AU CAFÉ ANDALOU.

10917715_10203331200786263_907063840_n (3)

La De fume la chicha ?

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

—–

Au plafond tout noirci, la fumée des chichas

En volutes épaisses tourne toute la nuit

Aux mille jours dorés, au travers des tumultes

Les grandes invasions ont déferlé là-bas

Les barbares et les turcs, sauvages en djellabas

Égorgent l’odalisque et ceux qui vont au culte.

—–

Un vieil homme, nu sous ses rides de cendres

Dans son regard aveugle dansent les nuages

Sur sa peau de lézard, il n’est plus qu’une orange

Morte au soleil d’orient. Les larmes opales

Des souvenirs perdus roulent en vagues lentes

Comme les notes de l’oud le soir au creux des ombres

Mais l’oued est à sec et ses yeux ont fondu.

—–

Sur les miroirs noircis, l’histoire a déposé

Les pleurs en cascades des femmes éplorées

Les roses ont fané quand le sang a jailli

En geysers si brûlants qu’un oiseau paradis

Qui planait innocent au-dessus des mosquées

Beau comme l’amour que les anges exaltent

A péri enflammé, un coeur noir de basalte

Et son cri bleu persan a fait trembler les cieux.

—–

Au café Andalou le temps s’est retourné.

Commentaires
Réagissez