LA SORCIÈRE AUX CORNUES.
Le totem de La De.
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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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Ton corps sage, ton corps nichons, ton corps billard,
Dans l’ombre, dans le corset des nuits de charbon,
A foison, corps vidé, coruscant, tout tremblant,
Même la lune s’est couchée, allongée dans les eaux
Qui caressent les déesses, les drôlesses, les papesses.
La diablesse blottie, et ses fesses d’ogresse,
Quand elle couine et rapine en caressant ma peau,
Comme les arbres en forêt se balancent. Et les glands
Des grands chênes parsèment le gazon.
Sur les cimes corrodées dérivent les busards.
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Puits de réglisse, gouffrée de zan, les amants
Crèvent les bulles majuscules, les opercules,
La pluie coule, rus en foules, tourneboulent,
Dagues brûlent, piquent et pleurent, le bonheur.
Suées grasses, rires complices. Les artistes,
Mousse de lys, hagards, émus, la valse triste
Déroule, et tonnent ses accords, douce houle.
Sous les soies, sous les draps, mains serrées des glaneurs,
Fleurs des champs, myosotis, buissons de farigoule,
Un monde se bouscule, vallées et monticules,
Dans le silence bleu scintillent les aimants.
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Les cordons se dénouent, elle du corps, ce corps fou,
Tombent les cordonnets, corps de lait, don du corps,
Offrandes fragiles, ce corps sage à l’outrage,
Rêves de tison, corps ogives, si rond ce corps
Au fond des corridors, réveille toi en nage,
Cornique tu parles, oiseau pâle de Corfou,
Le corps se tait sous la cornette corsetée,
Beau corps, sous le bec des corbeaux, le corps râle,
D’âge pleure, serre les cordages en correction,
Érection fatale, le corps rôde, coeur à létal.
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La sorcière aux cornues, à tirer au cordeau.
Une belle baffe! Encore!
On en peut pas commenter une telle avalanche, ça se sent, point barre!
Mon Frataguzzi tu as réussi à pondre une symphonie poétique! Et la folle nous a dessiné un totem démoniaque, sublime! Je m’incline à vis genoux, tous vos genoux, même ceux que vous n’avez pas!
J’en suis toute essoufflée, tourneboulée!!!
Bourrasques verbales qui appellent à la transe! Le totem de la sorcière est sublime!!! Vous êtres deux beaux tarés vous savez?
PUISSANCE! C’est mystique, magique, alchimique, stroboscopique!
La richesse des jeux sur les mots me scotche! Les double sens en créent d’autres, ça s’enchaine en boucle. Et ça ne perd jamais son sens, du moins celui que j’y ai trouvé! L’illustration est une merveille de sombre et d’éclat, folie maitrisée, c’est magnifique.
Le vers final est comme un couperet! Quel poème étrange, beau et différent. Et quel dessin féerique et étrange. C’est a étudier plus en profondeur, à déguster en plusieurs fois
Le titre de ce poème aide à pénétrer ce monde mouvant. C’est un univers dans lequel les mots sont des astéroïdes qui volent, fusent, se frôlent, se télescopent et tout ce chaos vient mourir aux pieds du corps totem qui perce la nuit.
J’adore et j’adore!!!!!!!!
Commentaires laissés sur la page « A strappà l’anima »
Adeline Perez
C’est magnifique, ce dessin est d’une complexité extraordinaire! Je me suis beaucoup plu à vagabonder dans tous ces jeux de “cor” dans la poésie, un grand merci pour cette découverte, encore une fois!
Charlène Ruffié
Suggestif, transgressif, évasif, corrosif …
Jean-Martin Gaffayoli
Miam miam 😉
Assia Sindali
😀 Bravo!!