QUAND GUFFENS FAIT SA LOLITA…

Cognac. septembre 2010.

 

Moi qui suis un fan absolu de Guffens depuis…je ne sais même plus….Ô rage, Ô désespoir, Ô jeunesse ennemie, n’ai-je donc tant vécu que pour l’avoir dans le ***??? Il est des situations qui appellent à la vulgarité, tant le choc est rude.

C’est vrai que j’y ai pensé….

Les ombres conjointes et menaçantes des empêcheurs de siroter les vins jeunes, ont tremblé sur le mur de ma mauvaise conscience et silencieusement vociféré, agaçant le fond de mon oreille interne, le temps de quelques «caudalies».

Au diable les inquisiteurs!!!

Nonobstant, ma main n’a pas failli. Je les ai repoussés. Le poing serré et les muscles bandés, n’écoutant que les enseignements du Che, j’ai arraché dans un geste d’indépendance et de révolte, le très sain bouchon, du col serré de la bouteille. Mais c’est qui le patron ici, nom de ****!!! Un demi verre et un jour plus tard, hélas, je ne peux que me lamenter, pleurer et me battre la coulpe d’avoir cédé à la tentation. Le Mâcon-Pierreclos “Premier Tri de Chavigne” 2006 fait sa mijaurée. Le genre, grande timide, qui bat des cils sur un regard provoquant.

Je n’ai jamais aimé la Lolita de Nabokov. Alors quand elle s’en vient tortiller son petit cul maigre dans mon verre!!!

J’enrage, je vitupère, je crache ma misère, le nez au fond du verre. Je tire sur l’appendice comme un fumeur sur sa Saint Claude; dans une inspiration si violente et saccadée, que j’en perds l’ouïe et la vue un instant. Réduit j’en suis, à ces bruits de «succion nasale», tant mes premières inspirations de marquise anémiée qui cherche les fragrances délicates de la fleur de printemps, ont très lamentablement échoué. Non mais c’est quoi cette absence de tout??? Comme si Guffens m’avait vendu l’eau du vin et gardé pour lui, les guirlandes, les bouquets, les paniers de fleurs et de fruits qui font d’ordinaire la joie des amateurs!!! Non, c’est une farce, une blague!!! Un ectoplasme, peu subtil assurément, se serait introduit chez moi cette nuit tel un passe-muraille, pour dépouiller en ricanant affreusement, ce vin invariablement divin, de ses vertus et charmes. Il aura du laisser derrière lui quelque trainée méphitique qui aura irrémédiablement corrompu ma cave. Les dégâts seront énormes, définitifs, à côté desquels, les soubresauts obscènes des ténors encensés des places boursières internationales, sont billevesées, évènements périphériques et superficiels. Pourvu que l’Europe des états me laisse mes profits et encaisse mes pertes!!! Demain sans faute un cierge aux pieds de Jean Monnet le bien nommé. Saint Mâcon, viens moi en aide toi aussi…Mieux vaut deux que jamais, la monnaie et le pinard font souvent bon ménage.

Mais peut-être, me dis-je – m’accrochant à l’espoir comme un sénateur à son fauteuil – la bouche, oui la bouche, ah la bouche, me donnera tout et même plus, histoire de me consoler et de me dire au creux de la langue que tout cela n’est qu’un mauvais rêve, un charme, un sortilège, que m’auraient jetés, par jeu et sans méchanceté, mes très chers arbitres du bien-boire sus-cités…La bonté me submerge, je leur pardonne déjà.

«J’entends» au fond de ma mémoire le goût humide et tendre de la pêche blanche, le grain soyeux de l’abricot mûr, je me souviens de cette boule gourmande qui roulait au palais, qui s’étirait EmuVatine, pour mieux se resserrer…Ah oui, ce bonheur complet, cette tension, cette puissance baroque et cette rigueur, indéfectiblement alliées. Que les souvenirs sont précieux quand le réel est cruel!!! Tout est absent en ce soir de deuil, la bouche comme le nez, est morte, pas née, mal née, aux abonnés absents, que dalle, niente, nada!!!!

La traîtrise est complète et je reste hébété, anéanti, désespéré.

Vivement que le libéralisme revienne et que la bourse ressuscite…

 

 

EPLUMOTÔTTICONE.