DANSENT LES COURTISANES.
La belle immémoriale de La De.
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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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Dansent les courtisanes, belles immémoriales
Aux seins immaculés, dans leurs parures blanches,
Leurs immenses yeux noirs, leurs allures triviales,
Et ta main qui balance, baldaquin de tes hanches.
L’arc-en-ciel des regrets sur ton âme glaciale.
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Souviens-toi ces jours où tu riais, mésange,
Insouciante fringante, pouliche aux flancs polis,
Sous tes doigts innocents, toutes ces verges d’anges,
Et ces corps en sueur, ces buissons, ces taillis.
Le cœur enfariné dans le rêve et la fange.
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L’assommoir t’a meurtrie, sous ses coups tu ployais
A te briser les dents, sur les chaines ton sang,
Toi l’esclave brisée, sous le mors tu hurlais,
Dans tes bras disloqués tu berçais un enfant.
Dehors le vent soufflait un air noir qui pleurait.
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Dans les couloirs obscurs les candélabres gris,
Sous les draps de soie pure, les frôlements discrets,
Et les fentes spumeuses sous les dards extasiés,
A vomir des larmes, rouges laves en sursis.
Souviens-toi de ces nuits aux étoiles fanées.
La belle immémoriale de la De est un tableau vraiment surréaliste.