TU CHANTES AVEC JULIETTE.
Avec un choeur de La De.
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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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Au temps des herbes molles
Les vagues étaient si folles,
Écumes et alvéoles,
Que même Savonarole
Avait une auréole.
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Au temps des herbes bleues
Tous les canards boiteux
Se tenaient par la queue.
Et valsent les adieux
Amours en camaïeux.
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Dis-moi douce Héloïse,
Que du fond de ta mouise,
Ma douce, mon exquise,
Toutes tes herbes frisent.
Et brûle la banquise !
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Au temps des herbes rouges
Ça tangue, un pur baroud,
Et même, oui ! Ça bouge.
Le soir, dans le boudoir
Le chant grave de l’oud.
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Au temps des herbes lentes,
Mon âme, mon ondulante,
Ma radieuse, ma radiante,
Ta cambrure et tes sentes,
Tu embaumes et me hantes.
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Dis-moi enfantelette,
Qu’au pays des mirettes,
Coquillette, chenillette,
Quand pleure la muette,
Tu chantes avec Juliette.
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Au temps des herbes mortes
Le printemps à la porte
Et le vent nous emporte,
Ma plume, mon eau-forte.
Les amours en cohortes.
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Au matin des cerises,
Marquise, tu vocalises …
L’oud produit un son sombre et enchanteur, bluesy.