ALORS NOUS DANSERONS.
Alors nous danserons avec les arcs-en-ciel de La De.
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©Brigitte de Lanfranchi – Christian Bétourné. Tous droits réservés.
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Un jour que je n’avais plus d’âge, le mal courant m’a rattrapé
Un soir que je n’étais plus sage une plume d’encre m’a piqué
Comme une douleur douce dont je ne suis plus sorti
Dans l’encre de la seiche je me suis englouti.
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Irrépressible envie, besoin de voyager
Dans les mondes invisibles où règne l’étrangeté
Où la mort est la vie, la vraie, la délivrance,
Où la raison s’efface devant l’exubérance.
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Alors je suis parti loin des rivages calmes
J’ai remonté les fleuves et j’ai chaussé les palmes
J’ai rencontré la mort est ses beaux yeux de jais
Son sourire d’ivoire, sa morgue et son palais.
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De grands singes m’ont souri, sur les ailes poudrées
Des papillons gracieux j’ai visité le monde,
Les monstres de tous bords attachés à mes basques
Les vouivres, les succubes, les anges, la tarasque.
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Aux confins des déserts où la soif m’a saisi
Dans les plaines sans fin, les collines et les lits
Des rivières asséchées où j’ai trempé ma plume
J’ai rencontré le diable sous ses plus beaux costumes.
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Un jour que je nageais dans les eaux de l’oubli
Ramant comme un pauvret en mal de paradis
Une sirène pâle, cachée sous ses cheveux
M’a regardé en face et j’ai connu les feux.
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Mais il va bien falloir qu’une nuit d’argent terne
La mort ma tendre amie éteigne ma lanterne
Alors je partirai loin des miasmes du monde
Au paradis des fous j’attendrai que ma blonde
Tire sa révérence, s’envole et vagabonde.
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Alors nous danserons avec les arcs-en-ciel.
[…] By Christian Bétourné […]