MOURIR TRÈS BEAU.
Le suaire vu par La De.
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©Brigitte de Lanfranchi – Christian Bétourné. Tous droits réservés.
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Je voudrais, voudrai, j’aurais voulu, eus aimé, aurais tant eu pu avoir envie de mourir très beau, parfaitement lisse sous la lumière,
les eaux, les os plus durs que les regards perdus.
Éperdu, tout nu, tendre venu vieilli, équarri, blessé d’avoir trop vécu de vies de pierres dures, aveuglé par les éclairs noirs des égofies satisfaits
trop lumineux pour retrouver la vue.
Éventrer, avant que la mort me prenne, les suffisances mornes, le pur étain des fatuités insensées.
Énucléer les cyclopes myopes aux ailes avortées qui s’écrasent mous et flasques, pantins factices, repus de vents odorants,
d’enivrements pitoyables et de tristesses inconnues.
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Sur les terres selfiques dédiées aux nombrils en extase, je m’allongerais, m’allongerai, aimerai pouvoir avoir la place de m’étendre, magnifique, étrange,
vêtu de peu, de peau bellement pleine,
de pupilles éteintes et le sourire vivant.
La mort me l’a laissé, sourire-soleil gelé, car elle est belle joueuse, elle aime le chatoiement
des amours mortes.
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Et je mourrai très beau
Claquant comme un flambeau
Et les vents seront doux
Et la terre sourira
Avant que d’éclater.
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Sous le soleil radieux
D’avant de disparaître
À l’horizon lointain
Des brumes déployées.
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Alors je m’en irai.
Encore un très beau peome à savourer avec un bon vin.