LE POULPE.
La De et sa salade de poulpe.
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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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Poulpinet, dit maman, reviens vite petit gnome !
La mer est dangereuse, tu vas te faire croquer,
La murène perverse, le mérou grasses lèvres
Te guettent ces voraces et que dire des hommes !
En salade, aux échalotes, c’est parfait
Et en fin de repas, un bon fromage tout frais !
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Poulpinet s’en fout bien il ne pense qu’à nager
A rejoindre Poulpinette cachée dans les rochers
Ils s’amusent comme des fous, ils font les aviateurs
Foncent à tire d’eau avec leurs réacteurs
Les poissons clowns ont peur, les anémones frissonnent
Quand ils voient débouler Poulpot et sa championne !
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La mer est à l’étal, septembre est arrivé
Les derniers vacanciers ne pensent qu’à bronzer
Le sac et le ressac chantent l’été indien
Dans les bars les restos on entend Jo Dassin
Zizounet sur le sable n’en peut plus de dorer
Il ne rêve que d’une chose, de chasser le requin.
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Zizounet le blaireau sous sa combinaison
Souffle comme une forge sous le soleil de plomb
Il agite ses palmes ses mains au bout des bras
Sous son masque embué il tête le tuba
Et regarde tout en bas les reflets animés
Des poulpes virevoltant tentacules enlacés.
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L’enfant n’en revient pas du spectacle qu’il voit
Une salade de poulpe des pommes et des noix
A table ce midi et ce serait bombance
La flèche de son fusil est partie sans un bruit
Les deux poulpots percés par le trait assassin
D’un seul coup sont tombés dans le fond du bassin.
Nous voilà bien servis pour une salade ce midi !