ET VICTOR ET TRISTAN …
La De et ses mystères.
Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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Pastilles de menthe dans la gorge de l’amante,
Coule le vert opale des humeurs vagabondes,
Du fond des temps anciens, elle remonte et se plante,
Jambes d’opale, belle et luminescente,
Sur le bord de ma bouche, une langue se gorge
A mordre les dents, à vomir, par Saint Georges !
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Les dragons noirs sont morts, emplumés et déchus,
Ils ont tué l’espoir, le soir et les vertus.
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Dans le soleil couchant, les roses sont fanées,
Les épines égratignent les peaux trop caressées,
Dieu a crevé les yeux des humains désolés,
Dans les plaines incertaines, au pied des contreforts,
Volent les âmes tremblantes, et la vie et la mort,
Allons boire à la lie, les fruits des mandragores.
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Et me dorent les yeux de leurs ongles si beaux,
Me relèvent un peu quand je courbe le dos.
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Blêmes eaux lustrales, je tourne le madrigal,
La folie qui s’approche et me cloue sur son pal,
Volent les souvenirs, pleure le dormeur du val,
Et Victor, et Tristan avec leurs grands yeux blancs,
Ils regardent au loin mourir les goélands,
Bande de poètes qui hurlaient à tous vents.
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O dis moi toi ma loi, que je mourrai vivant.
J’aime particulièrement ce genre de poèmes chez toi. Cela faisait un moment que tu n’en partageais plus, je suis content de retrouver ce souffle complexe, cette rage de vivre tout ce que la vie donne et ce pessimisme incandescent qui t’est si particulier! Les arbres créatures sont magnifiques Brigitte!
Les arbres ne sont pas que Victor et Tristan, ils sont des vies magnifiquement incarnées… Poème et dessin enracinés dans les profondeurs des peurs et espoirs humains.
Vous m’excusez mais ces arbres me font peur! Des créatures humaines parasitées par les racines du temps avec des têtes remplies de folies … Et demander à sa loi de mourir vivant, mais putain vous me faites flipper ce matin!
Christian, Pier Andrea l’a bien dit: pessimisme incandescent, une de tes caractéristiques principales et l’élan d’une grande partie de ta poésie. Dernièrement les poèmes étaient d’une autre veine, excellents également, comprenons-nous bien Quant à toi Bri … Je ne sais pas si tu es consciente de tout ce que tu as dit dans ces arbres?
Profusion des sensations, attaque sur tous les fronts, des couleurs, beaucoup, la vie et la mort, toujours. J’aime les pastilles de menthe, les dragons noirs, les yeux blancs et ces arbres magnifiques et très angoissants à leur façon.
Dessin mystique sur poème épique à moins que ça ne soit poème épique sur dessin mystique?
Magnifique