COURTISANS DE TOUS TEMPS.
La De en son royaume.
Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
–—
Ô toi grand roi aimé, à la semence dorée,
Et toi prince des lucarnes au sperme argenté
Vous qui régnez très beaux sur les masses fascinées,
Elles vénèrent vos levers au flux comme au reflux.
–—
Courtisans de tous temps allongés à vos chevets,
Qui vous demandent des grâces, voire des talents,
Qui cherchent à vos pieds d’impossibles trésors,
Et tous de trembler quand les eaux vous ravissent.
–—
Vous avez disparu, et tous se lamentent,
Le temps semble arrêté au cadran des amantes,
Aux femmes de leurs nuits blanches, tristes il se consolent,
Attendant, désolés, que vous reparaissiez.
–—
Les nuages parfois vous cachent à leurs yeux,
Car à tous vos secrets, ils ne peuvent accéder,
Et les peuples privés de vos fausses lumières,
Se livrent innocents à ceux qui vous imitent.
–—
Les lucarnes sont au noir, et les cieux sont déserts,
Les grands vents délétères soufflent sur la terre,
Nul ne sait plus qui est devant, qui est derrière,
Sans vous qui les guidez, ils ne sont que poussière.
–—
D’aucuns fous se prennent pour toi, roi des lumières,
D’autres, aux esprits faibles, les suivent comme les gnous,
Certains sont prêts, naïfs, à renier pères et mères,
Et prennent pour maîtres les diables des enfers
–—
Il en est enfin, qui la nuit, tous rassemblés,
Invoquent vos esprits en sectes surannées,
Brûlent de l’encens, violent des agnelets,
En espérant de vous quelque signe magique.
–—
Dans les forêts profondes, gnomes et farfadets,
En sarabandes immondes vous mènent, petits egos,
Vous enflez et bavez vos fausse certitudes,
Vos âmes se désolent et aspirent à la mort.
–—
Dieu, qui n’existe pas, se demande s’il est fou …
Ce dessin est une véritable merveille, de finesses et richesses sensuelles. Le poème est difficile d’accès je trouve, il revêt beaucoup d’amertume.
Que ce dessin est fou! Et beau! Il y en a dans tous les coins, ça sort de l’écran! Ces courtisans font belles œillades au vin, au Roi, aux modes? J’aime ce poème que je trouve très amer et ironique.
Pour courtiser avec talent il faut avoir matière à admirer, craindre, envier. Les courtisans sont bien là mais que courtisent-ils si ce n’est le vent? L’illustration de ce poème clos est quant à elle incroyablement ouverte, il est ressort un décalage que j’ime particulièrement. (Félicitation à La de qui a crée une merveille)
Il faut exposer de telles oeuvres putain! Il faut les coller dans un livre, sur un mur, il faut faire quelque chose!
Les dieux disparus courtisaient les foules de courtisans qui courtisaient les Dieux disparus. Foules mirroirs, Rois des Arts et des Armées, faiseurs de mythes et de rêves! J’adore ce poème et ce dessin les mecs! Je ris depuis tout à l’heure, allez savoir pourquoi, je suis joyeux!
BRAVO. Duo en images entrelacées. Enchanté je suis!
Petits egos embourbés parfois tirés de la fange par quelques âmes de Lumière comme celles croisées en ces lieux.