UN RUBIS A PARU.
Croquée en plein vol par La Di.
—–
Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
—–
Une colombe blanche s’est posée au jardin
Sur ses ailes poudrées, sur son duvet si fin
Des vestiges de runes dessinées au fusain
Cou souple et fragile, pattes couleur d’étain.
—–
Elle sautille, gambille, picore dans l’herbe fraîche
La grâce d’une sainte, élégant tanagra
Son œil rond de jais le ciel à tête-bêche
Les corolles se penchent, les arbres la vouvoient.
—–
L’épervier s’est posé dans un fracas de plumes
De son regard cruel il a toisé la belle
L’oiselle immaculée innocente mais futée
A poussé quelques notes d’un chant pur et doré.
—–
Mais le rapace féroce, avide, fol et brutal
S’est jeté sur l’oiseau, l’a piqué au poitrail
Un rubis a paru, vermeille l’eau de sang
A coulé doucement sur le corsage tout blanc.
—–
Colombine blessée a cessé de chanter
Ses ailes ont frémi, elle s’est mise à trembler
Elle est tombée d’un bloc et les herbes ont pleuré.
De derrière la fenêtre me suis mis à hurler.