Littinéraires viniques » 2019 » avril

RESPIRE LE VENT COURANT.

Quand La De tourneboule.

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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Je ne suis pas et je suis à la fois,

comme une histoire de foi et de fous

dans les villes là-bas, si lointaines et si proches,

nom de Dieu toutes ces cloches,

elles sonnent à mort dans le vent !

Regarde donc le ciel si désert et si beau

et ces eaux d’encre berçante,

à reverdir les âmes inquiètes et les esprits chagrins.

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Respire le vent courant,

les parfums obscurs des chiens errants,

les effluves des meutes derrière les cerfs saignants

le soir au charbon des lisères,

Et les serments ardents des vautours perchés

sur les flancs crevés

Des moutons dépecés accrochés aux rochers

des montagnes de pierres et de cairns croulants,

les feulements puissants des crinières hérissées,

les griffes déchirantes, les peurs implorantes,

Et la furie masquée des danseurs empourprés.

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Mais n’oublie pas là-bas

les eaux lourdes des fleurs en pleurs,

 les sourires éclatants des enfants mille dents d’ivoires et de perles,

et les soies salées

des grands lagons au petit matin levant.

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Touche et caresse du bout de tes doigts absents,

le chocolat chaud des goûters d’antan,

le tissu rêche des revêches à confesse,

les écailles lisses des tortues vertes

les éventails déployés des gorgones rougissantes,

la splendeur des ombres

le soir finissant,

le rosé veiné de deux seins frémissants.

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Et les comètes  lentes,

Au tombant des planètes,

La musique des sphères aux confins des espaces,

le magie délétère,

le fer et les éthers,

L’antre des monstres pairs

et la splendeur des mers,

Et le cristal de roche enfoui sous les glaces.

Le soleil est absent,

il est tombé si bas.

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N’oublie pas.

LES RIRES ÉCARLATES.

L’Astre double de La De.

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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Des tranches de soleil grillées au feu de bois,

Et la lune montante au-dessus de la loi,

Les hommes calcinés  sous les feux de la foi.

Demeurent les oiseaux fous au comble de l’effroi.

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Des mains aux doigts noircis dessinent dans le ciel

De longs nuages blancs au-dessus des ombrelles,

Leurs traines incertaines imaginent à tire d’aile

De longues arabesques accrochées aux oriels

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L’horizon incertain reflète les mirages,

Les vapeurs diaphanes des rêves et des naufrages.

Tout au bout de nulle part, adviennent les abordages

Aux deltas sinueux des peurs et des rages.

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La chaleur est si forte ! Les cœurs, scarifiés,

Cloués aux autels noirs, ne peuvent plus saigner.

Rouge, jaune, violet, arc-en-ciel espéré

Sur le ciel de lapis des lumières oubliées.

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Les rires écarlates aux parfums inconnus,

Échappés des corolles, caressent les peaux nues

Des sorcières égarées. Sous les regards obtus

Des guerriers hébétés, elles dansent dévêtues.

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Des quartiers de soleil oubliés pour toujours,

La lune emprisonnée sous un noir abat-jour.

Ne reste que la plainte du pauvre troubadour,

Ses ongles arrachés et son chant désolé.

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