MATRICIEL.

Les incréés de La De.

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©Brigitte de Lanfranchi – Christian Bétourné. Tous droits réservés.

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Alors ils lui dirent de se taire.

Et il se tut.

Dans le ciel obscur les ténèbres palpitaient comme une poitrine à bout de souffle, une poitrine peau d’ébène épuisée, une vieille forge à bout de braise dont le soufflet de cuir racorni ne parvenait plus à faire vivre le feu nécessaire.

Alors la surface se fragmenta, des failles s’ouvrirent jusqu’aux horizons des possibles, la chaleur suffocante déborda des entrailles, les énergies enfouies fulminèrent, le soufre incandescent putréfia l’atmosphère.

L’éclosion, l’explosion de l’utérus premier n’allait pas tarder à bouleverser les équilibres morts des premiers éléments agités depuis les origines d’avant que la vie soit

Alors ce fut comme un souffle ténu, à peine perceptible, le vent des résonances, une seule note douce.

Et lui qui n’était pas, le perçut.

Aux confins des systèmes, à l’infini des espaces galactiques, les vents furieux qui éructent, plus puissants, plus infernaux, plus dévastateurs que les plus terribles cataclysmes naturels, plus horribles que les plus effroyables abominations nées des pires consciences cruelles, sentirent monter vers eux ce soupir de presque rien.

Ils lui ouvrirent leurs vibrations et l’accueillirent.

Alors ce fut une nouvelle ère.

Le temps neuf réapparut.

Dans l’espace, les planètes incréées se remirent à tourner immuablement dans la tête de l’endormi.

Les forces changèrent et se mirent à l’œuvre.

Il faudra attendre encore longtemps avant que soit ce qui doit être.

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