J’IRAI TE FAIRE CRIER …
La De fait sa musique.
Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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J’irai te faire
Tourner, virer,
Sur ma queue,
Comme une toupie folle
Sur une barcarolle,
Je t’appellerai Carole
Pour la rime,
Et Céline
Pour ma pine,
Tu seras double,
Et tes eaux troubles
Couleront à jamais …
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Accroché à ton cul,
Je te dirai, ma grue,
Arrache moi les larmes
Du fond de mes reins,
Allez ma fée,
Rend donc les armes,
Et avale mon frein
Tu me dirais salace,
Défonce ma connasse,
Tout au fond de mon cul
Tu seras bien reçu,
Fouette cocher …!
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Quand je ne peux
Rêver, baver
Sur la peau
De mon destin,
Moi pauvre gueux
Te caresser,
T’aimer, dressé,
La peau lavée,
Regard crevé,
Âme qui bée,
Mon lapereau
Tout chaud …
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Alors soupire
Et ta lyre,
En délire,
Qui pleure
Sous tes draps,
Ta peau,
De taffetas,
Ton œil
Qui vole
Et se recueille,
Et ton rire
Sur mon bras …
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Dans le cocon
Où tu reposes
Comme une alose,
Pâle et ronchonne,
Ta conque sonne.
Ma lionne,
Je n’irai pas,
Bougre de con,
Sur tes melons,
Entre tes bras,
Oui toi mon rat,
Mourir de joie …
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Escarbille morte,
Comme une offrande
Aux cieux pervers,
Moi qui demande
L’absolution,
Oui sans façon,
Je force la porte
De bois bandé,
Par moi gravée,
Qui mène à
L’offertoire
De mes déboires …
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La tête basse,
L’âme si lasse,
Le ventre mou,
Caoutchouc doux,
La queue blessée
A marée haute
Je tombe et roule,
Et je roucoule
A tes genoux,
Écureuil roux,
Coeur fracassé,
Jambes brisées …
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Affreuse bile
Qui griffe mes joues,
Je vomis le temps,
Hais le ciel bleu,
Crache le sable,
Et tout le feu
Qui brûle si loin,
Funestes Dieux.
Souffle le vent
Dans tes cheveux
Parfums froissés,
Sous tes baisers …
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Sonne le glas,
Plissent les draps,
Chantent les anges,
Tout se mélange.
Pleurent les démons
Aux yeux vairons,
Qui sont cachés,
Sous tes draps,
Triste mésange,
Coup de fouet,
Gifles cinglées
Sur ton con …
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Un pèse dix,
Dix pèse cent,
Cent pèse mille,
Secondes,
La ronde,
Des minutes
La flûte,
Heures
Si lourdes
Palourdes,
Le temps
Me tue …
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Ainsi va l’attelage,
Que tirent et ménagent
Deux chevaux fous
De toi, pauvre Lilou.
J’aime beaucoup celui-là…
Un poème atypique, émouvant quand on voit plus loin!
Poème et dessin qui ont crée la polémique d’après ce que je lis ailleurs. Et c’est bon signe, ils ont touché quelque chose, toute réaction, même idiote, signifie que l’objet a atteint une cible. Je vous félicite et ne peut que continuer à vous encourager à poursuivre, c’est superbe.
C’est bon de relire ces poèmes qui avaient touché juste lorsqu’ils étaient parus. Celui-ci a déjà un an. Que de chemin parcouru en un an! Continuez surtout. Je vais me coucher, il est temps.