Littinéraires viniques » POÈMES EXACERBÉS …

QUAND PANDORA SOURIT.

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Sous le pinceau cinglant de La De.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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J’ai ouvert le coffret des folies dangereuses

La boite de Pandora la fière ensorceleuse

Et ses aciers soyeux comme la pêche fragile

Son regard qui englue les passants dans ses fils.

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Hécate au pouls d’albâtre et son regard salé

La tenait par la main au hasard des forêts.

Sur le chemin les ronces sursautaient dans le noir

Les racines frissonnaient en oubliant de boire

—–

Quand je me suis jeté aux pieds de Pandora

Toutes les bêtes hurlaient à déchirer leurs voix

Les arbres déchiquetés par leurs souffles horribles

Jetaient au coeur des mares les feuilles de toutes les bibles.

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Moi le pervers si fou polymorphe et naïf

Je ne voyais rien tant, j’étais déjà captif

De ses lianes tordues ses fruits murs si blonds

Et son parfum musqué me fit fondre jusqu’au fond.

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Les éclairs de Zeus tonnaient dans le lointain

L’air sentait le soufre, la myrte et le benjoin

Les ondines et les gnomes se terraient sous les troncs

Sur le lac endormi se balançaient les joncs.

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Les siècles défilaient, les roches éclataient

Les vies se défaisaient et puis elles renaissaient

Je ne voyais plus rien tout allait au chaos

En riant et pleurant je suis tombé de haut.

—-

Quand Pandora sourit la vie enfle et je plie.

QUAND TOMBENT LES GRAPPES …

1510491_10201208774246926_323898237_nQuand La De fait sa corrida.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

 

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Sur les gradins des arènes de Béziers,

Les américaines, chaudes comme des brasiers,

Applaudissent, leurs mains qui s’échappent,

Hystériques, quand tombent les grappes,

Sous l’épée du toréador à la jolie cambrure,

Sur sa cuisse glisse le sang comme une parure.

Au surplomb, Hemingway tète son canasse

Il sourit de voir ces renardes, ces chiennasses,

Lui, le rougeaud, qui ne suce pas de la glace,

Il sent, poils hérissés, que sous leurs jupons,

Sourdent les jus gras et brûlants de leurs cons.

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 C’est au centre aveuglant du cercle magique,

Que virent et voltent ces sombres noces sacrées,

Qui voient le ciel, coulant comme une fournaise,

Flamboyer à la fine pointe, cruelle de glaise.

Quand le torero dans son habit, son glaive

Sent au profond de ses os les puissances telluriques,

Qui font s’écrouler la bête et bêler les Texanes.

Le soir elles se cambrent, visages de mantilles,

Teint de vanille morte, et culs gantés de blanc,

Elles supplient et implorent, les mains lourdes de tian,

Que plonge dans leurs pétards, le dard du tueur achalant.

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 Accrochées au flambeau du matador flambant

Prêtes à avaler sabres et banderilles,

A hurler, griffer, branler, lâcher leurs trilles,

Croquer les fleurs de leurs désirs ardents,

Qu’il plante, les insultant, dans leurs flancs.

Et les voici qui halètent, branlettes, les starlettes,

Quand Hemingway, plume trempée dans le bourbon,

Ivre d’alcool, de folie, de rumeurs, triste bouffon,

S’esclaffe, barbe de dieu et lèvres en feu,

Solitaire et déflagrant. Dans la nuit qui s’éternise

Il couche sur le papier ce feu qui les attise.

 ———-

 Sur le sable blanc, joyaux de soleil et de sang,

Tombent les fleurs, les foulards sous le vent,

Ronde belle, affriolante, pantelante et ravie,

Ma toute mousse, ma louve aux yeux alouvis,

Ta griffe, ma superbe, descabelle mon cœur.

L’AUTRE DANS L’UNE.

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Quand La De voit double.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Ma rousse là, la blonde ma, l’une dans l’autre

Mon autre va, blonde rit, ma rousse retrousse

L’autre dans l’une, mêlées, fondues, rondes et fessues

Gondoles et chants, Saint Marc je sens, elles ne sont qu’une.

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A Murano s’en sont allées, blonde est la rousse

Pâte rougie, tendre et soufflée, grâce et beauté

Ma ronde blonde, oui quand tu m’affoles, le vent se tait

Rousse ma douce ne me repousse tu m’éclabousses.

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Sur la lagune la brume blonde dort allongée

La lumière pâle mousse au tamis des nuages

Elle sourd douce elle éclabousse la soie des pages

Au bord de l’onde pure les fantômes oubliés.

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Vos farandoles vous rendent folles Dieu m’est témoin

Les figues mûres au pied de l’arbre quand vous chantez

Bouquets de fleurs grappes de fruits sont à vos pieds

Seul dans son coin, jaloux chafouin, pauvre témoin..

—–

Les ronds de l’elfe ronde s’enroulent à la ronde

Et le ciel gronde et pleure et tonne elle a parlé

Et la rousse et la blonde les belles vagabondes

La blonde et la rousse ne sais où sont passées.

—–

A l’elfe rousse et blonde qui jamais ne cesse

Je dis, je rêve, qu’à l’ombre de ses fesses

Matin soir et midi j’aime à me reposer

Mais jamais non jamais ne renonce je le confesse

A la rêver en boucles longues et reins cambrés.

ELSA M’A DIT …

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Quand La De prend la mouche.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

Une nuit, Elsa m’a dit,

Crapaudine, christophine,

Endorphine, dopamine,

Toi qui ne m’as pas connue,

Non, je n’ai jamais aimé Aragon.

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Puis un jour je t’ai reçue

Mon œil aveugle t’a reconnue,

Alors je me suis souvenu

De toi, et de ton torse nu.

Non, je n’ai jamais connu Aragon.

———-

Éclairs dorés, pain croustillant,

Plasticine, amphétamine,

Au carrousel de mes amours,

Tu es le seul qui soit velours,

Je te le dis, je te le crie.

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Oui, j’ai tant aimé Aragon.
Elsa, ce jour, est revenue …

LE LONG DES NOIRS UNIVERS …

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La De en cavalcades.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Oui embrassés, en vrac, ébahis, innocents et pervers,

Nous allions étourdiment le long des noirs univers,

Braver les dieux, la bienséance, et les yeux clairs

Des aveugles repoussants qui disent des mots fades.

Quand nous voguions dans les limbes, les jades,

Les pierres bleues, d’ambre, noires, d’or ou de terre,

Comme des chevaliers chevauchant leurs guerrières,

Comme des amazones aux longs cheveux flottants,

Nous allions, à toute allure, à nous cingler les flancs.

–—

Dans les jardins de roses, au large d’Ispahan,

Dans les eaux chaudes, nageant avec les orques,

Les dauphins, les piranhas fous et baroques,

Les marlins, les marlous, au fond de l’Orénoque,

Vêtus d’atours d’azurs, dévorant les espaces,

Nous déchirions des mangues aux jus sucrés et doux,

Tu étais mon Yseult et j’étais ton époux,

Nos corps énamourés chantaient comme les cloches,

Les soirs et les matins brillaient comme des noces.

–—

Tu riais, je pleurais, éplorés ou l’inverse,

Sur nous les cieux pleuvaient de chaudes larmes en herses,

Les anges et les diables intimement mêlés

Chantaient des choeurs d’amour et nous buvions du lait.

Leurs notes rouges roulaient et nous désaltéraient,

Le ciel était plus bleu, tes yeux dévadoraient,

Mes mains n’arrêtaient plus de caresser tes blés,

Ta bouche me buvait comme jus d’ananas,

Jamais où nous passions, nous ne laissions de traces.

–—

C’est que l’amour est beau quand il est pur élan,

Quand la raison en berne laisse cours aux enfants

Qui rient et courent, ruant comme des chevaux fous

Sur les herbes vertes des landes illuminées.

Et les nuits enlacés au cœur chaud du brasier,

Enfoncé à la garde, je te veux déployée,

Caché au beau, lové entre tes orbes lisses,

Oui mélangés, heureux, innocents et pervers,

Nous allions en flânant le long des rires clairs …

L’OISEAU DE PARCHEMIN.

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L’oiseau de La De perd ses plumes.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Terriblement rigide l’oiseau de parchemin,

Violemment perfide sur les eaux immobiles.

Prudemment allongée sur un sofa timide,

Tristement elle songe aux temps anciens volés.

Rudement molestée, assassinée,flambée,

Patiemment elle pense, oublie le volubile,

Abominablement seule, la foule des chagrins,

Acharnement stérile et les regards humides,

Larmoiements en bataille et les poignets noués.

Allégrement s’en va, le tarmac est désert,

Bouleversement des sens, au pied la pyramide

Accroissement, les angles et tous les os brisés,

Si rudement conquise, le coeur en cantabile.

Au cambrement des reins pliés sous le fardeau,

Candidement elle chante un air en fa mineur,

Et bravement elle dit des mots hauts en couleur,

Sordidement la vie a tiré les rideaux.

Furieusement cinglée par les vents désirés,

Déchirement léger des soies encore sauvages,

Grésillement, la peau et les cris dentelés,

Glissement et soupirs, croisements et ravages.

Très gravement penchée sur le vélin du temps

Le crissement acide des pinceaux empalmés,

Les grognements grondés retenus si longtemps

Et les soupirs fugaces des colères embaumées.

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Fourmillement des sens, embrasement des peaux.

OUVRE TES YEUX …

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La Vision de La De.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Ouvre tes yeux, si bleus,

Ferme mes yeux, si vieux.

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Pourquoi ne pas

Dire que je sais

Ce que tu ne sais

Pas, barbe à papa.

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Ouvre tes yeux sacre bleu,

Ferme mes yeux, tu veux ?

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Gratte mon dos

Baie d’Ajaccio,

Le pain tout chaud

Sommeille, crapaud.

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Ouvre grand les deux yeux,

Ferme mes yeux, tombent les cieux.

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Aube dorée

Tu t’es levée,

Quand épuisé,

Je vais tomber.

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Ouvre les yeux mon camaïeu,

Ferme mes yeux honteux.

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Croque la pomme,

Fume la gomme,

Jus délicieux,

Pauvre rogneux.

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Ouvre l’un, je ferme l’autre,

Ferme l’un, ouvre la porte.

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Volcan éteint,

Au creux de la main

Passent les trains,

Le cœur serein.

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Ouvre les yeux, le jour sableux

Crisse les yeux de mes adieux.

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Et ta beauté, île farcie,

Déserts d’Abyssinie,

Pauvre bel Arthur

Tout en fêlures.

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Ouvre les yeux, un pas de deux

Ferme mes yeux, casse les oeufs.

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Et tous les livres

Qui jouent du cuivre,

Nul ne m’enivre,

Comment survivre.

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Ouvre tes yeux, sourire radieux

Ferme mes yeux pas si joyeux.

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Au sommet du cratère,

Des courants frères,

Brûlent derrière

Les Condottières.

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Ouvre les deux, bondieu

Ferme mes yeux pardieu.

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Toutes les chipies,

Fond des gourbis,

Amours salies,

Tristes houris.

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Ouvre tes yeux sur ton azur

Ferme mes yeux sur ma blessure.

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Toutes les grenades

Des faubourgs de Bagdad,

Aux portes d’Islamabad,

Éclatent en myriades.

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Ouvre les yeux, cailloux soyeux

Ferme mes deux, pauvres pouilleux.

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Soleil triomphant,

Tu sonnes l’olifant,

Et tous les éléphants,

Désirs braillants.

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Ouvre les yeux, désirs foireux

Ferme les liens, chantent les gueux.

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Au fond de l’oeil,

Au bord du seuil,

Tremble l’orgueil,

Meurent les feuilles.

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Sur la mer de tes yeux, si bleus

Coulent mes yeux, boules de feu …

LES LARMES DE TON ÂGE …

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Sous l’oeil de La De.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Tu es l’ailleurs

Qui glisse

Entre mes doigts,

Le sable

Que nul ne retient,

L’eau qui tue

Par son absence,

Le vent

Qui balaie

Les feuilles rousses

Et dépouille

Les arbres…

—–

La lame

Qui déchire

Mon flanc.

Arrache moi

A la mort

Qui guette,

Souris moi

Au soleil

Levant,

Petite âme,

Jolie flamme,

Tu me desquames,

Et me laisse

A la rame

Trop longtemps …

—–

Chevalier noir

Du désespoir.

Tes poires …

—–

Sur le sable blanc

Qui borde la plage,

Je m’allongerai,

Sur le banc

Qui luit au large,

J’irai m’étendre.

Et j’attendrai

Que la lune

Soit pleine

Pour la mordre

A pleine dents,

Soleil

Sanglant …

—–

Je marquerai

Au rouge

Ta peau pâle,

Au fer brûlant

Tes seins

Opalins

Et mes doigts

Curieux

S’égareront

Sous ton jupon.

A ta menthe poivrée

Je m’enivrerai …

—–

Épée noire,

Bouclier blanc,

Fourreau gluant …

—–

Et tu ne voudras pas,

T’agiteras,

Te rebelleras,

Me cracheras

Au visage,

Les larmes

De ton âge,

Me grifferas,

A me tirer

Des perles

De purin,

Jusqu’à ce que,

Je meure

Du mien …

—–

Goule,

Ma houle,

Tu roules …

—–

Arracher ta cuirasse,

Jeter au feu,

Ton bouclier,

Extirper

De ton cœur,

A pleine bouche

Vorace,

A me briser

Les dents,

Tout ce qui

L’étouffe

Et me bouffe

La rate

Au court-bouillon

Mon raton …

—–

Oeil du diable,

Tes tours pendables,

A cheval sur mon râble …

—–

M’enflamme,

Me brûle

Ou me glace,

Selon que souffle

Sirocco

Ou Noroît.

De proche

En loin,

Mon coeur,

En quartiers,

Se prend

Pour la lune

Qui monte

Ou décroît …

—–

Trémousse moi,

Dans ton détroit,

Engloutis moi …

—–

Ma gaulée,

Au sourire

Gaulois,

Qui me laisse

Pantois,

Mais droit

Comme un « I »,

Au fond

De mon lit,

Jusqu’au jour,

Où,

Ce sera

Lou-garou

Et Lilou.

Je me garde

Debout …

DES BOUQUETS NOIRS.

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La Zig De Zag.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Foutu comme l’as de pique

Visage de porc-épic

Une vraie tête de zig-zag

Des yeux comme des aimants

Et ce regard très vague

Qui n’est pas très perçant.

—–

Le soleil a fondu

La pluie s’est abattue

Chaque fois qu’il est sorti

Les rues se sont vidées

Le monde s’est aplati

Les enfants ont pleuré.

—–

Crois-tu que j’ai hurlé

Ameuté le quartier ?

Non je lui ai souri

Pauvre femme ou bel homme ?

Qui avait l’air transi

Me prends pas pour une pomme.

—–

Dites bonnes gens charmants

Armés de vos tridents

Vous devriez plutôt

Allez il est grand temps

Faire la bête à deux dos

Et vous limer les dents.

—-

Personne ne comprend rien

A ma petite chanson

Seuls les chats et les chiens

Ronronnent à l’unisson

Moi même je me demande

Si je m’appelle Cassandre ?

—–

Le soleil s’est couché

Puis il s’est relevé

Quand on ne le voit plus

C’est pas qu’il est perdu

C’est qu’il laisse la lune

Montrer son trou du cul.

—–

Une histoire sans morale

Je préfère avoir mal

Plutôt que de baver

Mieux vaut loin s’en aller

Cueillir des bouquets noirs

Sous les soies des peignoirs.

ZOULOU, MÊME SI …

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L’étrange papillon de La De.

Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Je suis,

Le reître

De tes Seins,

Qui se dressent

Pour moi.

Les fruits,

Du roi.

Au claquement

Humide,

Torride,

Languide,

Turgide,

Du lingam,

Si fort,

Métaphore

De mon doigt …

—–

Je suis,

L’ami,

Le frère,

Dans la ouate

De la natte

Qui pleure,

Langue rose,

Qu’enfle

La soif,

Velours

Tressé,

Dos courbé,

Et qui

Miaule,

Bouche

Édentée,

Pour son lait …

—–

Je suis

L’entomologiste,

Hermès,

Trismégiste,

Qui te cloue,

Papillon

D’émeraude

Taillée.

Couteau

Gluant,

Au lit

Qui tremble

Sous tes reins,

Te plante,

Ma lente,

Toi qui

Poudres

Mes yeux

Qui plongent

Dans les tiens.

Viens …

—–

Je suis.

Celui qui

Hume

Dans le vent

Le parfum doux,

Mon ange

Bleu,

Qui enlace

Tes cheveux.

Partout,

Zoulou,

Tes brumes

Me parfument

Tu es, ma Lou,

Mon enclume,

Ma prune,

Pas brune

Pour un sou,

Partout …

—–

Je suis

La ceinture

De chair

Qui enserre

Tes flancs

Qui dansent

Au rythme

Fou,

Ma bayadère,

De tes délires

Brûlants.

Sanglant

Je meurs,

Pur beurre,

Me noie,

Suis

La proie

De tes doigts.

Ta bouche

Me mouche,

Je louche …

—–

Je suis

Puni,

Meurtri,

Flapi,

Groggy,

Zoulou,

Chou,

Caillou,

Mes reins,

Lombaires,

Tu es ma chair,

Mon air,

Ma vie …

—–

Ma palette est large

Et mon pinceau

Furieux!

—-

Alors,

La sève

Brûlante,

Perdue,

Cherche

Ta vasque

Accueillante,

Étroite,

Serrée,

Pour dépôt

De bilan.

Jus de gland,

Miel d’amour,

Intérêts

Payés,

Rubis

Sur toi.

Délivre moi …

—–

A l’écrire,

Je sens l’émoi

Monter en moi,

Se concentrer

Au bout de la tige

Qui larmoie,

Déjà …

—–

Au fond du jardin,

Ma dolente,

Pantelante,

Sous l’arbre à fruits

Qui bruisse

Sous le zéphyr,

Au puits,

J’irai croquer

La cerise rose

De ton désir …

—–

Pierres

Concassées,

Concupiscence

Exacerbée.

Marteau broyeur

De ton cœur.