DES LARMES DE PORPHYRE.
La De voit double.
Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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Le temps a passé vite ; dans le ciel qui rougeoie
Les nuages ont couru chargés de pluies claires,
Comme s’il s’était agit de contraindre la mort,
La mort qui ferme les yeux des cœurs trop obscurs
Pour que la lumière fluidifie les sangs,
Les sangs épaissis et noirs des espoirs déçus,
Des espoirs sans mémoire et des nuits de charbon.
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Les jardins défleuris, les sources déjà taries
Sous les terres empilées des vies à trépasser.
Ils ont revêtus les atours, les sourires,
Et les âmes engluées dans les rages et les ires,
A ne pas se trouver, toujours à se chercher,
Comme des oiseaux fragiles aux plumes arrachées
Sous les plombs cruels des morts aux griffes d’acier.
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Un soir d’une de ces vies qui se traînent, éplorées,
Alors qu’ils avaient, perdus, jusqu’à presque oublier,
Dans le cours ordinaire de leurs amours têtues,
Le goût du souvenir des fleurs du jardin,
Au détour de leurs errances fades réitérées,
Quand ils n’y croyaient plus, rampant parmi les ombres,
Leurs yeux se sont croisés quand ils n’en pouvaient mais.
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Avril s’était levé, les cieux étaient lavés,
Dans l’obscure clarté d’une nuit de maraude,
Après que la lune pure à mangé ses quartiers,
Quand elle a oublié d’éclairer les montagnes,
Leurs cœurs se sont touchés, ils ont bu à la coupe,
Et sans même se voir, ils se sont reconnus,
Ils ont pleuré de joie des larmes de porphyre.
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Saturne était ailleurs, ses effluves fétides,
Son œil de tigre fou, et ses anneaux d’albâtre,
Au loin des mondes blêmes, à porter d’autres guerres,
A peser tout son poids sur les champs de misère,
Ils respiraient enfin, libérés des aimants,
Oubliant le goût vert de leurs amours bilieux,
Leurs deux âmes séparées venaient de s’enivrer.
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Alors Vénus la belle est montée au zénith,
Ronde comme une pomme qui croque sous la dent,
Irradiante, insolente, à coulé sur leur peau,
Libérés de leurs chaînes, des épines de la rose,
La lumière de l’astre, l’alchimie des amants.
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Ce soir, au secret, enivrés, enlacés,
Comme deux enfants joyeux, apaisés, délivrés.
Comme deux enfants joyeux, apaisés, délivrés……………j’ai adoré.
Des errances comme des luttes contre des dieux têtus puis la liberté, la vie, la joie. Et l’âme en fête s’ouvre!
Pleurer des larmes de pierre, de métal, pleurer mais garder l’espoir de vivre l’exception. Et l’esprit devient confettis et cotillons, bonbons et lucioles! 😀 Je vois la couleur qui avale le gris, le noir, qui teinte le monde.
Avril s’est levé, cette tête c’est avril, le printemps, la sève, la vie! Et dans le poème quand avril se lève, le monde est nouveau!!!! Et je suis content de mon passage en ces lieux!
Des oppositions riches dans ce poème, une errance sombre et déçue, poisseuse presque. Et le renouveau, l’énergie vitale! Et ce dessin est l’énergie, folle, c’est une dessin trouble, tout en oppositions cachées sous la joie.
La tête de Saturne qui s’ouvre et laisse échapper une Venus d’avril qui explose en sucreries? Mais elle pleure de l’or cette tête ou du porphyre de sang? Mais c’est GENIAL ce dessin!!!!!! lol!!!! Camelia a raison je pense, en grand format il doit être dingue! Ce que j’aime dans ce poème c’est qu’après une errance terrible, on a un goût de craie dans la bouche et de la cendre dans les yeux…et ce n’est pas le soleil qui se lève. Ce n’est pas la lune. Non! Avril, le sang du monde, Avril arrive et tout éclate, pète, folie!
Les éléments sont conviés à danser dans ce poème. Eléments des cieux ou des profondeurs terrestres. Elements des coeurs et des âmes. Et le tourbillon finit par faire perdre la tête d’avril, qui rit et pleure à la fois.