ET J’AIME MICHEL SERRES …

1394191_10200780026088490_1965904590_nIllustration de La De.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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 J’ai beaucoup aimé ce soir mon amour

Et tellement regretté aussi que nous ne puissions

Mon amour roucouler d’amour mon amour d’amour

Baver comme des cons heureux de l’être

Nous perdre dans nos yeux de merlans pas frais

Nous prendre à bras le corps dans une lutte à mort

Imbriqués collés unis les dents serrées à ne plus décoller

Simplement là à deux en un à un en deux heureux

Le temps que la vie voudrait bien nous donner

Avant de basculer têtes bêches à pleurer

Refuser de mourir partir finir

Et nous mettre à fleurir en fleurs urticantes

Qui piquent la vie et font briller les oeufs

Les yeux et les papilles des amoureux perdus

A enculer les peurs Descartes et la

Raison …

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Allons donc voir si la rose fâchée s’est raccommodée,

Si les trous du cul ne pètent plus dans la rue,

Ont-ils fermé leurs gueules qui puent le manque d’amour

Leurs yeux glauques aux regards éteints comme de vieux poètes

Perclus ne regardent que les écus sonnants qui brillent dans leurs

Quinquets vairs et pairs et les vulves baillantes des désirs tarifés

Tous les vers s’agitent dans les bouillons amers des impossibles

Quand passent les regrets des espoirs insensés

Les vies de lumières ardentes rejetées sans un mot

Dans les égouts qui courent invisibles sous les villes

Si fières modernes et rutilantes

Aux aciers luisants sous les pluies de larmes de ceux

Qui vont mourir de n’avoir pas osé aimer

Comme des bêtes enragées à oublier le bleu

Des yeux et le rouge gras du sang

Pulsé …

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Allons donc en cœur et en furie déchirer les masques

En riant comme les enfants qui arrachent les ailes

Des mouches à merde qui planent dans les cieux désossés

De nos cœurs barricadés sous les os épais des indifférences

Raisonnées planifiées aux couleurs de tourterelles

Explosées dans leurs tripes sous les roues gigantesques

Des haines accumulées au fil des trahisons cultivées

A briser les chaînes des reflets glauques

Qui ne reflètent plus que les avidités vulgaires.

Délaissons les terres broyées les eaux usées

Les puanteurs ordinaires les compromis jamais donnés

Les âmes frelatées aux ailes atrophiées

Les culs peu ragoutants et leurs odeurs de chiottes

Engorgés …

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Gorgeons nous au contraire des parfums rares

Des aisselles lumineuses cachées sous les haillons

Des hanches de pur lait en perles fragiles,

Des rondeurs extasiées volées aux yeux aveugles

Énucléons les cons de pacotille rasés et leurs fadeurs

Tartinés beurrés comme de vulgaires figues vertes

Qui pullulent en rangs anémiés sur les pages

Exsangues des magazines glacés figés aux sourires

Béats aux yeux de tunnels morts aux hanches de verre

Pilés pillés brisés parjurés lisses comme les

Vies argentées des winners trop cons pour aimer les chairs

Ductiles des loutres en pelisse qui nagent et glissent

Dans les eaux pures des amours trop rares pour être

Vécues …

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Et je hurle à la vie

Je vomis les virgules

Les connes et les cons …

Petit patapon …

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Et j’aime Michel Serres

Qui aime la raison et les lumières

Des vents frais sur la Garonne

Et les âmes qui tonnent

Et vibrant je résonne

Quand ses tambours raisonnent jusqu’aux

Cieux …

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