ISULA PINZUTA.
La tête de mule de Maure de La De.
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Illustration Brigitte de Lanfranchi – Texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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Cirrus échevelés, des ors et des rochers,
Le ciel comme un voile bleu, les filles ensorceleuses,
Des pics et des baies, du granit et des plaies,
Et mille fois violée, Kallisté, toi la gueuse.
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Immortels bouquets d’immortelles précieuses,
Aigles lents, grands milans, myrte, ciste au maquis,
Diaspora, condottiere, écumes audacieuses,
Ses rivages sont blancs, sa langue silencieuse.
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Ses enfants disparus, d’autres se sont perdus,
Les tempêtes ont sculpté son joli doigt de fée
Qui pointe dans les eaux, jusqu’au fruit défendu,
On s’y casse les dents et le sable est doré.
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Entendez vous blêmir les cœurs dans les vallées,
Les ventres peaux tendues, les cordes sont vocales,
Et leurs yeux de basalte aux pentes accrochés,
Dans les ports désertés qui donc ferait escale ?
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Toi qui passe par là, ne baisse pas les yeux,
Regarde donc leurs âmes à l’espérance lasse,
Le flux et le reflux et vertes les eaux bleues,
Le Maure laisse sa tête, et comme lui tout passe.
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Les grands pins ont penché leurs têtes millénaires
Sur les roches érodées par les forts vents de sang,
Le sourire des plaines s’allonge sur les terres,
L’aube pointe à la porte, le héron sur l’étang.