IL EST LE TRAIN.
Le tchou-tchou de La De.
—-
Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
—–
Il est le train,
Qui entre dans ta gare,
En crachant sa fumée,
Éclairé comme un phare,
Heureux, épuisé.
—–
Qui crisse,
De tous ses freins,
Pour ne pas s’écraser,
Et hurler,
Tout au fond !
De ton con.
—–
La route a été longue,
Et les rails tordus,
Souvent l’ont blessé,
Giflé, écorché,
Au vif de son âme,
Qui crie,
Comme un corbeau
Plumé.
—–
Puta madre,
Si fort que ça le cloue,
Sur sa croix renversée.
A cheminer si près,
A hurler dans le vent,
A être dépecé,
Sans l’avoir jamais,
Trouvée.
Écartelé.
—–
Mais viens !
Il t’appelle, te hurle,
A mort proche,
Te dis, percé
Comme une broche,
Sur ta peau
De pauvre loche
Écervelée.
—-
Retrouve toi,
Ivre de joie,
Enfin bercée,
Empalée.
—–
Dans tes yeux,
Plus pervers
Que la cloche,
Qui sonne son trépas,
Son ombre passe,
Nage aux eaux
Profondes de tes lacs
Énamourés,
Que ses mains caressent,
Sous les pixels dorés.
—–
Réveille toi folle,
Dans ta gare,
A l’écart,
Des trains bondés,
Il vient faire,
La farandole,
Dans ton cœur brisé.
—–
Il est le train fou,
Pendu à ton cou,
Comme un coucou,
Hibou,
Genou,
Cailloux
Coupants.
—–
Dans la vitrine,
Obscure,
L’obsidienne a brillé,
Le quartz s’est brisé
Zemon a ricané …
—-
Jamais.
Commentaires déposés sur ma page:
Adrien Rombaldi
Toxique, l’amour c’est toujours toxique, mais sans cette intoxication la vie ne vaut pas la peine d’être vécu, alors prenons tous le train et filons à travers les plaines !
Antoinette de Susini
Moi je n’aime pas ce dessin, c’est épidermique, il me fait mal même si je suis incapable d’expliquer pourquoi de façon raisonnée Et j’ai envie de t’en féliciter La De, c’est bien la première fois qu’un dessin me fait ça ! Le poème trimballe une de ces charges douloureuse, whaou ça « baffe » un beau coup ! Un duo qui ne laisse pas de marbre !
Brigitte de Lanfranchi
Tu n’es pas la première à avoir cette réaction. Je veux parler de personnes ayant vu le dessin “en vrai”. C’est intéressant cette réaction 🙂
Ardashir Mansour
Chavin Huantar, le train sans retour, l’amour et l’hallucination, la douleur jusqu’à la fin du parcours qui jamais n’arrivera !
Anto Nia
Comme des jouets qui jouent à faire l’amour pour la première fois…..
Forniacceri Afforismo
J’ai beaucoup d’affection pour ce genre de poèmes, quand de temps en temps vous nous en donnez un. Ils ont quelque chose de frénétique et désespéré. Ils sont tellement libres et riches. Celui-ci est un train de douleur parsemé de notes joueuses et d’espoirs, il me plait beaucoup ! Le dessin……………..alors là………………carrément effrayant, la couleur ne réussit pas à masquer la trop grande bizarrerie, contrairement à d’autres fois. Je ne sais pas comment réagir, ni j’aime, ni je n’aime pas, je suis « dérangé » et c’est étonnant pour moi
Brigitte de Lanfranchi
Comme je l’écrivais plus haut, sous le commentaire d’Antoinette, j’ai eu plusieurs fois cette remarque, je prends, j’écoute, j’avoue être étonnée mais c’est intéressant
Zakaria El Idrissi
Aztèques en pleine métamorphoses pour illustrer un poème fou fou fou tchoou tchou ….
Antoine Gaffori
Attendez, ils sortent d’où ces deux là ? Vous les avez croisez dans le temple de Chavin machin de vendredi dernier ? Ils font flipper leur race, ça va pas la tête !!! MDR !!! Il est le train ? Je veux bien moi, je ne vais pas vous contrarier, ceci dit, z’ètes un peu désaxés dans votre genre …
AnneLise Stevenot
Violent.
Jean-Marie Haudepin
Mi-humains, mi-végétaux, hallucinés ou déguisés ? Possédés, enchainés ? Ou grimés pour nous perturber ? Dérangeante cette illustration mais dans le bon sens, c’est bien d’être un peu « interrogés ». Le train du poème est sexuel, des wagons d’émotions, de désirs, une locomotive de douleur, un TGV d’amour et je trouve que le dessin lui refile une violence supplémentaire.
Xavier Finidori
MOUAH Ah Ah AH ! La folle de La De dans toute sa splendeur pour qui la connait un peu sous certains angles ! La vache, méchante fille ! Je suis plié !!!! Je ne vais pas vous étonner, ni toi Bri, ni toi Christian, en disant que j’adore. J’adore tous tes poèmes chaotiques, pleins de rage, de douleur, de trouille, d’envie, de rêve, je les ai toujours aimés. Et j’adore toutes les illustrations ambigües, qui font semblant d’être gaies et joueuses. Vous le savez je pense.
Christian Bétourné
Moi je trouve ça très frais ….
Simon-Pierre Corteggiani
Super !!! La poésie qui file comme un train, le dessin ahuri et violent comme la douleur du poème, ça pète, ça chope, c’est vivifiant et plein de mille choses que j’adore jouer à chercher !
Paul Pietri
Attendez, faut pas pousser, il vous en faut peu pour être « dérangés » ! C’est grinçant d’humour cruel, c’est génial ces visages, ces insectes, ces fleurs venimeuses, le côté fixe, comme dans le poème, le train file à grande allure mais c’est fixe, ça hurle mais ça n’avance pas, vous sentez ce que je veux dire ? En lisant ?
Christian Bétourné
T’es intelligent ce soir Paul 😀 😀
Brigitte de Lanfranchi
Exactement ça, je suis tout à fait d’accord avec toi!
Rosine Sindali
Etonnant. Etrange. Neuf et classique pour le poème. Ambigu pour le dessin. Violent c’est vrai, très bon je trouve cet ensemble
Claudia Mansour-De Santis
Maman !! Les tronches deux deux « amants » ( ?!) j’hésite entre éclat de rire et trouille pas très saine … Il est le train, tu es la gare, ce poème et ce dessin sont plein de bizarrerie pour exprimer des souffrances et des espoirs bien classiques. Un renouveau pas évident et dérangeant, je suis d’accord avec les autres ! Grande réussite !
Maxime El-Bakhr
Une façon très étonnante de traiter le thème de l’absence et de la frustration. La douleur en amour, le manque, le désir. Les deux personnages sur l’illustration sont hallucinés, saisis par leur ressenti, figés et hilares, c’est dérangeant c’est vrai. Je vous félicite mes amis, j’ai beaucoup aimé
Camelia Centifolia
Je trouve l’illustration bien plus violente que la poésie, elle fait naitre en moi une réaction physique de rejet, c’est amusant comme réaction d’ailleurs! 😀 J’aime beaucoup ce poème Christian, pour la rapidité, l’emballement, l’air qui siffle, la douleur qui hurle, j’adi=ore ces poèmes ci
Christian Bétourné
Marrant ces réactions, assez nombreuses, face au dessin. Malaise, rejet, etc. Moi je l’ai toujours trouvé frais, marrant, enfantin, second degré etc. Alors que je trouve ce vieux poème écrit ça fait un bail, plutôt mal foutu !?
Christian Bétourné
Ceci dit je suis mal placé pour avoir un avis.
Imane Jabrani
Oui, évite de donner ton avis sur tes poèmes, franchement tu es à côté de la plaque! lol! Pour le dessin, oui, frais, drôle mais ce que ça véhicule, c’est très dérangeant!
Jean-Marie Haudepin
Peut-être que vous trouvez ce poème mal foutu car votre écriture a évolué? Il est moins carré que des poèmes partagés plus récemment, c’est vrai. Mais quelle énergie, quelle vie, ce mouvement! C’est un style rare, j’aime énormément!
Christian Bétourné
Ben, …. oui sans doute, mais quand c’est écrit j’aime plus. C’est trop ci, pas assez ça.
Jean-Marie Haudepin
Je peux comprendre que cette illustration déclenche un sursaut de rejet physique, c’est violent au possible derrière les sourires, les bulles colorées, le côté automates. Moi j’adore!
Christian Bétourné
Pis bon faut mieux que je me taise 😀
Jean-Marie Haudepin
Alors n’écoutez pas votre ressenti, écoutez le notre, c’est le seul qui vaille!
Christian Bétourné
Certes mais je peux dire un mot quand même ? 🙂
Pier Andrea de Santis
Franchement évite 😀
Christian Bétourné
😀 😀
Pier Andrea de Santis
Je veux dire au sujet de ce que tu écris, sur le reste défoule toi Frataguzzi 😀
Christian Bétourné
j’avais compris…
Imane Jabrani
Tout comme ils ont dit les autres 😉 TGV d’amour halluciné de violence et désir inachevé etc je ne vais pas tout reprendre. J’adore, ça surprend, ça m’amuse aussi, ça fait du bien pour résumer
François Mariotti
Le truc de fou ce soir! 😀
Pier Andrea de Santis Ils ont trop sniffé la fumée du train de l’amour impossible, voilà le résultat. C’est tout simple en fait.
Brigitte de Lanfranchi
Très simple.
Jean-Simon de Gentili
Même Zémon ricane, se marre, grince, dans son coin. C’est le poème qui le dit, pas moi ! 😉 Je suis un peu comme Zémon ce soir, je grince mi-figue, mi-raisin, éberlué par ce je ne sais pas trop par où choper tout ça, amusé parce que je vous trouve incroyablement doués et culottés ! Je ne sais pas trop qui a dit plus haut que ce duo est un renouveau d’un thème très classique, je suis totalement d’accord, un renouveau hyper culotté !
Jean-Simon de Gentili
Putain j’ai un doute d’un coup, rassurez-moi, Zémon c’est le démon primordial, la créature noire androgyne?
Brigitte de Lanfranchi
Exact 🙂
Jean-Simon de Gentili
Bon alors je ne dis pas de connerie! 😉
Christian Bétourné
Non
Mirta Van Velden
Zémon c’est la divinité tutélaire de Bri et Chri, celle qui protège leurs oeuvres, il sait tout, il vient de partout, il est tout.
Christian Bétourné
Et plus encore ….
Brigitte de Lanfranchi
Divinité tutélaire! Rire!!!!!!!
Christian Bétourné
C’est la pire des saloperies imaginables !
Martial Harclerc
L’omniscient né du chaos fondateur, l’esprit d’un des plus beaux poèmes du blog, le dessin aux lèvres d’or et l’ambiguité aigue.
Mirta Van Velden
Bon les petits, c’est un peu hard ce soir, le train qui défonce la gare, les incas hébétés, je vous pardonne parce que je vous aime mais c’est limite limite 😉
Christian Bétourné
Les limites sont faites pour être défoncées, explosées. Et je me retiens 😀
Martial Harclerc
Je reconnais que cette illustration surprend, c’est une féérie extrêmement ambigue. L’ensemble est très violent et très touchant. Pier Andrea a résumé parfaitement la chose je trouve. Paul a été dans la finesse, je suis d’accord avec lui, la fixité de l’ensemble est incroyablement bien rendue.