BOULAND M’A BOULÉ…

Veneto. La circoncision.

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  Encore un vin goûté le week-end dernier en compagnie du Seigneur de C…. et de l’affligeant patte-pelu. Connaisseur, le margay avait carafé le breuvage, depuis …je ne sais plus quand. A l’aveugle, comme de bien entendu et systématiquement….avec ces deux fondus…qui n’ont de Savoyard que le gosier pentu!!

Le cœur battant la chamade, le front plissé et l’angoisse au ventre, je porte le verre au nez, tire et retire sur l’appendice, cherche et recherche, les plus subtiles fragrances que le liquide, à la robe opaque, qui rosit à peine…délivre abondamment.

Sérieux comme un buveur d’eau plate, je suppute, j’analyse et compare, à l’immense bibliothèque olfactive – trop modeste, je sais – qui alourdit ma tête, plutôt légère de nature…. J’y retourne, j’y replonge, à m’y noyer le bulbe!!! Ce coup-là me dis-je « in peto » – domaine dans lequel les deux bougrasses excellent – je me vais, me les enterrer grave-à-donf, les deux moineaux!!! Le vin est magnifique de générosité et de richesse olfactive. Une pointe de grillé, du café, du cacao, de la réglisse (M…e encore un Languedoc???), de la confiture de myrtille sucrée accompagnée de notes terreuses, de poivre moulu, d’épices douces….Je reste coi, coincé même. Mais une intuition, aveuglante comme il se doit, me transperce de plaisir.

Ça y est, je sais, l’évidence même!!!

Détendu et sûr de moi, comme un radar, un quinze Août, face au soleil, vers vingt heures, du côté de Montélimar, je souris intérieurement, dans un délectable état de suffisance délicieuse. Me reste à goûter le vin….bof…pas nécessaire pensais-je, l’ego baudruché comme un Zeppelin. Mais bon, je vais attendre un peu, pour les humilier bien profond, et savourer le plus longtemps possible, le vent que je vais leur mettre!! M’en vais profiter tranquillement du nectar, dont la matière imposante et fraîche, m’agace la bouche, à grand renfort de fruits croquants. La finale est sublîîîmissime de douceur et n’en finit pas de me rouler dans la soie.

Une bouteille d’exception, “pour quand que je serai vraiment vieux” *

Le silence se fait, car la bête est belle. Je les regarde, de l’air innocent du prélat, qui vient de s’essuyer au rideau et leur lâche du bout des lèvres : Gevrey Premier Cru 2002!!!!! Le pépère reste silencieux, comme sidéré. Raminagrobis, vaincu se tait. Il a l’air assommé, KO, pulvérisé!!!! Et voilà les p’tits gars, boum, badaboum, qui c’est le plus balèze????

D’une voix douce qui ne veut pas blesser, plus faux qu’un Oscarisé qui remercie la salle, après un long silence, le grappin mité, dans un souffle, susurre en regardant ailleurs :

Daniel Bouland Morgon VV 2003!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Ni fleurs ni couronnes.

 * Dédicace “spéciale Equipe de France de foot”.

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