TERRA INCOGNITA.

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La reine-mer de La De.

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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Hisse et haut ! Le soleil à leur cramer la peau,

Dans les gosiers tannés ne coulent plus les mots.

Le bois du pont brûlant jusqu’à ronger les os,

Les pustules saignantes pleurent toutes leurs eaux,

Et les chairs grésillent sur les jambes et les dos.

Les voiles affalées pendent sur les bardeaux.

Et le vent est tombé, et la mer est mourante.

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L’horizon disparu au ciel blanc des ardents

Les rides creusent les corps prostrés sur les bancs,

La sueur a séché, sales et secs sont les flancs

Des matelots râlants, écroulés, haletants.

Le désespoir bruyant a tué les élans,

Sous les crânes en tempête ne pulse que le sang

Des grosses veines bleues, fragiles à éclater.

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Quand iront-ils courir sur les terres nouvelles ?

Sous les vents alizés les palmes se balancent,

Le sucre des fruits mûrs, l’odeur des maquerelles,

Les ruisselets chanteurs et les extravagances

Des singes aux culs rouges. Les toisons en ficelles.

Oui, regarder là-haut l’azur des recouvrances.

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Et nul n’est arrivé, pas un n’est revenu,

Dans les îles aux fontaines le silence des sirènes.

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