ZOULOU, MÊME SI …
L’étrange papillon de La De.
Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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Je suis,
Le reître
De tes Seins,
Qui se dressent
Pour moi.
Les fruits,
Du roi.
Au claquement
Humide,
Torride,
Languide,
Turgide,
Du lingam,
Si fort,
Métaphore
De mon doigt …
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Je suis,
L’ami,
Le frère,
Dans la ouate
De la natte
Qui pleure,
Langue rose,
Qu’enfle
La soif,
Velours
Tressé,
Dos courbé,
Et qui
Miaule,
Bouche
Édentée,
Pour son lait …
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Je suis
L’entomologiste,
Hermès,
Trismégiste,
Qui te cloue,
Papillon
D’émeraude
Taillée.
Couteau
Gluant,
Au lit
Qui tremble
Sous tes reins,
Te plante,
Ma lente,
Toi qui
Poudres
Mes yeux
Qui plongent
Dans les tiens.
Viens …
—–
Je suis.
Celui qui
Hume
Dans le vent
Le parfum doux,
Mon ange
Bleu,
Qui enlace
Tes cheveux.
Partout,
Zoulou,
Tes brumes
Me parfument
Tu es, ma Lou,
Mon enclume,
Ma prune,
Pas brune
Pour un sou,
Partout …
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Je suis
La ceinture
De chair
Qui enserre
Tes flancs
Qui dansent
Au rythme
Fou,
Ma bayadère,
De tes délires
Brûlants.
Sanglant
Je meurs,
Pur beurre,
Me noie,
Suis
La proie
De tes doigts.
Ta bouche
Me mouche,
Je louche …
—–
Je suis
Puni,
Meurtri,
Flapi,
Groggy,
Zoulou,
Chou,
Caillou,
Mes reins,
Lombaires,
Tu es ma chair,
Mon air,
Ma vie …
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Ma palette est large
Et mon pinceau
Furieux!
—-
Alors,
La sève
Brûlante,
Perdue,
Cherche
Ta vasque
Accueillante,
Étroite,
Serrée,
Pour dépôt
De bilan.
Jus de gland,
Miel d’amour,
Intérêts
Payés,
Rubis
Sur toi.
Délivre moi …
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A l’écrire,
Je sens l’émoi
Monter en moi,
Se concentrer
Au bout de la tige
Qui larmoie,
Déjà …
—–
Au fond du jardin,
Ma dolente,
Pantelante,
Sous l’arbre à fruits
Qui bruisse
Sous le zéphyr,
Au puits,
J’irai croquer
La cerise rose
De ton désir …
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Pierres
Concassées,
Concupiscence
Exacerbée.
Marteau broyeur
De ton cœur.
Enième fois que je le parcours goulument ce poème…Tu le sublimes en image ou avec de jolis tableaux et moi quand je le lis, j’y rajoute ma musique intérieure…
C’est de l’érotisme cru ciselé comme de l’or et du basalte. Je suis enchanté, étonné.
Sospiro della farfalla estasiata.
Je vais passer pour un attardé mais je n’avais jamais lu un poème pareil. Des poèmes dits érotiques oui mais toujours sur le mode de l’humour ou complètement cuculs. Je suis ravi parce que je pensais que l’érotisme débridé ne pouvait pas être dit en poésie. Je ravise mes idées préconçues. Félicitation! Et un grand bravo à l’illustratrice qui a encore sur concilier l’inconciliable.
Rare. A apprécier à sa juste mesure. Se délivrer de toute morale. On s’en fout. Prendre la beauté.