UN ÉCUREUIL.
L’Oscar de La De.
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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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Oscar et sa queue rousse posée dessus sa tête
La touffe de poils flous lui fait une chapka
On dirait un boyard paré pour les grands froids
L’hiver peut tempêter, l’écureuil est poète.
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A l’abri des branchages, il croque des noisettes
Réfléchit et compose de longues élégies
Ses petits yeux brillants, toujours surveillent et guettent
Sous son pelage roux s’opère la magie.
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Cachée dans les fourrés la martre se régale
A l’idée de sucer le sang du flamboyant
Dans le ciel gris du soir un Autour rouge pâle
Cherche à faire bonne chair de l’amateur de gland.
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Oscar le roux rapide s’est tapi dans son tronc
Il a senti la mort, son regard de métal
Bien à l’abri du bois il peigne son plastron
Puis se casse une noix d’un coup de dent brutal.
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Par la fente de l’arbre il regarde alentour
Sous les couleurs d’automne la nature saturée
Les feuilles sous le vent, le ciel blanc devient lourd
Dans son nid de poils doux il tricote un sonnet.
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A le voir si mignon on le croirait fragile
Quant à la nuit tombée un oisillon distrait
A chanté deux trois notes demandant un asile
D’un coup de croc rageur le rongeur l’a saigné.