L’AUTRE DANS L’UNE.
Quand La De voit double.
Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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Ma rousse là, la blonde ma, l’une dans l’autre
Mon autre va, blonde rit, ma rousse retrousse
L’autre dans l’une, mêlées, fondues, rondes et fessues
Gondoles et chants, Saint Marc je sens, elles ne sont qu’une.
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A Murano s’en sont allées, blonde est la rousse
Pâte rougie, tendre et soufflée, grâce et beauté
Ma ronde blonde, oui quand tu m’affoles, le vent se tait
Rousse ma douce ne me repousse tu m’éclabousses.
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Sur la lagune la brume blonde dort allongée
La lumière pâle mousse au tamis des nuages
Elle sourd douce elle éclabousse la soie des pages
Au bord de l’onde pure les fantômes oubliés.
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Vos farandoles vous rendent folles Dieu m’est témoin
Les figues mûres au pied de l’arbre quand vous chantez
Bouquets de fleurs grappes de fruits sont à vos pieds
Seul dans son coin, jaloux chafouin, pauvre témoin..
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Les ronds de l’elfe ronde s’enroulent à la ronde
Et le ciel gronde et pleure et tonne elle a parlé
Et la rousse et la blonde les belles vagabondes
La blonde et la rousse ne sais où sont passées.
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A l’elfe rousse et blonde qui jamais ne cesse
Je dis, je rêve, qu’à l’ombre de ses fesses
Matin soir et midi j’aime à me reposer
Mais jamais non jamais ne renonce je le confesse
A la rêver en boucles longues et reins cambrés.
Féérique, naïf, symbolique, italien, baroque, sensuel, puissant, riche, BEAU.
Il y a des choses que je me refuse à écrire sur les pages facebook, je préfère écrire ici, dans cet espace plus intime. J’ai lu ce poème comme une déclaration d’amour somptueuse et fragile, très profonde. Le dessin dégage des symboles, d’autres l’ont dit avant moi, la terre, le monde, la vie. L’ensemble me touche.