Littinéraires viniques » 2024 » mars

COMME CE PAYS EST BEAU.

Les chats chats de Brigitte de Lanfranchi.

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©Brigitte de Lanfranchi – Christian Bétourné. Tous droits réservés.

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Comme un chat bleu caché sous un châle rouge

Un matin de craie blanche éventré par le vent

Au milieu des forêts aux verts désenchantés

Solitaire et heureux comme un moine en extase

Moustache de crin tendu, quand rien ne bouge.

L’immaculé meurtri allongé sur le flanc

D’un rêve aux antennes brisées désabusées

A regardé le chat de ses yeux de soie lasse

Sur le tapis laineux des neiges inaltérées.

Comme une odeur de paix étrangère à la terre

En ce lieu secret la lune luit sur l’océan

La tempête est tombée les arbres se reposent

Le ciel noir s’est vidé, les yeux bordés de cernes

Ont souri à nouveau comme deux éclats de verre.

Rien même ne tressaille dans le creux du divan

Le temps est arrêté les vers font de la prose

Les cœurs sont endormis au fond des lits en berne

Et le silence est doux le soir au bord de l’eau.

SUR LE SOFA DES FEMMES.

Par la grâce du Chaman de La De.

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Illustration Brigitte de Lanfranchi, texte Christian Bétourné  – ©Tous droits réservés.

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Sur le sofa des femmes je me suis allongé

Leurs ventres respiraient bon la sauge fraîche

Veloutés et bombés comme des tambours tendus

Les fanfares à venir chantaient des airs guerriers

Dans un demi-sommeil je caressais leurs culs.

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Toutes les soies de Chine sur leur lit répandues

Les fragrances ombreuses des maquis inconnus

Les ombres disparues des plaisirs sous mes doigts

Qui s’agrippaient crochus à leurs seins plumes d’oie

Et leurs regards perdus tout là-haut au dessus.

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La nuit était profonde et mes rêves de lait

Coulaient comme des fontaines, désaltéraient ma bouche

Je volais sous leurs ailes, croquais des cons salés

J’étais heureux tel dieu, elles caressaient ma souche

De leurs yeux de rubis sourdaient des diables laids.

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Les étoiles traversaient le ciel, et le nuage

De jais, jamais ne se montrait. La nuit était

Sombre et limpide, je n’avais plus de nom,

Ni souffle décadent, elles étaient blanches et pures

Plus de troubles épais, plus de pensées obscures

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Puis le soleil violent a brûlé les toits gris

La chambre des mirages a perdu ses vertus

J’ai vu par la fenêtre voler un colibri

Son poil était si noir que j’ai perdu la vue.

Au royaume des songes j’ai bu le vin de Lie.

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