SUR LE SOFA DES FEMMES.
Par la grâce du Chaman de La De.
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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné – ©Tous droits réservés.
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Sur le sofa des femmes je me suis allongé
Leurs ventres respiraient bon la sauge fraîche
Veloutés et bombés comme des tambours tendus
Les fanfares à venir chantaient des airs guerriers
Dans un demi-sommeil je caressais leurs culs.
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Toutes les soies de Chine sur leur lit répandues
Les fragrances ombreuses des maquis inconnus
Les ombres disparues des plaisirs sous mes doigts
Qui s’agrippaient crochus à leurs seins plumes d’oie
Et leurs regards perdus tout là-haut au dessus.
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La nuit était profonde et mes rêves de lait
Coulaient comme des fontaines, désaltéraient ma bouche
Je volais sous leurs ailes, croquais des cons salés
J’étais heureux tel dieu, elles caressaient ma souche
De leurs yeux de rubis sourdaient des diables laids.
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Les étoiles traversaient le ciel, et le nuage
De jais, jamais ne se montrait. La nuit était
Sombre et limpide, je n’avais plus de nom,
Ni souffle décadent, elles étaient blanches et pures
Plus de troubles épais, plus de pensées obscures
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Puis le soleil violent a brûlé les toits gris
La chambre des mirages a perdu ses vertus
J’ai vu par la fenêtre voler un colibri
Son poil était si noir que j’ai perdu la vue.
Au royaume des songes j’ai bu le vin de Lie.