LE SACOQBOT.
Le produit de l’union par La De.
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Un soir, un coq, superbe plumage arc-en-ciel,
Bec insolent, crête flamboyante, ergots pointus,
Se pavanait, large collerette déployée,
Dandinant fort du cul, excitant les couguars,
Et autres vieilles poules, plutôt molles du fion.
Le bellâtre dédaigneux, superbe, les ignorait,
Hé là, ferait beau voir, qu’il leur jette un regard,
Monsieur, les reins vannés, ses journées sont si dures,
A contenter les poulettes aux pilons bien rasés,
Sur son perchoir perché, dans son pilou pilou,
Le coco parfumé va faire un gros dodo.
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Dans la nuit si calme du poulailler endormi,
Deux malins voleurs mal rasés se sont introduits,
Dans un sac de jute puant, le coco a fini.
Mais il était trop maigre pour les larrons gourmands,
Au milieu de la brousse, ils l’ont jeté, sonné.
Quand il s’est réveillé, il faisait grand soleil,
Les pattes dans l’eau fraîche, il marchait prudemment,
Il pleuvait tant et fort que ses plumes mouillées,
Lui faisaient un manteau tout à fait ridicule,
On aurait un peu cru qu’il partait à la broche
Pour finir tout doré dans un gosier bien moche.
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Il lui fallut des heures pour reprendre ses esprits,
S’apercevant enfin qu’il était bien perdu.
Il se mit à errer comme un poulet en peine,
Nulle âme à l’horizon, pas une poule à plumer,
Qu’allait-il devenir dans ce noir marigot ?
Dame bec-en sabot dans son habit gris ardoise
Vaquait à ses travaux, ses petits yeux cerclés
De bleu gris, d’ambre clair, scrutaient les eaux dormantes,
Son large bec claquait, elle cherchait sa pitance,
Petits poissons d’argent, grenouilles minuscules,
Mais les ondes brouillées par le vent qui soufflait,
Ne laissaient rien paraître. Et belle se désolait.
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Soudain le coq l’a vue, n’a pas pu résister,
La dame était bien grande, il a dû sauter haut,
Pour atteindre sa croupe sous sa longue queue grise.
Le coq est un fripon qui connait bien les femmes,
En deux battements d’ailes, avant qu’elle ne se sauve
Il l’a fort bien couverte, toute livrée battante,
Elle n’a pas dit un mot, a connu le frisson
Que vous donnent les coqs des campagnes de Vierzon.
Ils ont fait un beau nid, de branches, de plumetis,
La belle a bien couvé un gros œuf tout joli,
Quand la coque a craqué, comme ils furent surpris !
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C’est ainsi que naquit SaCoqBot le bâtard,
Ils vécurent très heureux, là-bas près du grand lac,
Au dessus de leurs têtes, le grand ciel bleu de laque
A pêcher et flâner, du matin jusqu’au soir.
[…] By Christian Bétourné […]