Littinéraires viniques » CHEZ ELLE.

FRELONS D’AZUR.

Sans titre 1

Frelons d’Azur

Rauques

Timides

Aux paupières d’Arménie

Frangées de songes

De nuits d’Or

Hésitantes et ardentes

Palpitées et chuchotées

Crème de cerise

Vampée musquée exquise

Gouffre d’onde sèche

Billes de pur mercure

Fluides et glacées

Éloigner ce qui pourrait

Museler ce qui saurait.

—–

Tes yeux, mon âme.

—–

Aux parfums emprisonnés

Mélancoliques miroirs

Piquetés de rires fous

Aiguillons de Saphir souple

Étincelles de tendre Zéphyr

Versatiles

—–

Mon âme, tes yeux.

—–

Torrents d’enfance

Caracolent

Dévalent mes flancs

Neiges ensoleillées

Éboulis chaotiques

Avalanche punique

Débâcle entre mes hanches

Laves éternelles

Au bleu lapis

Nacré de noir cobalt

Et d’asphalte pourpre

Brûlent mes lèvres

Ouvertes

—–

A jamais.

SANGSUE ARRACHÉE.

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Sangsue arrachée
L’hémoglobine affolée encore bouge
A coups de talon écrasée
Mélopée liquide, le noir valse, prend le rouge

—–

A genoux sur le bitume
Papilles arrachée, l’obsidienne râpe
Laper l’incarnat qui fume
Paupières closes, la honte me frappe

—–

Ombrageuse, antique et lumineuse pute
Babines ourlées, dents de silex
Je t’écrase, bouillie, ne te suis dans ta chute
Infecte, éthérée, je cisèle le prétexte

—–

Sur le sol je te lèche, sangsue
Aspirer, sucer, pénétrer les arcanes
Seins crispés, pupilles cornues
Géhennes nauséabondes, sexe profane

—–

Encore ta trace, tache sur le trottoir
Enveloppe gluante, tu résistes, catin
Laisse ma vie, précieux et effrayant mouroir
Sort, adieu, fragile et douce putain

—–

Creuser le sol, ongles épluchés, mains nues
Loin, profondément enfoncer ma langue
Assécher, tarir, les dernières larmes sont bues
Extraire le suc, la vie, au coeur de la gangue

—–

Sangsue arrachée
L’hémoglobine j’ai bu
A coups de talon écrasée
J’ai su, enfin. L’amour s’est tu.

JE SUIS UN NABAB AUX AMERIQUES

L'ogre

 

Adieu fiers Empereurs Moghols

Esprits des steppes, Génies du Temps,

Aigles des neiges, flèches de vent,

Je suis désormais le Seigneur des Fols.

 

Oubliés palais de dentelle écorchant les falaises

Mausolées d’ivoire, temples fous, dieux de glaise.

Je trône au sommet des tours me moquant des Cieux,

Je suis de ceux promis aux avenirs radieux.

 

J’investis, je thésaurise, Capitalise,

A pleines poignées je dispense et dépense,

Confiant, prodigue, je fanfaronne,

Ivre, sourd, aveugle, je m’abandonne …

 

Holding, Dumping, Lobying,

Je suis le Roi, c’est moi le King !

 

Les avides vampires de Pennsylvanie,

Les rusés vautours de Californie,

De l’arrogant Rutilant se sont moqués,

L’amadouant pour mieux le spolier…

 

Enjôlé, cerné

Mordu

Leurré, plumé

Tondu

Berné, joué

Perdu.

 

Miroitante Opulence Fantomatique

Magnificente Outrecuidance Famélique

Mirobolante Omniscience Frénétique.

 

J’étais comme un Nabab aux Amériques …

CHUT …

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Ta Lou louange au visage angélique

Suave vestale, Louve vandale

Tarentule des bords de la rouge Vistule

Vierge vigne Angevine,

Ta Lou orage songe.

 —–

 Songe aux phalanges de corail et d’onyx cerclées,

Léchant le lait de velours et de rose bulgare de sa peau …

 —–

 Lou se lisse et se hérisse sous le cristal liquide de mer-mirage qui la regarde …

Lilou s’envole, sillage enjôleur, elle vacille …

Tarentelle, valse, elle roucoule, elle coule …

 —–

 Duvet d’aubépine et brume tourmaline,

Voile d’amarante, couche d’acanthe,

Elle se tamise …

 —– 

Lou mandoline aux pupilles de santoline,

Vamper, Coqueter, Craqueler,

Lou circonvule à l’orée du bois d’ambre et d’amande …

 —–

 Tige de laque pourpre,

Vertige opaque,

Callipyge aux olifants qui claquent,

Encensoir balbutiant l’espoir …

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 Ta Lou s’endort.

Fragile …