Littinéraires viniques » 2019 » mai

DANSENT LES COURTISANES.

La belle immémoriale de La De.

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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Dansent les courtisanes, belles immémoriales

Aux seins immaculés, dans leurs parures blanches,

Leurs immenses yeux noirs, leurs allures triviales,

Et ta main qui balance, baldaquin de tes hanches.

L’arc-en-ciel des regrets sur ton âme glaciale.

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Souviens-toi ces jours où tu riais, mésange,

Insouciante fringante, pouliche aux flancs polis,

Sous tes doigts innocents, toutes ces verges d’anges,

Et ces corps en sueur, ces buissons, ces taillis.

Le cœur enfariné dans le rêve et la fange.

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L’assommoir t’a meurtrie, sous ses coups tu ployais

A te briser les dents, sur les chaines ton sang,

Toi l’esclave brisée, sous le mors tu hurlais,

Dans tes bras disloqués tu berçais un enfant.

Dehors le vent soufflait un air noir qui pleurait.

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Dans les couloirs obscurs les candélabres gris,

Sous les draps de soie pure, les frôlements discrets,

Et les fentes spumeuses sous les dards extasiés,

A vomir des larmes, rouges laves en sursis.

Souviens-toi de ces nuits aux étoiles fanées.

LE SOLEIL EN RUBAN.

Quand à l’automne, La De prépare son printemps.

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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Le sable est à l’étal, la mer en petits grains

Sous le vent blanc léger qui effleure son dos,

Le ciel est au vol doux, les oiseaux à l’azur.

Regarde le printemps quand il revient au monde !

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Le soleil en ruban s’enroule sur mes doigts,

Les feuilles en bouquets lents, la rose se réveille,

L’écureuil roux est gris, la biche couleur de rêve

Et quand le temps balance, mon âme sous la brise.

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Le tonnerre des éclairs et ses griffes grondantes

La mer tombe des cieux, les terres sous-marines

La rage et la fureur des flots de bouillon blanc

Les ondes en courroux. Envole toi dès l’aube.

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La couleur s’est enfuie, tapis de sclérotique

Les angles arrondis par les flocons légers

La parure est atone comme une voix blessée

Les arbres en calvaires, seul le soleil est rouge.

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Les saisons infinies s’étirent à disparaître

Les ténèbres ont mordu toute la voie lactée,

La tristesse étoilée, les heures comme des puits

Seul le désert est jaune. Immuable. Il sourit.