Littinéraires viniques » POÈMES EXACERBÉS …

MA JOLIE CARDAMÔME …

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Quand La De fait sa môme.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

 —–

 Du bord de l’âme jusqu’au fond du cul,

Je ne sais que la monter à cru,

Folle praline aux ailes purpurines,

Amarante de l’amante,

Je l’aime à en perdre ma plume.

 ——-

 Faut-il que je me perde, faut-il que je m’oublie,

Je crains bien, poil de chien, que oui,

Faut-il que je la perde, faut-il que je l’oublie,

Non pas question, poil de chardon, que nenni.

Elle est ma peau, mon souffle, ma mie.

 ——

 Me faites pas chier avec vos morales surannées,

M’entourloupez pas avec vos mots de rats

Morts de n’avoir pas su, pas pu, pas osu,

On vous emmerde, on se bouffe le cul,

Avec de la salade, de la frisée et du cœur salé.

 —–

 A marée haute, à l’étal, à marée basse,

ça brasse, ça lave et ça décrasse,

Et les gnomes, les ondines et les sylphes,

Rugissent en choeur quand elle me griffe.

Au cœur des mondes, personne n’est plus heureux.

 —–

 Elle est mon poivre, ma jolie cardamôme,

Celle qui rit quand elle se donne,

Salope magnifique et petite nonne,

Pute galactique, vierge qui tremble, tout à la fois,

Sa voix me berce, me porte, je n’ai plus froid.

 —–

 J’encule vos races, sinistres connasses,

Tristes gandins, pauvres lapins,

Aux voix fluettes, à la morale abstraite,

Vos reins étroits, vos cœurs momifiés,

Ne respirent plus, vous êtes gelés !

—–

 Ma gamine, ma souple mine, ma tourmaline,

Avec toi, quand tu chantes, je suis en joie …

 —–

 Mon amour, mon âme, ma croix.

LES LOUPS AUX YEUX FARDÉS.

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La De fait sa louve.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

—–

Le long du pelage des loups aux yeux fardés,

Le vent court qui glace le sang noir des humains.

J’irai lécher leurs dents, caresser leur pelage,

J’irai les embrasser longtemps à plein museau,

J’irai baver ma bile sur leurs proies exsangues,

Ils me regarderont, leurs regards seront fous,

Nous écouterons ensemble mugir les tempêtes,

Le noroît gémira à éclater les troncs.

Nous gémirons de peur, j’arracherai mes doigts

Nous gratterons nos dos aux arbres hérissés,

Les grand lacs gèleront, les cygnes en mourront.

Ils me diront sais-tu, je ne répondrai pas,

Et quand nous aurons faim, nous saignerons la lune,

Nous serons bien, ailleurs, perdus dans le grand nord,

A déchiffrer le temps au lichen des arbres.

Mais quand les ours noirs affûteront leurs griffes,

Ivres, en grommelant ils chargeront en bande,

Alors les loups et moi nous ne ferons plus qu’un,

Nous les dépècerons, nos crocs seront si longs,

Si rouges de leurs vies que nous boiront leurs âmes.

Nous ferons des enfants et ils auront leurs gemmes,

Et les pierres précieuses qu’ils sèment sous leurs pas,

Ils seront tous si beaux que tu en pleureras,

Ils apprendront à lire aux racines des bois,

Ils mangeront leurs pères, et maudiront leurs mères,

Dans le lit des rivières ils pêcheront leurs rêves,

Hurleront des cantiques sauvages et pleins d’effroi.

Regarde les courir ces pauvres innocents,

Avec leurs mains si pleines, la folie verte au ventre,

Leurs cils bruns plus longs que quatre cent éons,

Un cerf à la lisière mort de les avoir vus,

A bramé bien plus fort que tous les soirs de rut.

—–

Ô toi qui sais, toi qui vis, toi qui pries, si fort,

Dis moi encore, oui, avant que ma vie ne défaille

Qu’au long des steppes folles, je connaîtrai les loups.

QUAND ILOUÉ …

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Sous la patte de La De.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

—–

Ma Lou,

Je louche,

Quand pointe

Le bout rose

De la fleur

Au jardin.

—–

Ma Lou

Je pleure

Quand tes yeux

Si tristes

Plongent dans

Les miens.

—–

Ma Li,

Je ris, quand

Tu te peins,

De couleurs

Radieuses,

Amour coquin.

—–

Ma Li,

Là-bas au loin,

Mirage lointain,

Grenade mûre

Et hanches rondes,

Lancinent et grondent.

—–

Ma La,

Ma note,

Ma bergamote,

Tu glisses,

Réglisse,

Tu n’es pas là.

—–

Ma La,

La fourrure des chats

Allongés

A tes pieds,

Et leurs yeux jaunes

Qui palpitent tout bas.

—–

Ma Lé

Ton absence

En creux

Me brûle les yeux,

Vapeurs d’encens,

Mon cœur baveux.

—–

Ma lé,

Si fatiguée,

Aux yeux cernés

De myosotis,

De papier lisse,

Je t’ai bercée.

—–

Ma Lu,

Petit biscuit

Craquant,

Les courbes

De ton cul,

Me rongent les dents.

—–

Ma Lu

Turlututu,

Chapeau pointu,

Tête têtue,

Boule de glu,

Je suis perdu.

—–

Mon triste lot,

Roule sur les flots,

Comme un lourdaud,

Un vrai pourceau,

Vide tes yeux,

Et sombre le bateau …

MAIS T’ES OÙ MA LOU …

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La De fait sa Chagalleuse.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

—–

Mais t’es où ma Lou

Chaude, ma relou ?

Ma môme,

Mon fantôme,

Toi qui enchantes

Mes nuits blêmes ?

Ma croqueuse,

Langue de diamant,

Crocs d’étincelles ?

Mon berlingot,

Mon cacao,

Fine poudre

Sur tes lèvres humides,

Qui m’enroulent.

Ma tranche de cake,

Ma brioche, ma génoise,

Aux cuisses de turquoises,

Comme un boa autour

De mon cou.

Mon nougat très chaud,

Tu coules sur mon dos,

Jusqu’entre mes,

Tout au fond de mon,

Mon ruisseau

Ma lave,

Ma slave,

Ma salope extasiée

Mais où fourres-tu

Ton nez

Gelé …?

—–

Ma fontaine lumineuse,

Mon éblouie,

Ma suceuse galactique,

Mon velours,

Ma soie,

En moi,

Perdue,

Fondue,

Rendue.

Ma dévoreuse,

Ma berceuse,

Mon enjôleuse,

Mon éberluée,

Jamais rassasiée.

Mon amour de toujours,

Tu viens de loin,

D’avant que chantent

Les oiseaux à ma fenêtre,

Ma perdue retrouvée,

Mon âme en partition,

Ma philippine,

Mon avaleuse,

Si fine,

Que le soleil

se couche

Entre tes yeux.

Mon coeur explosé,

Comme un pêche trop mûre

Sous une dent sans amour,

Je te tuerai …

—–

Je te tiens par la gargoulette,

Et dans ta chambrette,

Compte bien me noyer.

Te serrer contre moi

Comme une rustine en chambre,

Te coller au poteau

De mes exécutions lentes,

Te faire pis que pan,

Jusque entre tes dents,

Te faire souffrir

Jusqu’au sourire,

T’empaler au profond

De ton ventre, ton con.

Te démembrer à coups de caresses,

Manger ton cul

Comme une soupe fraîche,

Et cracher tes noyaux dans le vent,

Qui souffle en tempête

Entre tes fesses ouvertes,

Comme un port salvateur,

Au rafiot que je suis,

Qui crabote, ahanant

Derrière son gland.

Mon amour crissante,

Mon crapaud,

Ma princesse

Je suis au chaud entre,

Et je t’aime,

Très à peu plus

Que le veau d’or …

—–

Que le monde dévore.

LA PIE ROUGE …

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La Pie Rouge de La De.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

—–

La pie rouge

A chanté,

Son aria

—–

Musquée.

La gouge

Fromagère

De ta croupe

Musclée

S’est affaissée.

Désossée …

—–

Au vent traître

Qui s’est levé,

Tu offres

Ton corps

Languide

Qui pèse

Sur ma vie

De suie.

La pluie,

Qui ne pleut pas,

Enrage.

Outrage …

—–

Le sang

Gicle,

Sur les terres

Désolées

De ton giron

D’albâtre.

Craquelé.

Souffle

La tempête

Sur ma peau

Ridée.

Giclée,

Olé …

—–

La fumée

Crachée

Par ta bouche

Menteuse,

M’enveloppe

Et me perd.

Je suffoque,

Comme un chat

Étranglé.

Je mêle

Mon poil

Absent

Aux mots

Rugueux

Que je crache

Au vent.

Strident …

—–

Ouvre tes yeux,

Si bleus

Qu’ils me

Désespèrent,

Cythère.

Jamais tes rives

Lascives,

Tes ogives

Furibondes,

La blonde,

N’enchanteront

Mes mains.

Rageur,

Je pleure.

Ces heures.

Furieuses …

—–

Dans les ondes

Sèches

De tes amours

Partagées,

La ronde,

Tu m’as

Déglingué.

Pimbêche,

Ogresse

De soie,

Taffetas

Pâle,

Ta peau,

Sucée,

Me glace.

Pétasse …

—–

Kriss,

Tu tues,

Tu saignes

La musaraigne.

Son ventre

Percé

Perd ses

Humeurs

Dorées,

Son miel

Gras,

Qui ne coule pas

Sur mes doigts.

Désarroi …

—–

Reste au loin,

C’est bien.

Crachin,

Venin,

Espoir

Tremblant …

ODE A MA COCHONNE.

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Quand La De se lâche …

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

—–

C’est une sacré luronne

Qui hurle quand on lui donne,

Le con lui saucissonne,

Le cul lui badigeonne.

–—

Elle aime qu’on l’éperonne,

Allez, on me bouchonne !

Bouscule ta daronne,

Remplis lui la bonbonne.

–—

A fond dans la bouffonne,

Explosent les neurones,

Voltige ma dragonne,

Et danse la chaconne.

–—

Quel beau cul cette bretonne,

Qui crie qu’on la crayonne,

Lui touille, cette gloutonne,

La prendre comme une bonne.

––

Va-z-y, qu’elle me bougonne

Je serai ta championne,

Remplis moi, suis ta conne,

Plus haut que la couronne.

–—

Elle est folle comme personne,

Elle fait sa belle espionne,

Et même elle fanfaronne,

Et y’a jamais maldonne.

–—

Foutredieu, la polissonne

S’accroche, pleure et tonne,

Tous les jours elle m’étonne,

Elle en voudrait des tonnes.

–—

Non ce n’est pas une madone,

Elle veut qu’on la pouponne,

Parfois oui, elle ronchonne,

Allez, tu m’éperonnes !

––

Souvent son fût moutonne

Quand elle fait sa couillonne,

Elle aime qu’on la pistonne,

Une sauvage chaperonne !

––

Pourtant quand je me plie,

Épuisé, vanné, ravi,

Alors elle me sourit

En suçotant mon vit.

–—

Ma cochonne, ma chérie,

Tu vaux plus qu’un rubis,

Tes yeux sont lazuli,

Ton cœur, petite souris.

A DANSER SUR LE MERGOUM …

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Le mergoum de La De.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

—–

Orgie d’orgeat qui coule, grasse, goûteuse, partagée,

Hors piste, je glisse, c’est pas triste, neige fondue,

La fleur écartelée, tourmentée, barattée,

Je tressaille, tu m’assailles, ça grouille si dru,

Et ça roule, suis maboule, en foule, sous ton pull,

C’est la fièvre des samedis noirs. Perdue là-haut,

Le vent souffle, lune blême, hibou noir, tu hulules,

Et moi je, suis tout bleu, cœur troué, très barjo,

Marjolaine ma sirène, tu me laisses sans ma laisse,

Sous tes fesses de drôlesse, le coussin bleu fané,

Vieilles années, papiers froissés, amours niées,

Croisés défaits, paniers percés, lances brisées,

Le soleil range toutes ses franges de soie mâchée.

–—
Âmes bien nées, qui jadis étiez si complices …

–—

Et les eaux chaudes coulent sur le verre dépoli,

Hammam de fortune où tu t’es accroupie,

Lune pleine de reine à la raie distendue,

Les doigts courent, massent et pourfendent, jusques au cul

Oeil, fragile ose, amours anciennes, amours perdues.

Sous la tente naguère, sanglant, le flanc crevé,

Armure défaite, allongé. Seuls ses pieds,

Dansent pour lui. Sous le voile les yeux blonds pâles,

L’ont à jamais cloué. Moribond souviens t-en à jamais,

Citrine, l’oeil doré aux longs cils frangés, pour toujours,

Fou d’amour, t’attendre, siècles maudits, les vies,

De trop, toujours, désespoirs, fourreaux en lambeaux,

Tant d’autres ont pu, accrochés comme des pieuvres.

–—

Rose des sables, Venise que j’ai tant attendue …

–—

Tu me serres, m’enserres, tu ne veux plus te perdre,

A danser sur le mergoum quand ma vie s’en va,

Sous les remparts d’Antioche, une lame a perlé,

Une goutte avalée par les sables épais,

Quand tu m’as regardé, une larme a percé,

Sous les dattiers, oasis oubliés, là-bas.

Ta bouche de verre pilé, tes dents de nouvelle née,

Tes mains lavent mon corps de tes désirs pervers,

De cette vie brisée, des souvenirs de guerre,

Sous la douche plus brûlante que la flèche à la rose,

Éperdus à crier, nos pieds et poings liés,

L’abeille sur la fleur, toutes paupières closes,

Mange la langue mangue, boit à la source éclose.

–—

Cheveux longs, éventail doux, tu caresses mon cou …

AU CABINET DES OPIUMS …

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Aux mystères de La De …

—-

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

—–

Elle dormait au cabinet des opiums

Tandis que j’étais loin, si doux,

A siroter un verre de rhum,

A moitié triste, à moitié saoul …

–—

Elle cousait de douces pelisses,

Je dégustais un bâton de réglisse,

En regardant dans la coulisse,

Le nuage de sang cardinalice …

–—

Elle reposait les yeux fermés,

Tout doucement elle respirait,

J’étais là, tout près, tout niais,

A boire ses souffles, à la dévorer …

–—

Elle rêvait, rose au royaume des anges,

Et perchée dans son arbre, la mésange

Zinzinulait, dansait sur sa branche,

Moi je pleurais, pâle comme l’orange …

–—

Elle brillait sous la dent du soleil,

Ses cheveux épars et les abeilles,

Lui faisaient couronnes vermeilles

Mais elle pleurait jusqu’aux oreilles …

–—

Elle ouvrait ses yeux mistigri,

Velours broché ou velours gris,

Au fond voguaient des secrets pris

Au cœur des amours rabougries …

–—

Les amours folles parfois décollent,

Se télescopent ou bien bricolent,

Des romans faux, presque agricoles

Lourds comme des bateaux-écoles …

–—

Au cabinet rouge des opiums,

Dans le jardin doré des amertumes

Nous boirons à tuer la lune,

Dans les bleuets et les arômes …

–—

Chante la nuit, pleure le jour,

Sur la rivière des sangs retours …

MARIA CALLAS A PEUR.

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La Diva de La De.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

—–

La douceur coruscante du métal en fusion,

L’or et le rouge, veines griffées, déflagration ,

Le ciel noir tonne, hurle, larmes sur les joues,

Diamant, quartz, jade, lapis, pierres des fous.

Maria Callas balance.

–—

Cristal et soie, averse forte peignée de joie,

Croches ultimes, térébrante beauté,

Casta Diva, ah ! mort de moi ! ta voix,

Les biches s’abreuvent, apaisées, regards fanés.

Maria Callas s’élance.

–—

Et au dehors, épées brisées, ton soleil pâle

En rafales, un pur éclair. Là-bas près des mystères,

Les bateaux livres, oeillères amères, noires chimères,

Colère, ta hanche couleur de râle, pauvres vestales.

Maria Callas relance.

–—

La nuit se meurt, le lourd chant roux des heures,

Au-delà des espaces, à l’unisson, sans heurt,

Glisse sans artifices, brûle les interstices,

Les roseaux gris, les loutres plumes et leurs pelisses.

Maria Callas nuance.

–—

Plomb coule, fondu, âmes perdues, au purgatoire,

Boutres glissants sur les flots verts des golfes, là-bas,

Dunes brûlées, marais salés, ibis mon roi,

Houris pâmées, loukoums sucrés, sacrés ciboires.

Maria Callas a peur …

POUR UN REGARD DAMNÉ …

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Le jardin d’Eden de La De ?

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

—–

C’était un philosophe, il avait deux enfants,

L’un s’appelait Blaise, l’autre nommé Pascal,

Tous deux étaient plus roux que le bel écureuil,

Ils avaient un ami, c’était coco bel œil,

L’autre était crevé, une branche lourde de glands,

D’un grand chêne arrachée, un laid jour de grand vent

L’avait énucléé en le faisant bancal.

Les trois allaient ensemble aux chemins de la vie,

Jamais n’étaient par paires, toujours les trois maudits,

Baguenaudaient aux champs, et chassaient les souris,

Leurs jours coulaient heureux, ils n’avaient qu’un seul œil

Qui voyait pour eux trois, les fleurs et les roses,

Toujours étaient d’accord quelques fussent les choses,

Ils souriaient bonheur, même quand le philosophe

Bavassait ses antiennes, ses couplets et ses strophes.

Un jour que d’aventure ils couraient dans les champs,

Une belle rondelette au sourire charmant,

Au détour d’une meule, un beau jour de juillet,

Leur mit le sang au feu, et défaillir le gland,

Alors les trois compères, dans un seul même élan,

La renvoyèrent paître, au pré de ses parents,

Ils firent une croix sur la belle rencontre,

Remisèrent au panier, l’amour qui leur tendait

Ses petits bras dodus et ses seins débraillés.

—–

Jamais ô grand jamais, vous tous fous qui lisez,

Ces vers déglingués et ces rimes désaccordées,

N’oubliez que vos vies, un jour ou l’autre année,

Ne sauraient basculer pour un regard damné.

—–

Les belles amitiés, comme les poires au jardin,

Sont bien plus sucrées qu’une très belle catin.