LES JOUES BLEUES DE LA NUIT.
L’enfant du vent de La Di.
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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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Les joues bleues de la nuit, le blanc des cœurs en neige,
Le noir givré des embruns fous glace l’élan
De safran. Les joies, les collines en arpèges,
Accroché à sa bouche le guerrier du Soudan.
Vole le perce-neige, plane l’enfant du vent.
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A la cime dépeuplée, tout au bas des abysses,
Au delta du grand fleuve, l’embouchure, la mangrove,
Aux confins du destin s’ébattent les métisses,
Plonge le cormoran où le serpent se love.
Dans les nids, des mots bruts, des plumes et des oves.
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Le froissement glissant des écailles de verre,
Le temps n’existe plus quand survient le naufrage,
Flotte l’étoile, souvenir, rire aux cheveux clairs,
Longues algues vertes le long du gouffre en rage,
Plaisir acidulé, flonflons, fille volage.
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Au son brûlant, tambours battants, soleil couchant.
Les mélopées tristes des regards déployés,
Cils vibrants, arcane majeur, aux chants haletants,
A l’espérance aveugle, à l’arc-en-ciel zébré.
Dans les cieux de soie bleue, la neige miraculée.
Ils s’appellent Adrien Rombaldi, Camelia Centifolia, Forniacceri Afforismo, Antoinette de Susini, Ardashir Mansour ou Jean-Baptiste Villanova, Boris Cerval, Christophe Genestier, Claudia Mansour-De Santis, Xavier Finidori et Antoine Gaffori. Ils s’appellent Stéphane Sorbier, Sophia Moretti, Rubina Agnesina et Rosa-Albina de Santis. Ils s’appellent Pierre-Marie Benedetti, Pier Andrea de Santis, Rosine Sindali ou François-Marie Leschi, Gianfranco Ruggieri, Giù della Guerra, Paul-Jo Casabianca, Simon-Pierre Corteggiani, et Paul Pietri. Ils s’appellent Imane Jabrani, Santa Ramacciotti, Jean-Camille Riolacci, AnneLise Stevenot, Pierre Cianfarani, Nicolas Flori-Mattei ou Istebeni Darmendaritz. Ce soir ils nous ont offert leur poésie, celle de leurs belles âmes attentives et chaleureuses. D’autres encore, présences discrètes et rassurantes, nous accompagnent, à leurs côtés. Que tous soient remerciés et que nos caresses les chatouillent et les fassent rire aux éclats !
« La poésie de ces gens là »
Chez ces gens là l’homme du Soudan est dans la glace, les joues sont bleues et la neige d’or, les voix dansent et le serpent dort. Chez ces gens on fabrique des rêves délicats et cruels!
Ces chez gens là les troncs sont en or damassé et les angoisses deviennent des flocons de poésie.
Et ces chez là les élans sont en safran et les collines en arpèges. Parce que ces gens là, un enfant, bleu comme leurs yeux, veille dans l’arbre de la Connaissance!
Ces chez gens là braves gens, le temps se mêle au vent, il neige des fleurs d’or et les coeurs sont rouges comme des pommes d’api folles!
Car ces chez là plane l’enfant du vent, prince des temps, celui qui charme le serpent …
Même enfermé sous la glace et le verre, l’enfant du vent fait germer des coeurs, les rires des vers et l’or des lignes, poésie si jolie …
Ces chez gens là les étoiles flottent comme des flocons ciselés et les regards sont déployés comme les branches du temps.
Car chez ces gens là l’immense devient petit et seuls les coeurs palpitent comme des rubis!
Mais ces chez gens là le serpent gobe les plumes des nuages et l’enfant murmure les cris venus du fond des temps.
Espérance aveugle, arcanes majeurs et si ces gens n’étaient pas des gens mais des enfants cheveux au vent?
L’arbre s’est déplumé mais le sang des gens il a sucé, les coeurs téméraires en sont nés et la bulle ils vont briser.
Mais chez ces gens là on ne chute pas, on vole! Et les écailles de verre du serpent ruissèlent des rires des enfants!
Dans les yeux de ces gens le noir est givré et vole le perce neige, sur la table est posé l’infini, rétréci.
Aux confins du destin, le long des gouffres en rage, seul l’enfant bleu surnage
Ces chez gens là le froissement glissant du temps meurt contre le verre poli de la Vie
Et chez ces gens les mélopées tristes deviennent des chants d’or et d’argent
Les neiges de l’Afrique caressent les algues vertes quand rêvent ces gens
Et chez ces gens le rire aux cheveux clairs se balance sur la branche en chantant
Et si leurs coeurs sont rutilants c’est qu’ils se rient de l’oeil du vieux serpent
Sous la boule la neige se fait argent et le sol se tisse de filaments
Le blanc des coeurs en neige teinte de rouge la mangrove et seuls ces gens entendent leur chant.
L’enfant touche les flocons et ils retombent en flonflons…
Et les souvenirs, tambours battants, brisent les neiges où nagent ces gens
Car nul ne pourra, jamais ne saura, enfermer ces gens là.
Les joues bleues de la nuit font naufrage et la neige d’or voile ces gens
Alors du nid où le serpent se love, éclosent les rêves écarlates de ces gens
Et l’arc-en-ciel zébré se gonfle de l’amour que renvoient ces gens
Car ces chez gens là le temps n’est que le fruit de l’instant
Qui revêt des cieux de soie bleu le corps fragile du bel enfant
Et sous la cime dépeuplée du grand arbre d’or s’envolent les flocons de l’aurore
Car ces gens là les rêves transcendent la mort.
Bonjour,
J’aime beaucoup ce que vous faites. Ces rêveries d’une grande culture, qui papillonnent avec de la tendresse qui vous est très personnelle, ces images qui dépassent la vie, la mort et nous interrogent sur l’après me touchent énormément.
Avez vous publié vos œuvres chez un éditeur?
Merci, si c’est le cas de nous indiquer les coordonnées pour commander et recevoir ces mots sur papier que l’on pourra caresser.
Merci pour tout.
Yolande B.