Littinéraires viniques » POÈMES EXACERBÉS …

SATURNE A RI.

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Les heures saturniennes de La De.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

—–

Baguette et beurre il est sept heures

Triste huit heures café tu meurs

La robe à fleurs il est neuf heures !

Voici dix heures le ciel en pleurs

Déjà onze heures, mort aux raseurs

Ah oui Midi un bol de riz

Non, le farceur ! Il est treize heures

Zut quatorze heures, con de rappeur

Et à quinze heures à toute vapeur

Un œil rieur il est seize heures

A dix-sept heures de belle humeur

Et sonne le coeur à dix-huit heures

Dix-neuf heures piles zinc de malheur

Et c’est vingt heures le haut le coeur

Chantons en choeur vingt-et-une heures

Noires vingt-deux heures silence et peur

Viens vingt-trois heures en la demeure

Minuit tout noir, Saturne a ri.

COURTISANS DE TOUS TEMPS.

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La De en son royaume.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

–—

Ô toi grand roi aimé, à la semence dorée,

Et toi prince des lucarnes au sperme argenté

Vous qui régnez très beaux sur les masses fascinées,

Elles vénèrent vos levers au flux comme au reflux.

–—

Courtisans de tous temps allongés à vos chevets,

Qui vous demandent des grâces, voire des talents,

Qui cherchent à vos pieds d’impossibles trésors,

Et tous de trembler quand les eaux vous ravissent.

–—

Vous avez disparu, et tous se lamentent,

Le temps semble arrêté au cadran des amantes,

Aux femmes de leurs nuits blanches, tristes il se consolent,

Attendant, désolés, que vous reparaissiez.

–—

Les nuages parfois vous cachent à leurs yeux,

Car à tous vos secrets, ils ne peuvent accéder,

Et les peuples privés de vos fausses lumières,

Se livrent innocents à ceux qui vous imitent.

–—

Les lucarnes sont au noir, et les cieux sont déserts,

Les grands vents délétères soufflent sur la terre,

Nul ne sait plus qui est devant, qui est derrière,

Sans vous qui les guidez, ils ne sont que poussière.

–—

D’aucuns fous se prennent pour toi, roi des lumières,

D’autres, aux esprits faibles, les suivent comme les gnous,

Certains sont prêts, naïfs, à renier pères et mères,

Et prennent pour maîtres les diables des enfers

–—

Il en est enfin, qui la nuit, tous rassemblés,

Invoquent vos esprits en sectes surannées,

Brûlent de l’encens, violent des agnelets,

En espérant de vous quelque signe magique.

–—

Dans les forêts profondes, gnomes et farfadets,

En sarabandes immondes vous mènent, petits egos,

Vous enflez et bavez vos fausse certitudes,

Vos âmes se désolent et aspirent à la mort.

–—

Dieu, qui n’existe pas, se demande s’il est fou …

SES CHANTS SILENCIEUX …

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La vision de La De.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

—–

Odeurs ointes d’encens, sur l’autel en pénombre,

Les temps anciens, crus, si sombres, splendeur intérieure,

Extase en queue de paon, dans sa cellule l’ombre

Qui brûle les frimas des froidures extérieures,

Hildegarde à sa plume chante la gloire de Dieu.

Peu lui chaut les lourds glaives de feu, ensanglantés,

Les rois, les guerriers, les destriers blancs fumants,

Les flèches noires qui trouent les chairs excoriées,

Le chant clair des épées aux champs entrechoquées,

Les Ducs sous leurs pourpoints qui fauchent les manants.

Sous le drap de toile fine, parfois le diable se glisse,

Et fait trembler sa main, il lui parle de vice,

De Dieu, de l’abandon, de ses entrailles qui pleurent,

Grands yeux rouges du démon, son rire qui l’appelle

Elle a mordu sa main, celle qu’elle a si belle,

Alors le Prince hurle en lui griffant le ventre.

Souvent elle pince la corde, le silence du couvent

S’émeut. Oui, elle ose y jouer avec le vent.

Ses notes de cristal brasillent à la Chapelle,

Les voix claires des sœurs plongées au cœur de Dieu

Résonnent, sont amplifiées par la voûte Romane,

L’air est si doux aux anges et le siècle si brutal !

Des Laudes aux Vêpres, ses genoux écorchés,

Sous sa robe talaire, sa chape et son voile,

Au pied de son sauveur, Hildegarde en prière,

Tourne son regard vers la croix qui surplombe,

Le cœur en bouillie, la douleur irradiante.

Sous la plume qui crisse, agile sous sa main,

Coule une encre d’amour que boit le parchemin,

Dieu la garde malgré tout. Envers, même les loups

Au dehors en oublient de japper de hurler,

Leurs yeux la supplient, leurs langues rouges l’espèrent.

De Matines à Complies elle prie sans dire un cri,

Ils n’iront plus chasser, leurs membres sont broyés,

Les ours et les chiens décarcassent leurs chairs,

Elle gît face contre terre, des chausses au scapulaire,

Ses chants silencieux s’envolent jusques aux cieux,

Elle sait bien que jamais Dieu ne l’écoutera.

–—

Elle écrit pour les hommes, les enfants et les rats.

MES RÊVES OBSCURS.

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Quand La De s’accroche aux branches.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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La femme de quartz est si rousse

Un grand bol de lait cru

L’ai vue corps lilial dans la mousse

Et son regard perdu

–—

La femme de soie est si belle

Belle comme une orange

Elle s’envole à tire d’ailes

Duelles ses franges étranges

–—

Le femme lagune est si pâle

Pâle comme un cri d’orfraie

Elle se mire aux boréales

Un cerf brame à l’orée

–—

Le femme aux seins est en fleur

Fleur de pêcher nacrée

Elle sourit rit au bateleur

Le miroir de peur s’est brisé

–—

La femme de pierre est terrible

Infernale caillasse

Bras nus au coeur de la cible

A fendu sa cuirasse

–—

La femme de jade est en larmes

Coulent les joyaux d’or

Elle est rose blanche ou parme

Perles noires mon trésor

–—

La femme est une fougère

Le vent fou la berce

Les moutons de la bergère

Herbes folles des ivresses

–—

Femmes en foules, mes rêves obscurs.

MA JOLIE CARDAMÔME …

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Quand La De fait sa môme.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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 Du bord de l’âme jusqu’au fond du cul,

Je ne sais que la monter à cru,

Folle praline aux ailes purpurines,

Amarante de l’amante,

Je l’aime à en perdre ma plume.

 ——-

 Faut-il que je me perde, faut-il que je m’oublie,

Je crains bien, poil de chien, que oui,

Faut-il que je la perde, faut-il que je l’oublie,

Non pas question, poil de chardon, que nenni.

Elle est ma peau, mon souffle, ma mie.

 ——

 Me faites pas chier avec vos morales surannées,

M’entourloupez pas avec vos mots de rats

Morts de n’avoir pas su, pas pu, pas osu,

On vous emmerde, on se bouffe le cul,

Avec de la salade, de la frisée et du cœur salé.

 —–

 A marée haute, à l’étal, à marée basse,

ça brasse, ça lave et ça décrasse,

Et les gnomes, les ondines et les sylphes,

Rugissent en choeur quand elle me griffe.

Au cœur des mondes, personne n’est plus heureux.

 —–

 Elle est mon poivre, ma jolie cardamôme,

Celle qui rit quand elle se donne,

Salope magnifique et petite nonne,

Pute galactique, vierge qui tremble, tout à la fois,

Sa voix me berce, me porte, je n’ai plus froid.

 —–

 J’encule vos races, sinistres connasses,

Tristes gandins, pauvres lapins,

Aux voix fluettes, à la morale abstraite,

Vos reins étroits, vos cœurs momifiés,

Ne respirent plus, vous êtes gelés !

—–

 Ma gamine, ma souple mine, ma tourmaline,

Avec toi, quand tu chantes, je suis en joie …

 —–

 Mon amour, mon âme, ma croix.

QUAND ILOUÉ …

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Sous la patte de La De.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

—–

Ma Lou,

Je louche,

Quand pointe

Le bout rose

De la fleur

Au jardin.

—–

Ma Lou

Je pleure

Quand tes yeux

Si tristes

Plongent dans

Les miens.

—–

Ma Li,

Je ris, quand

Tu te peins,

De couleurs

Radieuses,

Amour coquin.

—–

Ma Li,

Là-bas au loin,

Mirage lointain,

Grenade mûre

Et hanches rondes,

Lancinent et grondent.

—–

Ma La,

Ma note,

Ma bergamote,

Tu glisses,

Réglisse,

Tu n’es pas là.

—–

Ma La,

La fourrure des chats

Allongés

A tes pieds,

Et leurs yeux jaunes

Qui palpitent tout bas.

—–

Ma Lé

Ton absence

En creux

Me brûle les yeux,

Vapeurs d’encens,

Mon cœur baveux.

—–

Ma lé,

Si fatiguée,

Aux yeux cernés

De myosotis,

De papier lisse,

Je t’ai bercée.

—–

Ma Lu,

Petit biscuit

Craquant,

Les courbes

De ton cul,

Me rongent les dents.

—–

Ma Lu

Turlututu,

Chapeau pointu,

Tête têtue,

Boule de glu,

Je suis perdu.

—–

Mon triste lot,

Roule sur les flots,

Comme un lourdaud,

Un vrai pourceau,

Vide tes yeux,

Et sombre le bateau …

MAIS T’ES OÙ MA LOU …

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La De fait sa Chagalleuse.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

—–

Mais t’es où ma Lou

Chaude, ma relou ?

Ma môme,

Mon fantôme,

Toi qui enchantes

Mes nuits blêmes ?

Ma croqueuse,

Langue de diamant,

Crocs d’étincelles ?

Mon berlingot,

Mon cacao,

Fine poudre

Sur tes lèvres humides,

Qui m’enroulent.

Ma tranche de cake,

Ma brioche, ma génoise,

Aux cuisses de turquoises,

Comme un boa autour

De mon cou.

Mon nougat très chaud,

Tu coules sur mon dos,

Jusqu’entre mes,

Tout au fond de mon,

Mon ruisseau

Ma lave,

Ma slave,

Ma salope extasiée

Mais où fourres-tu

Ton nez

Gelé …?

—–

Ma fontaine lumineuse,

Mon éblouie,

Ma suceuse galactique,

Mon velours,

Ma soie,

En moi,

Perdue,

Fondue,

Rendue.

Ma dévoreuse,

Ma berceuse,

Mon enjôleuse,

Mon éberluée,

Jamais rassasiée.

Mon amour de toujours,

Tu viens de loin,

D’avant que chantent

Les oiseaux à ma fenêtre,

Ma perdue retrouvée,

Mon âme en partition,

Ma philippine,

Mon avaleuse,

Si fine,

Que le soleil

se couche

Entre tes yeux.

Mon coeur explosé,

Comme un pêche trop mûre

Sous une dent sans amour,

Je te tuerai …

—–

Je te tiens par la gargoulette,

Et dans ta chambrette,

Compte bien me noyer.

Te serrer contre moi

Comme une rustine en chambre,

Te coller au poteau

De mes exécutions lentes,

Te faire pis que pan,

Jusque entre tes dents,

Te faire souffrir

Jusqu’au sourire,

T’empaler au profond

De ton ventre, ton con.

Te démembrer à coups de caresses,

Manger ton cul

Comme une soupe fraîche,

Et cracher tes noyaux dans le vent,

Qui souffle en tempête

Entre tes fesses ouvertes,

Comme un port salvateur,

Au rafiot que je suis,

Qui crabote, ahanant

Derrière son gland.

Mon amour crissante,

Mon crapaud,

Ma princesse

Je suis au chaud entre,

Et je t’aime,

Très à peu plus

Que le veau d’or …

—–

Que le monde dévore.

LA PIE ROUGE …

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La Pie Rouge de La De.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

—–

La pie rouge

A chanté,

Son aria

—–

Musquée.

La gouge

Fromagère

De ta croupe

Musclée

S’est affaissée.

Désossée …

—–

Au vent traître

Qui s’est levé,

Tu offres

Ton corps

Languide

Qui pèse

Sur ma vie

De suie.

La pluie,

Qui ne pleut pas,

Enrage.

Outrage …

—–

Le sang

Gicle,

Sur les terres

Désolées

De ton giron

D’albâtre.

Craquelé.

Souffle

La tempête

Sur ma peau

Ridée.

Giclée,

Olé …

—–

La fumée

Crachée

Par ta bouche

Menteuse,

M’enveloppe

Et me perd.

Je suffoque,

Comme un chat

Étranglé.

Je mêle

Mon poil

Absent

Aux mots

Rugueux

Que je crache

Au vent.

Strident …

—–

Ouvre tes yeux,

Si bleus

Qu’ils me

Désespèrent,

Cythère.

Jamais tes rives

Lascives,

Tes ogives

Furibondes,

La blonde,

N’enchanteront

Mes mains.

Rageur,

Je pleure.

Ces heures.

Furieuses …

—–

Dans les ondes

Sèches

De tes amours

Partagées,

La ronde,

Tu m’as

Déglingué.

Pimbêche,

Ogresse

De soie,

Taffetas

Pâle,

Ta peau,

Sucée,

Me glace.

Pétasse …

—–

Kriss,

Tu tues,

Tu saignes

La musaraigne.

Son ventre

Percé

Perd ses

Humeurs

Dorées,

Son miel

Gras,

Qui ne coule pas

Sur mes doigts.

Désarroi …

—–

Reste au loin,

C’est bien.

Crachin,

Venin,

Espoir

Tremblant …

ODE A MA COCHONNE.

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Quand La De se lâche …

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

—–

C’est une sacré luronne

Qui hurle quand on lui donne,

Le con lui saucissonne,

Le cul lui badigeonne.

–—

Elle aime qu’on l’éperonne,

Allez, on me bouchonne !

Bouscule ta daronne,

Remplis lui la bonbonne.

–—

A fond dans la bouffonne,

Explosent les neurones,

Voltige ma dragonne,

Et danse la chaconne.

–—

Quel beau cul cette bretonne,

Qui crie qu’on la crayonne,

Lui touille, cette gloutonne,

La prendre comme une bonne.

––

Va-z-y, qu’elle me bougonne

Je serai ta championne,

Remplis moi, suis ta conne,

Plus haut que la couronne.

–—

Elle est folle comme personne,

Elle fait sa belle espionne,

Et même elle fanfaronne,

Et y’a jamais maldonne.

–—

Foutredieu, la polissonne

S’accroche, pleure et tonne,

Tous les jours elle m’étonne,

Elle en voudrait des tonnes.

–—

Non ce n’est pas une madone,

Elle veut qu’on la pouponne,

Parfois oui, elle ronchonne,

Allez, tu m’éperonnes !

––

Souvent son fût moutonne

Quand elle fait sa couillonne,

Elle aime qu’on la pistonne,

Une sauvage chaperonne !

––

Pourtant quand je me plie,

Épuisé, vanné, ravi,

Alors elle me sourit

En suçotant mon vit.

–—

Ma cochonne, ma chérie,

Tu vaux plus qu’un rubis,

Tes yeux sont lazuli,

Ton cœur, petite souris.

A DANSER SUR LE MERGOUM …

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Le mergoum de La De.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Orgie d’orgeat qui coule, grasse, goûteuse, partagée,

Hors piste, je glisse, c’est pas triste, neige fondue,

La fleur écartelée, tourmentée, barattée,

Je tressaille, tu m’assailles, ça grouille si dru,

Et ça roule, suis maboule, en foule, sous ton pull,

C’est la fièvre des samedis noirs. Perdue là-haut,

Le vent souffle, lune blême, hibou noir, tu hulules,

Et moi je, suis tout bleu, cœur troué, très barjo,

Marjolaine ma sirène, tu me laisses sans ma laisse,

Sous tes fesses de drôlesse, le coussin bleu fané,

Vieilles années, papiers froissés, amours niées,

Croisés défaits, paniers percés, lances brisées,

Le soleil range toutes ses franges de soie mâchée.

–—
Âmes bien nées, qui jadis étiez si complices …

–—

Et les eaux chaudes coulent sur le verre dépoli,

Hammam de fortune où tu t’es accroupie,

Lune pleine de reine à la raie distendue,

Les doigts courent, massent et pourfendent, jusques au cul

Oeil, fragile ose, amours anciennes, amours perdues.

Sous la tente naguère, sanglant, le flanc crevé,

Armure défaite, allongé. Seuls ses pieds,

Dansent pour lui. Sous le voile les yeux blonds pâles,

L’ont à jamais cloué. Moribond souviens t-en à jamais,

Citrine, l’oeil doré aux longs cils frangés, pour toujours,

Fou d’amour, t’attendre, siècles maudits, les vies,

De trop, toujours, désespoirs, fourreaux en lambeaux,

Tant d’autres ont pu, accrochés comme des pieuvres.

–—

Rose des sables, Venise que j’ai tant attendue …

–—

Tu me serres, m’enserres, tu ne veux plus te perdre,

A danser sur le mergoum quand ma vie s’en va,

Sous les remparts d’Antioche, une lame a perlé,

Une goutte avalée par les sables épais,

Quand tu m’as regardé, une larme a percé,

Sous les dattiers, oasis oubliés, là-bas.

Ta bouche de verre pilé, tes dents de nouvelle née,

Tes mains lavent mon corps de tes désirs pervers,

De cette vie brisée, des souvenirs de guerre,

Sous la douche plus brûlante que la flèche à la rose,

Éperdus à crier, nos pieds et poings liés,

L’abeille sur la fleur, toutes paupières closes,

Mange la langue mangue, boit à la source éclose.

–—

Cheveux longs, éventail doux, tu caresses mon cou …