Littinéraires viniques » Christian Bétourné

MATRICIEL.

Les incréés de La De.

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©Brigitte de Lanfranchi – Christian Bétourné. Tous droits réservés.

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Alors ils lui dirent de se taire.

Et il se tut.

Dans le ciel obscur les ténèbres palpitaient comme une poitrine à bout de souffle, une poitrine peau d’ébène épuisée, une vieille forge à bout de braise dont le soufflet de cuir racorni ne parvenait plus à faire vivre le feu nécessaire.

Alors la surface se fragmenta, des failles s’ouvrirent jusqu’aux horizons des possibles, la chaleur suffocante déborda des entrailles, les énergies enfouies fulminèrent, le soufre incandescent putréfia l’atmosphère.

L’éclosion, l’explosion de l’utérus premier n’allait pas tarder à bouleverser les équilibres morts des premiers éléments agités depuis les origines d’avant que la vie soit

Alors ce fut comme un souffle ténu, à peine perceptible, le vent des résonances, une seule note douce.

Et lui qui n’était pas, le perçut.

Aux confins des systèmes, à l’infini des espaces galactiques, les vents furieux qui éructent, plus puissants, plus infernaux, plus dévastateurs que les plus terribles cataclysmes naturels, plus horribles que les plus effroyables abominations nées des pires consciences cruelles, sentirent monter vers eux ce soupir de presque rien.

Ils lui ouvrirent leurs vibrations et l’accueillirent.

Alors ce fut une nouvelle ère.

Le temps neuf réapparut.

Dans l’espace, les planètes incréées se remirent à tourner immuablement dans la tête de l’endormi.

Les forces changèrent et se mirent à l’œuvre.

Il faudra attendre encore longtemps avant que soit ce qui doit être.

RAS LE VERGLAS.

Les oeillets de La De.

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©Brigitte de Lanfranchi – Christian Bétourné. Tous droits réservés.

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Au petit déjeuner un bel œuf de basse-cour

Il n’était pas dix heures, l’heure du juste velours

De l’estomac serré qui se met à rebours

Et voilà que onze heures sonnent au clocher du bourg

Tous se précipitent, les maigres et les lourds

Ça tangue, et ça se vautre, et ça trinque tour-à-tour

Et le jaune coule à flot, c’est le bonheur du jour.

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Dans les champs désertés les oiseaux se déplument

On entend les marteaux frapper sur les enclumes

Les rues sont à la pluie, les femmes se parfument

Accrochées à leurs doigts, dans les troquets elles fument

De longues cigarettes. Sous leurs voilettes elles hument

Leurs regards volettent et les hommes s’enrhument

C’est pas demain la veille qu’ils grimperont aux dunes.

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Je me suis assoupi, je crois que j’étais las

Comme une lampe morte, et je griffais les draps

J’aurais voulu glisser, le cul ras le verglas

Me rouler dans la neige, courir à tour de bras

M’envoler en chantant et partir là-bas

Où les femmes sont belles et les enfants bien gras

Mais Newton ne veut pas et je ne vole pas.

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Je me traîne ici bas, il est bien temps que j’aille

Croquer à pleines dents la caille et la racaille

En hurlant comme un fou, que je coure et rôdaille

Le nez sur le bitume. Pauvre perce-muraille

Ferme tes yeux vairons, retourne à ta mouscaille

Jamais tu ne sauras danser la passacaille

Replonge écrivailler, tailler à la cisaille.

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Sur le fumier fumant, les œillets des poètes.

TOUT CA EST COMME UN RÊVE

Le flocon de cristal étoilé de La De.

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©Brigitte de Lanfranchi – Christian Bétourné. Tous droits réservés.

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C’est un flocon, un cristal, une petite étoile

Le ciel est à la neige, le monde à la bonté

La lune est comme un cierge, une félicité

Les arbres sont à blanc, le froid est à pleurer

Comme un pape si pâle que son aube a gelé.

La mandarine orange perdue sur un grand champ

Sa pelure plissée a recouvert mon flanc

Le ciel est d’azur pur, les nuages envolés

Tout en bas, tout là-bas, la plaine immaculée

Découvre l’infini des paroles oubliées.

Les traces des sabots dessinent une arabesque

C’est une danse froide, c’est le chant des mauresques

Aux ventres arrêtés, aux bras écartelés,

Avec leurs seins figés et leurs grands yeux crevés.

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Les voyelles s’envolent les consonnes les blessent

Leurs chants ont la douceur des hosties à la messe

C’est un rêve tremblant, affreux, un peu fiévreux.

Mais la chair est joyeuse sous les doigts amoureux

J’ai bu dans les étoiles, j’ai lu à rendre loup

Je ne crois pas en Dieu qui n’est pas assez fou.

UN HIPOPPOTAME.

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Le Pedro Gonzalo de La De.

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©Brigitte de Lanfranchi – Christian Bétourné. Tous droits réservés.

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C’est Pedro Gonzalo, assoupi au marais,

Ses gros yeux globuleux à demi entrouverts,

On dirait Zeppelin dans les eaux échoué,

Sur son dos rebondi, tout de boue recouvert,

Une foule d’oiseaux picorent, affamés,

Criant et jacassant comme femmes au marché.

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Épuisé par l’effort, il bâille de toutes ses dents,

Ouvre une gueule énorme tapissée de soie rose,

On le verrait très bien faisant son adjudant,

A la tête d’une troupe en uniformes grandioses,

Défilant bien au pas, une escouade d’oies,

Chantant un air guerrier. Superbes virtuoses !

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Tout autour des eaux noires, sous le soleil atroce,

Des squelettes blanchis, des chairs décomposées

Que des hyènes putrides, à coups de crocs féroces,

Affamées et peureuses, le regard aux aguets,

Avalent sans mâcher, leurs mâchoires véloces,

Dans le silence du soir, claquent à la volée.

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Mais Pedro le faraud s’en fout comme de la peste,

Il est indétrônable, au soleil purpurin

Il rêve d’horizons, d’amour et de chagrins.

Mais l’Afrique est cruelle, au son du balafon,

Sous les eaux du marais, le danger aux dents prestes,

Tapi dans les ténèbres, cache de vrais démons.

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Émile le crocodile et sa bande de lascars,

Tournent autour de lui en faisant les bois morts,

Mais Pedro n’en  a cure, d’un seul coup de tranchoir

Il couperait en deux, sans faire le moindre effort,

Celui qui oserait toucher à son peignoir.

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Sur la berge surchauffée, étendu tout son long

Un lion nonchalant, lippe morganatique,

Regarde, dédaigneux, l’aquatique ballon,

Et pousse un rugissement, si aristocratique

Que Pedro le lourdaud sent trembler ses tendons.

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Et Pedro a souri au lion inconscient.

LA REINE EST AU MUSÉE.

Quand La De est au Louvre.

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©Brigitte de Lanfranchi – Christian Bétourné. Tous droits réservés.

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Dans sa gueule d’argile, des miaulements muets.

Les siècles ont passé, Bastet est au musée.

Elle a connu des princes, des rois, des pharaons

Elle a connu les ors, l’amour du lycaon,

Après qu’elle a passé les hommes l’ont momifiée.

Bastet la souveraine exposée en haillons.

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Derrière ses grands yeux morts palpitent les souvenirs,

Akhenaton le fou sous le soleil d’Egypte

Au temple glorifié, embaumé dans la myrrhe,

Toutes ces gloires mortes sous la plume des scribes

Ne reviendront jamais naviguer sur le Nil,

Enfouis au profond des mémoires stériles.

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Seules les pyramides balayées par les vents

Se dressent à moitié nues dans le cœur des vivants,

Parfois quand la nuit noire tombe des cieux glacés

Néfertiti la belle sent son âme pleurer.

TUER LE DIABLE.

Le diable beau de La De.

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©Brigitte de Lanfranchi – Christian Bétourné. Tous droits réservés.

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Je vais tuer le diable

Soleil abominable

Lui arracher le râble

Le vider de son sang

Apprendre son cœur avec les dents

Le débusquer dans son taudis

Le faire chanter comme un maudit

Lui faire cracher un dernier cri

Boire sa bile et sa folie

Le dépecer à racler l’os

Tuer sa mère et tous ses gosses

Dire à son père lui qui nous crée

Qu’il n’est qu’un verbe de papier

Maudits soient-ils jusqu’aux derniers

J’irai crever sa gueule d’enfer

Je ferai braire ses yeux pervers

Sucer son suc, sa vie amère

Me regarder violer sa mère

J’éplucherai ta gueule d’airain

Je t’étoufferai dans ton purin

Avec ta peau de haine noire

Je tapisserai les abattoirs

Et je jouerai de mon tambour

Avec tes os la nuit le jour

Fils des ténèbres tes hurlements

Feront des loups grincer des dents

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Ne pleure pas

Au moins tais-toi

Regarde-moi

Toi le grand Roi.

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J’étriperai tous les chats noirs

Tous les barbus aux ongles noirs

Et tes sorcières sur leurs grilloirs

Tu hurleras de désespoir

Même les gargouilles des cathédrales

S’abreuveront aux eaux lustrales

Il est forclos le temps des râles

Tous les incubes et les succubes

Les vampires fous et les catins

Les crapauds bleus les corbeaux nains

Les vieux vicieux et leurs sales mains

Les gnomes laids et leurs pustules

Feront la ronde sur ton cul

Fleur du mal boule de pus

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Le ciel se noie la terre purule

Sous les orages sous ta férule

Vois tu éclates

Toi l’écarlate

Prince des horreurs

La mort a peur.

UNE DINDE.

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Avec La De la dinde a le tournis

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Sous sa parure noire, ses plumes bien rangées

Une dinde glougloute à longueur de journée

Elle a le port altier, la démarche ondulante

Ses petits yeux sont laids, sa dégaine navrante

Autour de son long cou pendent en grappes molles

Des billes de chair rouges, on dirait une folle.

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La basse cour se tait, lapin est terrifié

On ne voit que son cul qui dépasse du terrier

La dinde ivre de morgue passe comme une reine

Même le plus beau des coqs pleure comme une baleine

La pintade sidérée n’ose plus cacaber

Seul le bouc du crémier a osé l’affronter.

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C’est à grands coups de corne qu’il a chassé l’intruse

Et la dinde ulcérée aussi bête qu’une buse

A voulu s’envoler jusqu’en haut du pommier.

Mais son sac de cuir fin, un sac de grande marque

S’est coincé dans les branches . Vexée comme un énarque

Elle criaille plus fort toutes plumes empêtrées.

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Dans le ciel saturé d’azur et de nuages

Un goéland l’a vue perdue dans les branchages

Le gros oiseau vorace a piqué comme un fou

Pour dévorer tout cru le soi-disant gorfou

Arrivé sur les lieux il a vu son erreur

Il a fait demi tour, a regagné le ciel

Et la dinde est restée accrochée par les ailes.

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Mais le singe Kiki est arrivé bien vite

Séduit par la donzelle, il a brandit son vit

A embroché la dinde comme une vulgaire catin

Elle a hurlé un peu puis s’est accoutumée

A aimé tout compte fait les assauts du macaque

La folle a cacabé jusqu’à lâcher son sac.

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Dans la cour le dindon alerté par les cris

A regardé la scène d’un air à peine contrit

Puis s’en est retourné dormir en son logis.

MAIS CE TEMPS EST ÉCHU.

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Les grands lacs des yeux morts par La De.

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Hontes bues, ego nus, précieuses et merveilleux,

Ensablement des sens, neurones montsantisés,

Pesticide innocent saupoudré, camaïeu,

Pornographie banale, érotisme chassé

Du couvent convenu des convenances fades.

Le sang pâle des cœurs roses, accrochés aux estrades,

Guignols et mirlitons penchés bas aux balcons,

Enfilades de perles, enfilages de mouches,

Hameçons de cartons et brochets Scaramouches,

Blasons engorgés d’or, noblesses de savon,

Coffres forts exposés aux regards des pigeons.

Catapultes foireuses, huile bouillante jetée

Sur la foule insensible occupée à selfier.

Les grands lacs des yeux morts de n’avoir regardé

Tomber le ciel en miette, et les ventres éclatés

Des enfants colorés, dézingués tout l’été

Par les cohortes noires, la hargne déchaînée,

L’orient et l’Occident aux doigts si fort serrés.

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Dans les plaines Mongoles, les ruisseaux fifrelins,

Chantent à l’unisson de grands airs cristallins,

La crinière des alezans flotte sur la steppe,

Quand Gengis le grand, sous le vent des conquêtes,

Galope à brise folle vers l’Occident frivole.

Mais ce temps est échu et la terre devient folle.

LE TIGRE LE LION ET LE JAGUAR.

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Le cirque de La De.

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Le Bengale est bruissant, le vent dans les forêts,

Les moustaches aux délices, les rayures se faufilent

A pattes délirantes, en plein cœur du Bhoutan,

Sa fourrure ondoyante, le fauve est affamé,

Le sari déchiré, sous ses griffes le sang,

Elle n’a pas pu crier, Kali gorge d’argile.

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Allongé sur la branche, le jaguar philosophe,

Les yeux entrebâillés, l’odorat aux aguets,

Il rêve de phacochères aux graisses délicieuses,

Se récite des vers, de belles et longues strophes,

Le souffle au ralenti. Ses rosettes tachetées,

Sur son pelage roux, comme des pierres précieuses.

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Sur un amas de roches, il contemple, cœur amer,

Sa crinière est plus noire que le cœur de Zemon,

La savane à la vague, le soleil est au ras,

Le lion dédaigneux, ses crocs des cimeterres,

A bâillé, langue rose, a rugi du tréfonds,

L’antilope s’est enfuie, une flèche de soie.

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Dans mes rêves de madras, je me suis enroulé,

Le tigre m’a souri, la jaguar a feulé,

Le lion endormi pas même n’a bronché.

Sur l’ambre de leurs yeux le ciel s’est reflété.

MELANCHOLIA.

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L’étrange Mélancholia de La De.

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C’est une mélancolie couleur des vieux lilas

C’est une poussière pâle qui se glisse dans mes draps

Un vieil étang ridé bordé de joncs meurtris

Et le chant des oiseaux qui se tait à la nuit

Les hérons gris salis blottis dans les taillis

Le crapaud en bouillie tombé dans le fossé

Et les étoiles s’éteignent quand un souffle exhalé

Traverse les espaces, ne laissant nulle trace.

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C’est une Mélancholia invitée par hasard

Au bal des Contes Noirs un soir de désespoir

Qui s’était déguisée en un trop fol espoir

A moins que ce ne fut un trop beau cauchemar

Mélancholia soupire, c’est une triste lyre,

Toi sale déesse tu ne sais que maudire

Tu te repais gourmande te gaves de martyrs,

A leur briser les os, les figer dans la glace.

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Mélancolie ma mie je te hais je te prie

Tu es le sang du sang blottie au fond du lit

Dans le creux de tes seins fleurit le pissenlit

Qui pousse tête en l’air sous la pierre lazuli

Sous la stèle funèbre sous laquelle un beau soir

Je n’irai pas dormir tu peux toujours sourire

Les ailes des colombes effrayées dans le noir

Mélancholia vorace, tu m’aimes à en mourir.