JE T’ÉCRIRAI UN LIVRE …

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La lectrice de La De.

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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Je t’écrirai un livre sur des pétales de roses ardentes,

Avec l’encre volée au cœur des dieux sanglants,

Je couvrirai de lettres violettes les grands lagons de tes yeux bleus,

Sur la soie pâle de tes épaules, je poserai un drap de feu,

Pour que la nuit quand tu grelottes, tu sentes mon cœur furieux,

Il frappe, innocent, à ta porte, ouverte pour nous deux.

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Alors les bateaux qui pleurent sur les flots calmes de ta peau,

Croiseront les Barbares, chargés de pierres et de joyaux,

Au fond des mers, les eaux profondes de tes désirs inavoués,

Me diront de leurs voix blanches que les temps sont enfin arrivés,

Toi, te taisant, silence lourd, moi te dirai, à toi mon âme,

Arrête toi, regarde nous, là devant nous, les anges se pâment.

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Je t’écrirai, je serai ivre, l’histoire folle des deux amants,

Ils déchiraient aux temps anciens, comme des chiens,

Leurs chairs, leurs flancs, ronflants comme des hyènes,

Le ciel grondait, la mer hurlait, roulait ses flots bruyants,

L’orage tonnait, iris salés, les yeux poudrés des chants païens,

Pauvre fous, ignorant le jour, les velours, ivres de haine.

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Je t’écrirai, ma vouivre, le temps présent, la valse lente …

Commentaires
  • Xavier dit :

    Bouleversant de beauté et de sensibilité. Un dialogue dont je pressens les éléments qui pourtant m’échappent et me laissent saisi par l’envie.

  • Ardashir dit :

    Qu’elle est belle !!!!!! Mais qu’elle est belle ……. avec ses yeux couverts de lettres violettes ………….. Une immense force dans ce que vous venez de partager.

  • Sophia dit :

    Elle a le regard écarquillé de ceux qui voient autrement. C’est qu’elle est couvée par d’autres yeux, grands ouverts également. Et ces yeux se disent, nous disent, avec des mots tracés en mots et images. Je suis très émue voyez-vous …

  • Paul dit :

    Je suis pas mal chopé par ce poème, moi le grand connard saturé de virilité vigoureuse et autres foutaises de mec mal terminé. Sophia a écrit un commentaire qui en rajoute une couche. Je ne vais pas me répandre, je ne sais pas le faire. Je sais cependant reconnaître ce qui est du domaine de la beauté, celle qui dit le vrai. Ce poème est un grand poème.

  • Azilys dit :

    Moi qui aime généralement ta crudité “scalpélisée” et la force magnifiquement lubrique qui s’en dégage,me voilà surprise et chopée par le colbac par un truc beau et sensible.
    Well done ! 😉

  • Istebeni dit :

    P…… de choc émotionnel et esthétique

  • Adriano dit :

    J’ai fait lire ce poème à une femme en qui je plaçais beaucoup d’espoirs. Elle a ri. Devant mon air déçu, elle a tenté de se rattraper. Mais elle avait ri. Il ne faut pas placer ses espoirs en une femme qui est capable de rire en lisant ce poème. Ce soir, je l’ai appris.

  • Giuseppe-Maria dit :

    Il est é crit ce livre, je le découvre avec admiration et envie. J’en tourne les pages crissantes, couvertes de dessins et lettres penchées.

  • Elodie V dit :

    C’est beau. C’est d’une sensibilité bouleversante. C’est étonnant car proche de l’hymne amoureux tout en renouvelant le thème. Le personnage qui accompagne cette poésie apporte beaucoup à la lecture, il nourrit les vers. Merci à notre ami Xavier pour cette découverte, mon mari et moi adorons.

  • Martial dit :

    WHAOU !!!! C’est magnifique !

  • Jean-Simon DG dit :

    Facture classique et souffle lyrique d’orfèvre. Le personnage aux yeux immenses est fascinant.
    J’ai ouvert les poèmes au hasard des titres, une première fois “sidérante” pour l’amateur de poésie que je suis. Et des retrouvailles enthousiasmantes avec l’univers créatif si riche de ma vieille amie.

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