Littinéraires viniques » POÈMES EXACERBÉS …

CHIP AND CHEAP …

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La De a vu ça …

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Les femmes en hystérie oestrogénique,

Hurlent et trépignent pour qu’on les nique,

Sainte Nitouche, Lolita, et grosse bique,

Se jettent, connasses voraces, sur les triques.

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Les vaches folles en farandole.

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Les cons dansants, l’oeil vague, le soir venant,

Se trémoussent et gloussent comme des flans,

Huilés, fardés, pommadés, les beaux poulets,

Super sapés, tringlés, jusques aux pieds.

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Les bœufs baveux font leurs gommeux

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Les sexes glabres, en poche le gode, tous à la mode,

Et ça pleure, et ça beurre, sous les commodes,

Ça house, ça rappe, balance, même ça tangode,

De Ibiza à Ankara, jusqu’aux Pagodes.

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L’âme moderne des calcifs.

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La zik à fond, les culs rasés tous ronds,

Ça sent le suint, la chienne et le melon,

Cyrano de Vezon, Roxane de Vierzon,

Les billets glissent, poisseux, dans les caleçons.

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La poésie du fonds des pieux.

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Les femmes à la folie, qui rient, en techno transe,

Les cums graissés, poutrés, comme des phalanges,

Ensemble s’agitent, mystiques étranges,

Pendant c’temps la, Marcel à la boulange.

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Femmes de peu, mâles de pneu …

LE DERBITE TOURNEUR …

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Dessin aérien de La De.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Il danse à poil ou à vapeur,

Selon le temps, le vent ou l’heure,

C’est un rêveur, suceur de pleurs,

Quand il vire comme à Izmeur.

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L’oiseau blanc toutes fleurs …

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Il psalmodie, chante et prie,

Engoncé dans ses organdis,

Il saute parfois sur son lit,

Autour de lui, luisent les vits.

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Le Derbite d’amour en folie …

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Toutes les femmes alentour,

Se pâment, graissées d’amour,

Et roulent leurs billes de velours,

Leurs chairs sont folles sous leurs atours.

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En bas, en haut et à rebours …

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Elles crient son nom comme on prie,

Quand il a yeux et âme pour Ali,

Il aime aussi, jolis, les érudits,

Et les roses fendues, l’oubli.

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Tendre Derbite au cœur meurtri …

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Alors il pleure, il ne sait plus,

Fesses tendues, ou seins velus,

Quand il tourne comme un fondu,

Il sait qu’un soir, mourra pendu.

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Derbite mon frère bien trop têtu …

PIERSAN TOURNE AU SAHDU …

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Sous le regard Persan de La De.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Piersan, lassé des ors du golfe, s’est envolé,

Vieux tarmo convaincu, sa bécane il a laissée,

Pauvre haridelle, au garage rouillée,

Il l’a durement, sans pleurer, abandonnée,

Pour s’en aller rejoindre deux autres illuminés,

Anciens exacerbés, aux bénéfices voués,

Sur les terres vierges, ils s’en sont, trois, allés,

Sages rishis, saints prajâpahis ont atterri,

Sous le soleil écarquillé, en terre brûlée,

Une vie pauvre, d’ascète, ils ont choisi.

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Piersan, ailes de feu, bel esprit, l’ange,

A quitté la pompe des royaumes étranges,

Las des profits qui dépouillent pauvres êtres,

Veuves ruinées, et grands fastes du paraître,

Faut bien un jour de folie gagner son karma,

Partir, espoir au cœur, oublier falbalas,

Blondes évaporées, hôtels particuliers,

Comme un sādhu, un naja baba, aux marchés,

Sur sa planche à clous pointus, il est va-nu-pieds,

A mendier, psalmodiant de longs et beaux mantras.

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Et tous les beaux émirs, ne savent plus que dire,

Et les grands financiers aux grands yeux aveuglés,

Ne cessent plus, poches vides, de pleurer, de gémir,

Leur si bien bel ami aux idées, le génie

Des plans obscurs, le prélat fou de Luxemburg,

Qui montait de beaux plans lucratifs, lui le pur,

A disparu jour maudit qu’ils étaient partis

Pousser la balle, puter, sur les gazons maudits,

Au bords des rivages tièdes de la belle Miami,

Piersan de Florence leur a faussé compagnie.

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Les trois illuminés coulent des jours heureux,

Au bord du fleuve Gange coulent les eaux de peu …

MORALITÉS VARIÉES …

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Dessin de La De.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Tu fumes, jolie, ta clope,

Pendant ce temps Armand,

Petite frappe interlope,

Te regarde en baillant.

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Moduraglandlité.

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Sur les pavés mouillés,

Silhouettes brumeuses

Des nuits attristées,

Maraudes, tarifées.

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Motriraquéelité.

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Les beaux chevaux galopent

Dans les nuées de coton,

La pluie tombe, le cyclope

Est seul, pauvre bouchon.

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Mytholoralité.

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Regarde moi Lilou,

Quand je bégaie,

Tu pleures doux,

Et je m’effraie.

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Mosoufralitée.

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Et tous ces vers abscons,

Alignés en fourrés,

D’épines à façons,

Qui meurent, étouffés.

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Moconralité.

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Rimes incertaines,

En valse à mille-tempes,

Toiles arachnéennes,

Fragiles estampes.

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Mobranralantelité.

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J’ai la tête qui tourne,

Dehors, les chiens aboient,

Les filles me bistournent,

Je suis pris par le froid.

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Moraburlinéeté.

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Mignonne, je déconne,

Ta rose en buée,

Me chatouille les pommes,

Le printemps est gelé.

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Mosuracréelité.

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Moralités variées, avariées,

Exténuées, déglinguées,

En nougats, fous à lier …

TENDRES GERVAISES …

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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Y’a Prévert et y’a Kosma,

Y’a Aragon et y’a moi !

Ah, ah, ah, ah, bah,

Les beaux, les grands éléphants,

Les tonitruants, et y’a le gland,

Le bafouilleux, le baveux, le charmant,

Qui prend ses mots pour des beautés,

Quand il écrit, vomit, avec ses pieds.

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Sur la toile, glauque, il se répand,

Ego brouillon, plume mal taillée,

Rimes merdiques, cœur électrique,

Les chairs à vifs, l’oeil sanglant,

A chialer, brailler, comme un enfant

Perdu, paumé, trognon gâté,

Ciels étoilés, à coups de trique,

A vous faire chier, gerber, des soirs durant.

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Vous les voyageurs, vous les errants,

Quand vos regards, vos yeux gluants,

Vos doigts crispés, vos cils battants,

A moitié nazes, vos cœurs suants,

Vos vies de merde, vos chancres puants,

Qui vous tracassent, qui vous agacent,

Quand au hasard, aux étoiles, entre-fesses,

De Tombouctou jusques à Fès.

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Abrutis sur vos fragiles balancelles,

Vous découvrez, vous comme icelles,

Au cœur de vos nuits, ces mots qui chancellent,

Sous l’archet fou de mon lourd violoncelle,

Alors vous comprenez, là-bas, au loin,

Qu’à vous gorger de mes fadaises,

Vous ne risquez pas, tendres Gervaises,

Que je vous prenne pour des Bastiaises.

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Qu’à vous toucher, baiser, je m’emploie,

Du bout du cœur, des ongles, des doigts …

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Ombres portées, espoirs gelés.

CHANSONNETTE ET FOUTRIQUETTE …

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Sous le trait léger de La De.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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 Suceuse gourmande de sucettes

Ma fillotte, ma fillette, ma pucette

Tu fais des ronds sur mes bonbons si bons,

Et ma belle, ma pucelle, tournicotons,

Toi tu me l’uses quand tu me la pèles,

Me la tournes, la chantournes ma ficelle

Marie-Luce, tite puce a tété le bébé

A pleuré si frais pour avoir sa purée

Qu’a coulé sur son nichon suret,

Ultra salope nyctalope interlope,

Si bonne ma cochonne, tu fumes ma clope

Grosse botte de salsifis tout flétris,

Étalés, équarris sur ton lit.

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Ma pelote, ma petiote, ma ravigote,

A boire à la fontaine, tu as tant ri.

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Tire bouchons de réglisses à façons,

Tagada, t’as qu’à pas croquer des valdas,

Liqueur de prose ça coule sur la chose,

Candide Candice, joli colimaçon,

La vanille et la fraise coulent sur ton menton,

Roploplos, ventre, dos, à cheval, à dada,

Croque coco, bubble-rose,

Barbe à papa, pistache et caramel mou,

Coquilles sucrées, sac à puce et roudoudou.

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Chansonnette et foutriquette,

Chevrote la biquette,

Branlotte la meufette.

ODE A PAULI PIETRO …

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Le Pauli de La De.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Il est grand, il est beau, elles tombent par jonchées,

Brisées comme des poupées, toutes pâmées à ses pieds.

Sous sa carcasse gigantesque, regard frisé,

Brûle, feu de grand chêne, petit cœur de cousette,

Mais le Pietro beau, pas une raclure de braguette,

Il aime trop le vent pour draguer les minettes,

A trop croquer la vie, il oublie les doucettes.

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Perdu là-bas, loin de son île bleue de beauté,

Il rumine, seul dans son château délabré,

Concocte, peaufine, un plan très désespéré,

C’est un battant au cœur violent, bouche de sang,

Pauli ourdit, crayon de mine, départ ardent,

Vers les confins, patin couffin, comme un enfant,

Voler plus loin, ronger son frein, manger le temps.

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Adieu bouchons, quenelles, saucisses, vive le son,

Le grand tromblon, bandé, il tire le canon,

Pleines bordées, virées vers le large horizon,

Va s’envoler, poches lestées, Indes galantes,

Les poings serrés, les yeux fermés, espoir, je tente,

Il veut, il va, vienne le temps des tremblantes,

Alors mon cœur, serrez les dents, filles dolentes.

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Pauli, fils des ris, cloue sa tente à Bombay,

Dans les ruées, les nans, les encens, les fumets,

Saris dorés, couleurs, odeurs, il s’est posé,

Ailes ouvertes, bec acéré, regard verdet,

Dans ses pupilles, éclats brisés, il a osé,

Larguer amarres ; sonnez fanfares, Pietro l’épée,

Tire des bords, du sud au nord, parti flingué.

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Bali, balo, Pauli Paulo est un taureau,

Petit Pauli, je ne suis lui, et je pâlis.

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Vole donc mon frère, vers les rivages, mords les mirages,

Où est le temps jadis où nous étions en lice …

ET LES BALEINES BLEUES …

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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

Je marchais à tétons, j’ai perdu mon chaton

Quand le ciel se déchire, l’orage se déchaîne

Mais Dieu ! Toi qui me rinces quand je suis rincé

Eclaire plutôt le ciel, et volent les hirondelles.

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Je croyais que mon chien se prenait pour Pétain

Etrange, mais Dieu a plus d’un tour dans son sexe

Et voilà que Pétain se réincarne en clebs

Mandela est mort qui aimait tant la hola.

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Keats, Whitman, Shakespeare et même le très Poe

Tous traînants sous la pluie qui claque sur les docks

Les passant harassés allongés comme des veaux

Et les baleines bleues, les séquoias en cloque.

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Dis moi que le ciel après que les eaux grasses

De nos pleurs et des leurs sur nos peaux si lasses

Sont tombées ont lavé nos vie et nos godasses.

Soleils écarquillés faites fondre les glaces.

LASCIA CH’IO PIANGA …

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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

Ciel polaire si clair froid coupant si blanc

Oeil de nymphe sang de lymphe flanc battant

Dragon noir dents d’ivoire pupilles broutilles

Dans la nuit ours gris du vent dans les trilles

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Au pays dégourdi mains glacées pieds plantés

Elle m’a dit la houri sous tes reins j’ai pleuré

A dormir soupir désir travertin de ton sein

Odorant hérisson ta pupille charmille

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Montaigu l’âme nue Capulet œil crevé

Odalisque je te bisque ta cuisse triste

Enchanteur le merlin a tué le bélier

Vole ma folle farandole amour trop loin

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Point n’en faut trop c’est trop à cheval au galop

S’en est allé sur les galets la Diva ho !

Tranche la faux huile à la mort sinistre corps

Voix de tête cœur qui tète dans tes ors mi amor

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Lascia Ch’io pianga, mon âme chante Haendel

Fou d’elle ma mirabelle tes ailes tes dentelles

SOUS LA LANGUE, PERFIDE …

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Ce que La De voit dans les mots …

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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L’agneau aux yeux de soufre a bêlé,

Plus fort qu’il ne le fera plus jamais,

Il a tant aimé être ainsi crucifié, foutré

Que les cloches de Pâques se sont fêlées.

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Entre les cheminées aux braise ardentes,

Comme un corps extasié sous la langue sifflante,

Il a connu plus qu’il ne connaîtra jamais,

Pantelant, soumis, ravi, emporté, ravagé.

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Sous la bouche pointue d’une goule puissante

Ses chairs, sa peau, son ventre, toutes ses fentes,

Coulantes, brûlantes, et navrées tout autant,

Quand son cœur est nié, sa volonté brisée.

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Quand le temps infect des turpitudes infligées,

Acceptées aussi, désirées, adorées à crever,

A passé. Quand le vent si fort, si pur, à en mourir,

S’est engouffré sous ses voilures de porphyre.

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Alors ses grands yeux de larmes refoulées,

Comme des tempêtes aux douceurs ignorées,

Se sont ouverts, un soir qu’il n’attendait plus,

Le vent s’est calmé, la brise a tiédi quand il a paru.

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Succubes, incubes, démons des temps passés,

Sur vos crânes lustrés je chie comme un damné,

Je suis la douceur, la tendresse, la main qui caresse la soie,

Celui qui lui sourit, je ne suis pas sa loi.

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Je suis l’amour, à jamais espéré.