UN COUCOU.

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La De et son rouge Coucou.

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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Il chante le coucou gris, il chante ses deux notes,

Maraude autour des nids en convoitant les œufs,

Les œufs tous chauds pondus par les grives volages,

Parties chasser là-haut pour se remplir la hotte,

Et le coucou matois, caché dans les branchages,

Entre les feuilles vertes épie le courlis bleu.

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Sur ses pattes aussi grêles qu’une paire de sarments,

Le long bec, sur la mare court le petit poisson,

Et le coucou hésite, la grive ou l’échassier ?

Le drame du voleur c’est d’avoir la tremblote,

A balancer sans cesse entre deux mêmes notes,

Comme une pendule Suisse sur le mur d’un chalet.

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Pendant qu’il réfléchit et se gratte les plumes,

La bécasse s’inquiète, elle déserte la dune

Pour retrouver son nid et ses six œufs tout frais.

La grive musicienne, juste après son marché,

Est retournée dans l’arbre couver ses espérances.

Tragique indécision, nul gîte en déshérence.

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De rage il a volé au dessus des grands monts,

Le désespoir au ventre en guise de raison,

Au sommet d’un grand pic il s’est posé vaincu.

Epuisé, affamé, l’oiseau ne chante plus,

Sur un tas de branchage il a fermé les yeux.

Qui dort dîne dit-on chez les bons religieux?

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Enfoui dans les branches, il a dormi longtemps,

Le coucou a rêvé de grands nids flamboyants,

Remplis de milliers d’œufs de toutes les couleurs,

Sur des duvets brillants qui faisaient son bonheur.

Il les jetaient à terre, débarrassait les lieux,

Pour en faire un logis confortable et spacieux

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Quand il s’est réveillé, perché au bord de l’aire,

Deux petits yeux cruels le regardaient d’un air

A lui glacer le chant. Un grand aigle battant

Glatissait comme un diable, prêt à trouer son flanc.

Le cŭcūlus vaincu se coucha sur le dos,

Les ailes écartées en coucoulant mezzo.

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D’un coup de bec vengeur, le rapace indigné

Lui a percé le cœur, et le sang a coulé.

Gentil coucou voleur, évite les paladins,

Continue tes larcins à l’abri des jardins.

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