LES LARMES DE TON ÂGE …
Sous l’oeil de La De.
Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
—–
Tu es l’ailleurs
Qui glisse
Entre mes doigts,
Le sable
Que nul ne retient,
L’eau qui tue
Par son absence,
Le vent
Qui balaie
Les feuilles rousses
Et dépouille
Les arbres…
—–
La lame
Qui déchire
Mon flanc.
Arrache moi
A la mort
Qui guette,
Souris moi
Au soleil
Levant,
Petite âme,
Jolie flamme,
Tu me desquames,
Et me laisse
A la rame
Trop longtemps …
—–
Chevalier noir
Du désespoir.
Tes poires …
—–
Sur le sable blanc
Qui borde la plage,
Je m’allongerai,
Sur le banc
Qui luit au large,
J’irai m’étendre.
Et j’attendrai
Que la lune
Soit pleine
Pour la mordre
A pleine dents,
Soleil
Sanglant …
—–
Je marquerai
Au rouge
Ta peau pâle,
Au fer brûlant
Tes seins
Opalins
Et mes doigts
Curieux
S’égareront
Sous ton jupon.
A ta menthe poivrée
Je m’enivrerai …
—–
Épée noire,
Bouclier blanc,
Fourreau gluant …
—–
Et tu ne voudras pas,
T’agiteras,
Te rebelleras,
Me cracheras
Au visage,
Les larmes
De ton âge,
Me grifferas,
A me tirer
Des perles
De purin,
Jusqu’à ce que,
Je meure
Du mien …
—–
Goule,
Ma houle,
Tu roules …
—–
Arracher ta cuirasse,
Jeter au feu,
Ton bouclier,
Extirper
De ton cœur,
A pleine bouche
Vorace,
A me briser
Les dents,
Tout ce qui
L’étouffe
Et me bouffe
La rate
Au court-bouillon
Mon raton …
—–
Oeil du diable,
Tes tours pendables,
A cheval sur mon râble …
—–
M’enflamme,
Me brûle
Ou me glace,
Selon que souffle
Sirocco
Ou Noroît.
De proche
En loin,
Mon coeur,
En quartiers,
Se prend
Pour la lune
Qui monte
Ou décroît …
—–
Trémousse moi,
Dans ton détroit,
Engloutis moi …
—–
Ma gaulée,
Au sourire
Gaulois,
Qui me laisse
Pantois,
Mais droit
Comme un « I »,
Au fond
De mon lit,
Jusqu’au jour,
Où,
Ce sera
Lou-garou
Et Lilou.
Je me garde
Debout …
Lou-garou
Et Lilou.
Debouts.
Contre vents, marées et marécages.
Quel souffle avec ces jeux de lune croissante et décroissante et ces âges qui se donnent le vie et s’entretuent. MAGNIFIQUE! Un dessin à la craie complètement différent de ceux auxquels nous sommes habitués, un bonheur!
la strophe 7, sublime strophe, elle est parfaitement placée au milieu du poème. Un avant, un après, un combat. Magnifique poème avec une illustration qui griffe!
C’est pour moi le poème le plus émouvant que j’ai lu de toi. Il me parle, je ne sais pas de quoi, je ne sais pas pourquoi. Je l’aime beaucoup. je te remercie.
Je lis sur la page de B. des polémiques sur le dessin en noir et blanc, je trouve que rien d’autre que ce dessin n’aurait pu autant dire.
Magnifique!!!!!!
Bouleversant. Merci encore à mon ami Xavier pour m’avoir invité à découvrir ce blog.