UN ALBATROS S’EST POSÉ …
Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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Un grand soleil de haut fourneau,
Coulis de chorizo,
Lave sanglante, lent staccato,
Est tombé, tout rouge sur les îles,
Jus d’orange, de fruit de la passion,
Dents de requin, chapelet de crocs à l’horizon,
Noires, aiguës, plantées, immobiles,
Rien ne les touche, vieilles et nubiles,
Quand le soleil, l’astre se lève,
Et du ciel flamboyant fend la plèvre,
Sur la baie d’Ajaccio …
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Brumes mouvantes, rampantes,délitées,
Sous la brise montante, le vent léger,
Lentement, tendrement, plumes de cygnes,
S’évaporent en gémissant sur les vignes,
Feuilles rouges, tremblantes, mourantes,
La peste s’en va, à mourir, radiante,
Automne aux rouilles aphrodisiaques,
Émotions rouges comme un zodiaque,
Et disparaissent, tristes arnaques,
Dans le ciel bleu cobalt de Cognac …
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Quand la tempête, la folie, ont rugi,
Flux déchaînés, comme par magie,
Le ciel, percé, dompté, s’est fait violet,
Les arbres noirs, vaincus, se sont couchés,
Le tonnerre, menace voilée, a grondé,
Tuiles envolées, volets claquants,
Regards baissés sous le boucan,
Les îles, si loin, gisent, impavides,
La mer, blanche de bulles, livide,
Il pleut du vent, des cris, du sang,
Le ciel ardent est sur les dents,
C’est une pluie de viragos,
Et tombent les fleurs, les trombes d’eau,
Sur la baie d’Ajaccio …
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Sur le velours des vignes étales,
Elle est là, la ronde femme fatale,
La lune aveugle, ce soir est pleine,
Comme l’œil mort d’un poisson,
Dans les rues noires, ville vilaine,
Passe l’ombre claire d’un moribond,
Le jour n’est plus, la nuit l’a prit,
Opale lune blême, tu te débats,
Et je gis, allongé sur mon bât,
Vénéneuse, elle s’accroche aux ombres,
Fluide, dans le ciel vide de Cognac …
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Sous la scansion de mes mots,
Je sens son dos si doux trembler,
Sur sa cambrure, sa chair, ses os,
Mes mains sans forces se sont posées.
Un seul être, une seule âme me manque,
Et mes doigts décharnés se sont brisés.
Sur les eaux calmes et cristallines,
Du bassin incurvé de ses hanches,
Mon cœur, pauvre moineau, s’affole et flanche,
Ma voix, faiblit, se tait, moi pauvre manche,
Je n’y peux mais, sur la pervenche,
Bec crochu, griffes serrées, qui attendait,
Le bel Albatros noir s’est posé …
Une émotion particulière à la lecture de vos tableaux passionnels, intenses. Votre illustration est profonde et précieuse, splendide. Félicitation!
Mes yeux rient devant ce dessin! J’adore! C’est féminin, sensuel! Et la féérie du fond a quelque chose d’angoissant! Et c’est riche, des pierreries et des poudres d’or, je veux ça pour moi !!!
Christian, volcanique ce poème, douloureux et d’une sensualité magnifique! Un de tes plus visuels je trouve.
Beaux ces ciels chargés de mystères.
Frataguzzi, ça déchire ton machin! Le machin de Lilith déchire sa race aussi! Zètes bientôt bons pour passer dans la cour des grands …
Et c’est maintenant seulement que tu prends conscience, mon cher Paullux, de la qualité de ce blog, et de ses illustrations ????
Paul, 100% d’accord! Cour des GRANDS.