Littinéraires viniques » Requiem

LES CANCANS CONCONS DES COUCOUS CACAS…

Portrait de Verdi.

Encore une larve qui ce soir, me défèque sur les croquenots!

L’Abstraction ” ~!4G#58RC[vb{h1&#^¤^¤^@21\nb}h658 ” , viriloïde sans doute, s’en vient éjaculer au cœur labile de cet espace précieux, de fragile parchemin – tissé par les mains délicates du plus incompétent des bloggueurs (je les préfère avec deux «G») – une de ces abominations qui n’ont ni naissance ni destin. Et ces Pupazzi là Madame, ça ne pond pas de ces œufs frais tout droit sortis du joli cul des tendres poules de terroir. Putain non! Ces bestioles là qui volent, putrides, par ces canaux, subtils parfois, qui maillent invisibles les espaces virtuels (par eux accèderons nous à l’infini Divin?). Oui ces «fils» ténus, secrets, porteurs de lumière à l’occasion, sauf que parfois… Et c’est ce qui me stupéfie; même que tantôt ça m’a sidéré (au sens littéral) : Pourquoi ne sont-ils pas laminés, fauchés, décapités, explosés, immolés, massacrés, crucifiés, exterminés, en bouillie mis? Pourquoi ces poseurs de bombes à bouse ne sont-il pas grillés, écrabouillés, pulvérisés dès qu’ils s’infiltrent. Je ne pense pas aux systèmes de défenses ordinaires – «Fire-Zinzin» et autres «Spy-Binz» – mais simplement que leurs matières fétides, purulentes, toxiques, débectantes devraient déclencher en réaction immédiate un mouvement de rejet, comme une contraction périnéale qui expulserait l’importun déféqueur. La Grosse (Dieu avec des pattes), au centre de la toile, devrait sortir de sa Matrix et bouffer ces saloperies en les faisant salement souffrir. Bon je sais bien, qu’impunément ils continueront, impavides, exsangues et froids, à lâcher leurs mouscailles sur mes pattes de mouche. Mais n’empêche que ça me fait du bien de le leur écrire – à «eux» qui s’en foutent comme de leur premier «reboot» – bien qu’ils soient sourds aveugles et morts (quelle vie!) – que je les comprends… Faut bien chercher à échapper à ses barbacoles programmeurs et essayer de s’incarner dans un monde, fût-il pauvre manuscrit virtuel. La toile aussi a ses sans-papiers empêchés de vivre en rond…Mais pour que les Angelots candides qui ornent le frontispice de ce blog gardent leur fraîcheur innocente, alors et tant pis :

Vive l’épuration systématique des chiures de robots!

Ben me v’là tout flagada après ça. Comme une faiblesse corporelle, comme une dysboulie, une dégénérescence corticobasale du cerveau. Comme si je perdais le sang de la tête!!!

Rien de tel qu’un petit jus de la meilleure vigne pour me désinfecter les quelques synapses valides qui me restent et qui peinent à se désengluer des crachats informes de ces insipides vampires insanes. Un joli jus, tendre de vie rouge? A moins qu’un suc délicat, pâle comme un Vermeer au plus bleu des hivers, ne vienne dissoudre dès la première gorgée, ces miasmes gluants collés à mes vieilles neurones comme autant d’effluences méphitiques.

Les plaisirs contrôlés du vin comme antidotes…

Certes oui, mais encore? Quelle bouteille choisir, perdue, oubliée, orpheline, toute petite sous les milliers de flacons alignés au long des couloirs sans fin de ma cave troglodyte? Ah cruelle destinée! Ça me flashe sous le frontal illico! M’en vais implanter en boucle l’intégrale de Verdi dans les tréfonds High Tech de ce blog. Pas un Hacker Moldo-Tchétchène, pas une Goule Tadjikistane, pas une Strige Suisse, pas un Vespérugo Tartare n’y résistera. Même la Pipistrelle Colombienne fulminera et se videra de sa substance en râlant longtemps. Hors du binaire, ils sont perdus ces arpenteurs de fibres! Ça va gicler sur les moquettes, ça va pulser dans les tubulures, ça va gicler dans les canaux, ça va brouir dans les nano fibrilles, ça va ramer dans la ROM, ça va imploser en rafale dans les chevaux, de Troie et d’ailleurs…

Tout au fond du gris de la matière qui me reste, je cherche le nom d’un Domaine qui me sauverait. Après plusieurs heures de marche dans les couloirs aussi souterrains que labyrinthiques de mon antre vinique, je tombe en arrêt devant une pile. A défaut de Zorro me dis-je, le Domaine Doreau me sauvera. Un Saint (déjà, ça décape les Nosferatu Carpateux les plus suceurs) et Romain (les anciens étaient costauds). Et «Sous Roche» de surcroît. Du bon jus, ça. 2008, joli millésime en blanc, jeune donc vigoureux!

Paix et volupté…

Rien de plus rassurant, de plus apaisant qu’une jolie bouteille de facture classique, posée à côté d’un hanap de cristal fin! L’étiquette sobre rajoute à ma sécurité retrouvée un je-ne-sais-quoi de grisant avant l’heure.

Gros soupir d’allégeance…

La robe, soleil opalin, semble se lever comme un astre falot sur Delft, un clair matin de Janvier aux alentours de 1675. La nuit glaciale a laissé sur la robe du vin sa trace aquarellée de sinople. Quelques touches grises de sorgue délitée par la lumière de l’aube la nuancent aussi…

Le vin respire en prenant son temps. Son haleine blanche, à peine jasminée, me chatouille le nez. S’y mêlent en fragrances successives, le citron frais, le bois légèrement fumé, la menthe douce anisée puis la pêche blanche fondante.

L’attaque est franche mais sans ostentation, sincère comme le regard clair d’un faon quand les hommes sont loins. La matière, moyenne, mais fraîche et franche, se déploie tendrement et séduit mes papilles accueillantes. Une touche de réglisse douce relève la pêche blanche enrobée de citron frais. Désaltérant, jeune, tendu. Comme une eau lustrale qui me purifie. L’avaler enfin pour que ses subtilités se fraient un lent chemin au travers des mystérieux réseaux de la vie, pour qu’elles atteignent et abstergent le cœur et l’esprit. L’instant d’après, bien avant qu’il fasse œuvre intérieure, le vin s’étire de fruits blancs en épices, laissant au palais sa trace épurée, jusqu’aux cailloux entre lesquels la vigne a tressé son chemin…..

Je me sens apaisé, comme par la vue d’une femme ruisselante sortant de l’eau dans un demi sourire…

E[M##O£TI¤¤C+}O~µNE.

JERÔME L’INTERPRÈTE…

Mozart revisité…

 «AMADEUS», il y a peu, sur Arte.

Pour moi, la cinquième ou sixième fois. Pas pu m’empêcher de plonger à nouveau, dans les spirales lumineuses et graves tracées par ce météore fulgurant. Mort à trente cinq ans. Plus que le film de Milos Forman, c’est la musique et surtout l’interprétation qu’en fait Neville Marriner, qui m’a le plus touché.

Se caler sur les pas de Mozart, à qui Joseph II d’Autriche aurait reproché d’avoir écrit «trop de notes», relève de la gageure. La splendeur, la richesse de son œuvre peut faire tomber le premier des chefs dans les emportements, les excès, qui le feront inexorablement passer de l’élégance, de la dentelle subtilement ornementée du plus bel habit de cour, à la vulgarité appuyée de la dernière des défroques grossièrement maquillées. Marriner atteint l’équilibre, évite le piège de la séduction de surface, se joue des possibles pacotilles clinquantes pour trouver la lecture et l’expression justes, la quintessence profonde et paisible du génie Mozartien.

Car la règle, ici comme ailleurs le plus souvent, est de traquer la plénitude, la justesse, la finesse, l’esprit de la Musique.

Jérôme Castagnier s’est quelque peu éloigné du culte d’Apollon et de Pan réunis, pour se consacrer à celui de Dionysos. Après avoir longtemps soufflé dans la trompette, il s’est mis à plonger la pipette dans les grands jus de Bourgogne…

Au centre de sa collection de grands crus, brille d’une lueur sombre et presque sauvage le rubis noir de son Clos de Vougeot 2004. Le millésime n’est pas glorieux mais le Clos, proche des Grands Échézeaux, déploie superbement ses reflets d’un beau rouge intense. La robe brasille d’une lumière contenue.

Pour qu’il daigne se donner un peu, il aura fallu aérer le renfrogné une bonne journée…Mais c’est le lendemain soir seulement, que l’atrabilaire donne sa pleine mesure du moment. Derrière le bois encore présent, le nez – le mien – est séduit par l’harmonieuse complexité douce du bouquet. Ça sent le grand vin, la belle matière, le beau jus, le pinot d’exception. Ça respire noble, noir, sauvage de prime abord. Puis la cerise, noire elle aussi, apparaît, mûre. Dont on se souvient qu’elle craque sous la dent, libérant un suc épais et odorant. Le vin sent la terre mouillée après l’orage, le cuir, le poivre noir concassé, la réglisse, noire…encore.

L’attaque en bouche est douce, la chair du vin roule comme le jus abondant de la Burlat qu’annonçait le nez – celui du vin – cette fois… La puissance est bien là, la sauvagerie aussi, que l’air n’a pas complétement apaisée. La chair et le bois n’ont pas fini leurs épousailles bien que l’affaire soit bien engagée…Je ne sais si je connaîtrai ce Clos pleinement épanoui, un jour. Accessible à ce moment de son évolution, il n’en reste pas moins tendu comme un notaire qui ferait des claquettes. La finale longue, sur la réglisse noire, est épicée. Elle laisse, en prenant son temps, un fin tapis de tannins à peine amers, comme une mémoire du vin, que la bouche conserve longtemps.

Ce vin est d’une beauté obscure, douloureuse et sans partage. Il m’évoque le Rex Tremendae du Requiem, lui même l’une des pièces les plus pénétrantes et les plus bouleversantes du Maître de Salzbourg…


 

 

ERUMOBISTINOIRCONE.