ET J’AIME MICHEL SERRES …
Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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J’ai beaucoup aimé ce soir mon amour
Et tellement regretté aussi que nous ne puissions
Mon amour roucouler d’amour mon amour d’amour
Baver comme des cons heureux de l’être
Nous perdre dans nos yeux de merlans pas frais
Nous prendre à bras le corps dans une lutte à mort
Imbriqués collés unis les dents serrées à ne plus décoller
Simplement là à deux en un à un en deux heureux
Le temps que la vie voudrait bien nous donner
Avant de basculer têtes bêches à pleurer
Refuser de mourir partir finir
Et nous mettre à fleurir en fleurs urticantes
Qui piquent la vie et font briller les oeufs
Les yeux et les papilles des amoureux perdus
A enculer les peurs Descartes et la
Raison …
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Allons donc voir si la rose fâchée s’est raccommodée,
Si les trous du cul ne pètent plus dans la rue,
Ont-ils fermé leurs gueules qui puent le manque d’amour
Leurs yeux glauques aux regards éteints comme de vieux poètes
Perclus ne regardent que les écus sonnants qui brillent dans leurs
Quinquets vairs et pairs et les vulves baillantes des désirs tarifés
Tous les vers s’agitent dans les bouillons amers des impossibles
Quand passent les regrets des espoirs insensés
Les vies de lumières ardentes rejetées sans un mot
Dans les égouts qui courent invisibles sous les villes
Si fières modernes et rutilantes
Aux aciers luisants sous les pluies de larmes de ceux
Qui vont mourir de n’avoir pas osé aimer
Comme des bêtes enragées à oublier le bleu
Des yeux et le rouge gras du sang
Pulsé …
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Allons donc en cœur et en furie déchirer les masques
En riant comme les enfants qui arrachent les ailes
Des mouches à merde qui planent dans les cieux désossés
De nos cœurs barricadés sous les os épais des indifférences
Raisonnées planifiées aux couleurs de tourterelles
Explosées dans leurs tripes sous les roues gigantesques
Des haines accumulées au fil des trahisons cultivées
A briser les chaînes des reflets glauques
Qui ne reflètent plus que les avidités vulgaires.
Délaissons les terres broyées les eaux usées
Les puanteurs ordinaires les compromis jamais donnés
Les âmes frelatées aux ailes atrophiées
Les culs peu ragoutants et leurs odeurs de chiottes
Engorgés …
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Gorgeons nous au contraire des parfums rares
Des aisselles lumineuses cachées sous les haillons
Des hanches de pur lait en perles fragiles,
Des rondeurs extasiées volées aux yeux aveugles
Énucléons les cons de pacotille rasés et leurs fadeurs
Tartinés beurrés comme de vulgaires figues vertes
Qui pullulent en rangs anémiés sur les pages
Exsangues des magazines glacés figés aux sourires
Béats aux yeux de tunnels morts aux hanches de verre
Pilés pillés brisés parjurés lisses comme les
Vies argentées des winners trop cons pour aimer les chairs
Ductiles des loutres en pelisse qui nagent et glissent
Dans les eaux pures des amours trop rares pour être
Vécues …
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Et je hurle à la vie
Je vomis les virgules
Les connes et les cons …
Petit patapon …
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Et j’aime Michel Serres
Qui aime la raison et les lumières
Des vents frais sur la Garonne
Et les âmes qui tonnent
Et vibrant je résonne
Quand ses tambours raisonnent jusqu’aux
Cieux …
Quelle poésie étrange 🙂 La 1ère strophe est sublime d’intimité simple et exquise. La suite s’emballe, dévale même. La chute est pour moi l’avant dernière strophe, ce hurlement!
Merci …
Un poeme qui magnifie l’amour entre deux etres … c’est très beau et romantique.