SUR LA PIERRE DURE …
A la cime
S’en aller,
Oser
Grimper,
S’accrocher,
Glisser,
Se redresser,
Jarrets crispés,
Tendons
A se rompre,
Je saigne,
Ma musaraigne,
Tu règnes.
Quand s’estompent
Mon espoir,
Ma gloire
Et ma rime
Je frime,
Et me blesse,
Aux éboulis …
Sur la falaise,
Suspendu,
Comme un presque
Pendu,
Le vent,
A mes oreilles,
M’entends
Tu ?
Toi qui sommeilles
Au creux
Des bras
Rugueux,
Musculeux,
De l’être cher,
Qui caresse
Tes chairs
Disparues.
Ventre velu,
Torse
Tendu,
Il t’as crochée
Au ventre,
Blessée,
Tu es perdue …
Ciguë,
Tu me tues,
Me désespères,
M’exaspères
Le soir venu.
Quand à la fraîche,
Pauvre ventrèche,
Mes ongles,
Ma ronde
Gironde,
Griffent
Les draps.
Ma soie,
Où que tu sois,
Je sens ton souffle
Qui court,
Lourd
D’amour,
Sur les eaux
Blanches,
De tes soupirs.
Délires,
Ma voix
Pâlit,
Mon cœur durcit,
Pauvre Mowgli,
Sur sa branche,
Calanche.
Opale ternie …
La Gironde
Gronde,
A l’estuaire,
Le courant,
L’onde,
Roule
Son flot
Puissant.
Fou de
Bassan.
Bassin,
Crachin,
Tu tangues,
Comme la barque,
Aux Parques,
De ton lit.
Le roulis,
T’éblouit,
Il débarque,
Et t’enduis.
Le ciel d’azur,
Fille si pure,
Dore tes mèches,
Et tu souris.
Reine comblée,
Amour gelé …
Sur la pierre dure
Du sommet,
Un faucon
S’est posé,
Déplumé …
Rien n’y fera,
Tu n’es pas là.
Cette musaraigne m’a touchée… Très beau poème Monsieur Christian!