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La feuille de papier aux laitances cinglantes,

qui te nargue, lourde d’égarements à la dérive, je flotte le mors aux dents.

Nuque raide, neurones agonisants, leurs doigts gourds m’entourloupent,

où s’en vont les esquives, les miroirs tranchants, les soleils diffractés

bleus glacés aux rutilances monochromes ?

Esquisses déchirées. Flottent les ardeurs mortes nées sur les eaux

de mercure figé. Sidération brutale, le silence s’installe et la chatte

mauvaise a croqué tous les mots.

Pas de larmes à aiguiser au fil des têtes tranchées, de ventouses écaillées,

de cocons morts à visiter, plus de canaux serpentins vers les eaux taries

des deltas à l’instant disparus !

Palpitation lente du souvenir, indicible absence, silence putréfiant,

la toile lisse du sens absent a fini par gagner la soupente

des émotions claquemurées.

Dès l’aube des chiens courants

la musique a cessé sous l’os infranchissable de la boite à jamais close

des épaisseurs nocturnes, le balancement saccadé des hésitations cotonneuses

m’enveloppe d’incertitudes douces

et de parfums suaves.

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Abomination sulfureuse des extases frôlées dans le dédale

des impossibles.

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Commentaires

  • Réactions lues sur la page https://www.facebook.com/CriChiBriTour/ :

    Claudia Mansour-De Santis : Les mots, il y en a trop, ils se bousculent au portillon, ils dévalent et chutent dans le poème, ne vont nulle part, j’adore la façon dont tu l’exprimes Christian, ça déborde et emporte tout et la page reste blanche. Le dessin capte l’œil, le perd, les yeux s’écartent, une coquille s’insinue au front, coquille vide, repli sur soi, ça fuse de toutes part mais l’œil ne sait pas se poser, superbement exprimé, chacun à votre façon !

    Assia Sindali : Effarant!

    Istebeni Darmendaritz : Les analyses sont excellentes mais je voudrais, si je peux, faire remarquer que c’est beau. Le poème, à haute voix est superbe. Le dessin est magnifiquement complexe, une prouesse d’illustration, encore une fois. je sais c’est “merdique” mais je trouve ça beau, je le dis.

    Brigitte de Lanfranchi : Ouf, je me disais que personne n’avait ressenti, simplement, un peu de beauté… 😉 C’est qu’à force de n’avoir que des camarades hyper vachement très gravement analytiques, je finissais par me sentir absurde, petite illustratrice perdue dans cette foule de trop intelligents pour moi! 😉

    Angeot Sansonnetti : Cette illustration est magnifique, toute en relief, en profondeur, les méandres d’un esprit illuminé par le génie. J’adore la rythme du poème, cette apparente déconstruction, une cascade désespérée, bravo!

    François Mariotti : La muse se perd dans le labyrinthe du génie, elle se cogne contre les parois de ce crâne trop rempli, plus rien n’en sort, la mort semble gagner, un instant.

    Antoine Gaffori : Etonnant le titre. La musique a cessé. L’écriture, musique intérieure. Soudain silencieuse. La musique intérieure, virevoltante, magnifiquement dessinée, ne cesse jamais. Le poète ne l’entend plus, un instant. Voilà tout.

    Jean-Baptiste Villanova : Pour moi tout le dessin est contenu dans ce long vers, ou inversement tout ce long vers éclate dans le dessin : « Abomination sulfureuse des extases frôlées dans le dédale des impossibles »

    Olivier de Moro-Giafferi : Tout est en antithèse, trop, pas, peu, rien, tout, ça bouge, ça s’arrête, la forme du poème montre bien le chaos intérieur qui s’obstine à ne pas couler vers l’extérieur, le dessin nous plonge dans les méandres de l’esprit du poète, dehors c’est l’angoisse de l’impossible, dedans (le dessin) c’est l’explosion de tous les possibles !

    Simon-Pierre Corteggiani : Un monde intérieur tourbillonnant, à s’y perdre, un labyrinthe merveilleux, et sur la page, la blancheur, effarante !

    Alexandre Taddei : Effrayant, avoir tout ce capharnaüm féérique dans la tête et ne rien pouvoir en sortir, pour rien au monde je ne voudrais vivre ça! Heureusement je ne suis pas artiste, je n’écris pas, je ne dessine pas, je ne joue de rien, je suis à l’abri!

    Jean-Marie Haudepin : Capacité, aigue, à ciseler et montrer la douleur immobile et chaotique à la fois quand l’inspiration se fait tourbillon qui emporte jusqu’à la moindre pensée claire.

    Ardashir Mansour : Poème prolifique pour quelqu’un que la page blanche menace ! 😉 Je plaisante, terrible évocation de la sidération, de l’impossibilité, bravo à la fée des haïkus, représenter ce vide immense, trop rempli, faillait y arriver, c’est fait, magnifiquement.

    Jean-Simon de Gentili : Je vais vous sembler délirant mais je vois une muse, Erato, muse des poètes, au visage impassible, bleu glacier. Erato vit dans un univers psychédélique, informel, tout y est sensoriel, l’intellect et le concept n’y sont pas admis. Erato envoie des impulsions poétiques qui doivent épouser, quelques instants, le concept né de l’intellect. Bataille entre le total et le réducteur, la page blanche demeure. Puis Erato soupire, lasse, les mots coulent, le concept, un instant, s’est mis a aimé l’absurde muse de glace et d’or : un poème est né.

    Maxime El-Bakhr : Dans le dédale des impossibles dit le poème. Fulgurances et sidérations, choc du mouvement et de l’inertie. L’impossibilité. Je trouve que c’est magnifiquement écrit, ça suffoque presque. C’est également bien « montrer », une ronde perverse où la profusion empêche l’idée de se poser.

    Antoinette de Susini : Magnifique ! Vous avez matérialisé la création avec ses phases de bouillonnement et ses phases d’impossibilité totale. Bravo à vous deux !

    Jean-Camille Riolacci : Un super poème sur la création, l’inspiration, le fameux drame de la feuille blanche qui pétrifie d’angoisse l’écrivain ! Le dessin donne un côté frénétique à ce qui semblerait éteint, c’est le trop qui empêche si j’en crois l’interprétation qu’en fait l’illustratrice.

    Jean-André Micaelli : « bleu glacé aux rutilances monochromes» et « émotions claquemurées », tout est si bien formulé, c’est cinglant, effrayant, les émotions claquemurées volent dans ce dessin, le bleu et l’or dansent, tout en volutes, repliées sur elles-mêmes, à l’intérieur, dehors, rien.

    Anthony Ferrier : A s’y perdre, se taire, pleurer, sombrer, à jamais. MAGNIFIQUE “duo”

    Lina de Gentili : Une image saisissante de ce que la panne d’inspiration peut être, vécue de l’intérieur, par celle ou celui qui a tant à exprimer. C’est excellemment retranscrit. Je me laisse aller à un regard “pro”, c’est vraiment fascinant comme vous l’avez dit et dessiné.

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