ODE A MA PÂTISSIÈRE.
La De : Le rêve pâtissier du petit mitron.
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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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Ah que la vie est belle quand au petit matin,
La belle pâtissière sous son tablier blanc,
Les bras chargés de petits pains et de croissants,
Fumants, croquants, tout chaud dorés comme ses seins
Se penche, corsage béant, à tomber sur le flanc.
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Sous le fournil qui vibre, le petit chat mignon,
Aime quand ça tremble, ça ronronne, est ravi,
Sa maitresse a versé dans sa tasse, ronron,
Du bon lait, de la crème, du sucre et bien servis.
Il lape comme un bébé le très bon biberon.
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Le boulanger bien rond en short et en chaussettes,
D’un coup de pied rageur a boulé le chaton,
Il marmonne des mots crus, se frotte la cassette,
Il est blanc et neigeux, père noël patapon
Son gros nez cocaïne, d’un doigt il l’époussette.
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Dans un coin le mitron lorgne sur le giron,
C’est un vrai potiron, quel cul la pâtissière !
Le petiot en pensée lui pétrit le chignon,
L’allonge sur la table, lui tête les nichons.
Il a le cœur en rut, la lippe carnassière.
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Entre les mains de beurre, le chaton s’est blotti,
L’apprenti n’en peut plus, ses mains tremblent, il rougit,
Se rue dans les toilettes, le boulanger le voit,
Il a ouvert la porte, lui tape sur les doigts,
Le petit écarlate, la boulangère a rit !
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D’une rude bourrade, le mitron a jailli
Des gogues sous la poigne, et le voilà meurtri.
Le doigt du boulanger a montré le fournil,
Mais la belle le prend, l’attire sur son sein,
La vanille de sa peau lui a tordu les reins.
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Et le chaton ronronne du soir jusqu’à midi,
Et le four qui gronde, des matines à demain.