DE RETOUR DES ENFERS…

Paul Gauguin. L’esprit des morts veille.

Saison 2.

Au coeur des nécessités j’ai navigué, toutes ces semaines rouges.

Les laves brûlantes ont rougi mes veines, craquelé ma peau, rongé mon cortex en deshérence. Mais il me fallait bien regarder jusqu’aux entrailles fumantes de la bête qui me narguait, crocs luisants, haleine fétide, oeil plus glauque que chassieux, rieuse et dévoreuse comme la pire des hyènes jaunes qui serait née des amours putrides du Diable et de la goule noire. Sous les croûtes râpeuses des volcans faussement éteints, les magmas soufrés ravivent les souffrances frelatées des espoirs incertains. Oser cracher à la face de Méphisto, arracher les racines gluantes de ses baisers acides qui laissent aux dents le goût métallique des vanités déçues.

Sache Amigo qu’il fait mauvais se frotter aux comptables avides,

Aux papillons fragiles des lampadaires factices,

Aux serments de cendres que volent les vents

Mauvais, qu’ils disent, les poètes extasiés,

Des livres racornis, que délaissent,

Les démons souriants,

De mes nuits glaçantes

Et Ramadanesques…

Le séjour au royaume des niais niés m’a brûlé jusqu’au coeur de l’os. Le feu, fût-il d’ardentes nuées malignes, est le grand dévastateur des douleurs blanches, celui qui ne donne pas dans la dentelle, qui éradique, qui crame tout, qui voue les nuances et les atermoiements aux gémonies et aux géhennes funestes, qui lave, par la puissance de son degré,  jusqu’aux tréfonds enténébrés des plus secrets coffres des inconsciences accumulées.

Le mythe du phénix n’est pas un mythe,

Mais il laisse la peau fragile,

Le coeur exsangue et l’oeil baptisé.

Les souvenirs des fumets odorants crépitent et gémissent comme Cathares en autodafé, dans le silence bruissant des grillons symphoniques. Nul ne sait jamais comment vont tourner les vents noirs des bûchers finissants. Les cyprès dolents jouent avec le vent. La main, dans la pénombre des nuits sous lune, gratte le drap à s’en polir les ongles, dans la ruelle déserte les chiens coursent les chats, la vie continue de rouler ses plaies et ses bosses…

Dans le matin pur, un enfant hurle à la vie naissante.

MOITECONE…

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