OSTERTAG : HEISSENBERG 2007.

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Je tombe – le «hasard» est souvent maître – sur un texte aussi délirant que navrant commis par un illuminé mystico-hystérique qui voit des tags austères sur les bouteilles des excellents Alsace de Monsieur Ostertag!

Non seulement le mot est facile, mais je trouve l’entreprise farfelue et les commentaires plus réducteurs que la pire des piquettes lavassées qu’il m’a été donné d’avaler!

Que ce monsieur, qui se pique de donner un avis, sombrant très vite dans le désolant, relise un peu modestement nombre de textes humbles, descriptifs, modérés, pesés, argumentés et réfléchis qui pullulent sur le Web!!!

Non mais!!!

Il est urgent de mettre de la mesure dans ce bordj virtuel! Il est temps que la caravane puisse suivre la piste sans essuyer les crachats purulents des mécréants de toutes obédiences, partis ou sectes.

Voilà Monsieur Chris-machin, je vous le dis en «direct-live» (suis quand même top-branché-télé pour un vieux, non?… Suis à la mode ce que le sucre est aux fraises.). Assez de vos délires incontrôlés. Foin de vos élucubrations ésotéri-coco-grinçantes. De grâce, por favor, ti prego, revenez parmi nous, essuyez vos narines enfarinées par l’extrait sec de coca pilé, conformez vous aux règles que suivent et respectent les contributeurs sérieux qui enrichissent de leurs commentaires pointus, de leur reportages fouillés, de leurs états d’âmes maîtrisés, cette interface dédiée au vin. Cette boisson divine que tous ici révérons, encensons, vénérons.

A vous lire nous sommes unanimement vénères!!!

Ceci étant dit, je vous conserve et mes camarades de libations aussi et néanmoins une considération toute minérale qu’il ne tient qu’à vous de consolider. Rejoignez-nous donc enfin. Que votre plume s’assagisse, que votre âge s’apaise, que votre morgue s’épuise, que vos commentaires rejoignent le cortège éclairé des respectueux, des énamourés du rouquin, de la bibine, du mazout, du piccolo, du pinard, du reginglard, du rouge comme du blanc.

Ce n’est pas que je sois un adepte du politiquement correct – le PDR lui-même, tantôt a su parler vrai aux besogneux de base. Mais… de là à sombrer dans l’obscurantisme, tant lexical que syntaxique, il y a moyen de faire moins par pitié, mais mieux… voire de défaire!!!

Sur le bord de mon bureau exempt de toutes fantaisies inutiles, vibre, sous l’effet de mon indignation sus-exprimée, l’or pâle – dans le verre qu’illumine la lumière chaude d’une lampe basse consommation (soin de la planète oblige) – de L’HEISSENBERG 2007 DU DOMAINE OSTERTAG.

Alors là, c’est du sérieux!!!

Je ne partirai pas Messieurs dans une série de digressions absconsantes, ronflantes, grandiloquentes, déclamatoires, boursouflées, creuses, emphatiques, voire ampoulées. Non j’irai droit au verre. Je m’attacherai, tel un maître de recherche du CNRS, à l’étude précise, exhaustive et froide de l’objet-vin.

Ah Putain Martin, pourtant…

Quand tu fourres le blair dans le cristal, ça fouette, dur et bon. Exotiques les fruits, l’ananas mûr surtout. C’est du chaud qui sucre le nez. Quelques notes, que dis-je, quelques soupçons sous-homéopathiques d’un pétrole si fin que les générations futures post-consuméristes en auront depuis longtemps oublié l’odeur subtile, quand l’un de nos très arrières petits enfants, ouvrant la bouteille nue dénichée sous un tas d’Ipad éventrés dans l’ancienne cave où vous entreposiez amoureusement, la nuque humide et le souffle court, vos précieux flacons deux cents ans auparavant, re-découvrira interloqué cette fragrance, plus ancienne que les parfums suaves des roses disparues. De la pierraille aussi, les fleurs blanches odorantes du printemps à venir, les vergers d’Israël et leur pamplemousses juteux également dans ce jus frais, dont les parfums vibrent comme l’eau d’un lac d’altitude sous une brise d’été.

Tu peux pas t’empêcher d’y mettre la bouche. Impossible, tant le nez t’a envoûté et fait de toi un esclave définitivement docile. T’arrive pas non plus à sortir le nez du verre. Alors, pour toi dont la trompe est moyennent subtile, pour toi qui ne pourra jamais déclamer la célèbre tirade c’est une séance de contrôle conjugué des appendices qui commence. Tu continues à respirer lentement tout en happant, au risque de te froisser la luette, une gorgée de liquide. Là tu te dis que t’as bien fait, parce que du nez à la bouche tu ne t’es pas rendu compte du passage tant les étages du vin sont équilibrés et harmonieux. La réglisse douce n’a pas fini de t’enchanter le reniflard que déjà les fruits, aussi mûrs que jaunes, t’emplissent le gueuloir. Une pointe de miel, fugace, une once de gras puis la lame sort du fourreau et te tranche tout ça menu menu… Les épices font cause commune pour tenir en respect les quelques tentatives susucrées qu’osent les fruits. Poivre blanc et piment enrobent un bois de réglisse douce qui s’efface sous l’action sans concession d’un suc de granit concassé, qui te laisse la dent blanche et la langue rose. Un petit voile salin sur les lèvres, aussi, que tu lèches avec gourmandise.

Sans doute le plus extraverti des vins de la gamme. Né des grès roses et des sables rouges Vosgiens, il est aussi solaire que «Fronholz» est aigu.

Tu vois Chris-crucifié, pondre un compte rendu de dégustation qui se tient c’est quand même pas l’Alsace à boire…