MOUTONS BLANCS …

Seul,

Cette nuit

Mon coeur

A la peine

Écoutera

Ta voix,

Qui ne sera

Pas là,

Occupée à dire,

D’autres mots

De soie …

Sous les draps,
Dans le vent
Qui souffle
En tempête,
Rien ne sert
De hurler,
Comme un loup
Dépecé.
Ses yeux crevés,
Ne voient plus rien,
Sous ses paupières,
Mortes,
Ses souffles
Épuisés,
Ne passent plus
Ta porte.

Lumineux,
L’extasié,
Qui roule
Sur ta peau,
Ignore,
Que dans la nuit,
D’autres yeux
Aveugles,
Aspirent,
Soupirent,
Mangent
Ta peau,
Et coulent
Leurs eaux,
Lourdes et
Gelées,
Figées.
Tout ce temps,
Ses mains
Acceptées,
A ton horloge,
Ont sonné.

Mais que vienne
Me délivrer
La dague,
Lame crantée,
Regard vague,
Œil énucléé,
Poitrine lardée,
Ventre crevé,
Tripes coulantes,
Fumantes,
Puantes,
Exposées.

Mon sang

S’en va,
Là-bas
Couvrir ta peau,
De gouttes rouges,
Comme des rubis
Éparpillés.

Entre tes cuisses,
Lisses,
Délices,
Réglisse,
Dardé,

Qui donne
Au cœur pâmé,
Le plaisir infâme,
Tant espéré.

Souffrir,
Mourir,
Exsangue,
Valse lente,
Troublante,
Carangue,
Aux flancs
Argentés,
Tu tangues,
Coeur éclaté,
Corps comblé.
Âme voilée.

Sur la pierre froide
De mes espoirs
Perdus,
Je putréfie,
Roide
Et perclus.
Les fleurs,
Beurre fondu,
Boutons d’or,
De ma mort
Programmée,
Fleurissent
En grappes
Tremblantes.
S’en est allé,
Le printemps,
Le ciel azuré,
Branches chargées
Des feuilles vertes
Qui caressent,
Et balancent,
Sous le vent,
Berce
Les moutons blancs.

Linceul sali,
Je pourris.

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