ET LES SABLES ABOUTIS.
Immémoriales.
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©Brigitte de Lanfranchi – Christian Bétourné. Tous droits réservés.
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Les cheveux lents des chevaux fous, lancés comme des trains effrayants sur les crêtes écumantes des grandes déferlantes
qui tombent comme des rires tonitruants
sur les sables dorés des grèves
désertées.
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S’étalent, dévalent, envahissent, emmaillotent,
emprisonnent, entre leurs doigts d’algue verte, les cailloux roulés,
descendus comme des trains d’enfer des sommets
inaccessibles qui surplombent depuis des millénaires les eaux tumultueuses.
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Et les sables aboutis, poudre de roche, impalpable comme le temps
qui s’enfuit entre les doigts gourds des humains
malhabiles.
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Ils regardent les pierres lavées, roulées, usées par la patience des eaux et des temps, de leurs yeux désabusés par
les trop fades fausses évidences de la vie qui
s’enfuit.
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La grève est vierge comme une courtisane repentie, elle tressaille
sous les caresses intimes du soleil incandescent, elle prend des teintes pastelles, celles des joues des jouvencelles
quand le printemps leur caresse
le ventre.
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Les vents tournent comme des toupies impalpables, fouettent les sables qui giflent les filles hardies aux jupes sauvages
et les garçons sont d’impatients roseaux
qui rongent leurs jeunes ongles
au sang.
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La vie passe, trépasse et les sables demeurent.
Des chevaux qui surfent sur des vagues déferlantes … des sirenes?