DANS L’ANIS ROUGE …
Avec le talent de La De.
Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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Dans ta timide combe charnue, en l’air,
J’enfonce, poignard bouillant, mon annulaire.
Dans l’anis rouge et poivré qui t’étoile,
Je meurs et je pleure en levant la voile,
Et dans le secret noir de ton cœur qui bat,
Nous dansons, hanches de fous, le cha-cha-cha,
Putain, coule le rhum, le bois bandé, et la rumba.
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Il t’en cuira de réveiller le serpent cru,
Oeil fendu, chemin tordu, langue fourchue,
Serpent, ma plume qui s’abreuve à ta lune,
Te guide, languide, turgide, vers ton but.
Et la biche qui flagelle, aux timides aisselles,
Pattes raidies, sveltes comme des radicelles.
Cruel, il s’insinue. Le crotale a mordu.
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Lit de fleurs pressées, beignet de miel doré,
Chairs concassées, éclairs stroboscopés,
Flots de purée grasse aux épices dédiées,
Tête levée, à hurler, sur ton bassin lové,
Écailles percées, à l’extase monté, le serpent a versé,
Sur l’ivoire de ton regard, des larmes de ciel tourbé.
Sirius, Orion, embrassés, enlacés, corps figés.
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L’Ouroboros, aux étoiles glacées, s’est enflammé,
A l’ombilic céleste, comme un fou, accroché,
Et les fleurs et les fruits, et mon corps et ton cœur,
Isis, et Osiris dépecé, aux membres éparpillés,
Ont perdu la mémoire, oublié les rancoeurs,
Sous l’amphisbène, les sonnettes, à mourir, ont vibré,
Acides soies des voilures, parures épuisées.
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Et tes yeux ont perlé, le serpent s’est ployé,
Et nous avons pleuré tout au fond de nos peurs,
Au dessus de nos vies. Quelque chose a tremblé.
Il fallait oser. Les mots et le dessin. Magnifiques.
Quelque chose a tremblé et tremble encore. Vous vous envolez depuis quelques temps, c’est très beau.
J’ai vu le dessin sur ” a strappa l’anima”, j’ai suivi le lien et j’ai déboulé sur cette page! Halluciant ce poème! Et dessin tout aussi hallucinant! C’est d’un culot!!!
Celle aux pinceaux a montré un dessin qui m’a laissé langue pendante et esprit en ébullition. Je suis venu voir ce qu’il pouvait bien illustrer…et c’est excellent!!!
Découverte du soir, dessin d’un culot!!! Et poème scandaleusement beau! MERCI
Très heureuse de recroiser ce poème et son dessin subliminal 🙂
Des symboles enlacés dans l’univers infini.
C’est mystique à donf vous savez? Bombasses de poème et de dessin. Foutrement culotté.
Il est à part dans votre oeuvre ce partage. On reste forcément à l’extérieur tout en osant sentir l’absolu véhiculé par cet ensemble. Excellents pour moi, le dessin et le poème.
Pourquoi chut? C’est complètement inaccessible pour moi mais j’adore, l’ensemble, la musique, les images, la symbolique, le reste je m’en moque!
Mouvements oscillants, enveloppants, ça vrille et entoure, ça entre et sort, l’univers à l’oeuvre, l’infini en marche.