D’IMPROBABLES BLANCS LYS.

Le bonheur du grand noir par La De.

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©Brigitte de Lanfranchi – Christian Bétourné. Tous droits réservés.

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Qu’as-tu fait de ta vie, cette vallée obscure,

Une étoile avortée avalée par l’espace,

Un battement de cils, une averse de glace ?

Dans le ciel lourd et noir, le vent dans les murmures.

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Alors en attendant que vienne le petit soir,

Ou la lumière lugubre d’un sinistre matin,

Dans les forêts rêvées, à la lisière du bois,

Un grand cerf a bramé dans un long cri sans fin.

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Tout au long de ton temps, derrière ton piano,

Le grand air de ta vie s’est enfuit sous tes doigts,

Entre trois fausses notes, un cri, quelques repos,

De rares fulgurances, un éclair, un éclat.

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Tu as raté le coche, perdu dans tes dénis,

Comme un ermite fou enfermé au désert,

Qui s’obstine et cultive d’improbables blancs lys,

En hurlant à tue-tête comme un loup éphémère.

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Et que verra ta mort après ton dernier râle,

Quand tu auras rejoint la touffeur du charnier,

Quand tes mauvaises humeurs pourront enfin couler

Se mêler à la terre, aux nuages, au ciel pâle ?

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Alors tu connaitras le bonheur du grand noir,

A moins qu’une tempête brodée de roses rouges,

Ne t’ouvre les portes d’or d’un nouvel abattoir,

Peuplé d’âmes légères aux yeux effarouchés.

Trackbacks Commentaires
  • COMMENTAIRES FAITS SUR FACEBOOK

    Stéphane Sorbier : C’est toujours beau, bourré de talent(s), mais la mayonnaise prend plus ou moins bien entre vos deux modes d’expression, parfois ça dépasse quelque chose, ça touche autre chose, comme ce matin 🙂 Bravo à vous deux, chapeau bas!

    Brigitte de Lanfranchi : Oui des rencontres parfois simples, d’autres fois légères ou profondes. Et puis, quelques fois, des rencontres fusionnelles, passionnelles.

    Zakaria El Idrissi : D’avoir isolé ces quatre vers pour l’intro est une très bonne idée, un condensé, une quintessence, c’est dingue comme c’est violemment sombre et pourtant esthétique à mort (c’est le cas de le dire 😀 )

    Boris Cerval : Quand j’ai vu ce visage je l’ai trouvé beau, très beau, après avoir lu ce poème, j’ai été secoué, je trouve le visage “christique”, j’ose le dire, vous pouvez vous foutre de ma gueule 🙂

    Brigitte de Lanfranchi : Merci pour cette perception, je suis touchée car c’est également ce que j’ai ressenti une fois que je l’ai terminé, posé et regardé de loin. Découvert tout simplement.

    Adrien Rombaldi : Salut Christian, ton poème est superbe, fracassant, terriblement pessimiste, un bijou dans ce genre ! Et comme je l’ai dit à Brigitte sur sa page perso, l’illustration est une merveille !

    Camelia Centifolia : Poésie dure et ciselée, épique, encore! Bravo! Illustration de haute volée!

    Alexandre Taddei : Ce poème est terrible ! Très fort, très beau ! Illustration magistrale !

    Boris Cerval : Whaou whaou et re whaou ! c’est putain de whaou tout ça !

    Simon-Pierre Corteggiani : Total

    Jean-Baptiste Villanova : Dur ! Superbe !

    Antonia Beretti : Christian! Ce poème est pure merveille. Il a fait battre fort mon coeur d’émotion. Merci car il efface aussi le rêve apocalyptique fait cette nuit. Je suis toute chamboulée. Une merveille vraiment.
    Bri cette dentelle Christique comme le dit si bien Boris qui a l’œil bien ouvert ne pouvait qu’illustrer tel poème.
    Un grand bravo à tous les deux.

    Amelia De Santis : Bonjour:-) C’est extrêmement beau, raffiné et profond.

    Boris Cerval : Christique, superbe, poème qui m’a secoué

    Jean-Simon de Gentili : Existentiel, dur, esthétique, sombre, expiatoire.

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